Scorpion : la France et la Belgique en ordre de marche

La nouvelle ministre des Armées Florence Parly et son homologue belge Steven Vandeput ont signé une déclaration d'intention portant sur la coopération entre les deux pays dans le domaine de la mobilité terrestre. La Belgique souhaite participer au programme Scorpion.
Michel Cabirol
La Belgique souhaite acheter "pour 1,1 milliard d'euros 60 nouveaux véhicules de combat médians du type Jaguar et 417 véhicules de combat légers du type Griffon", a affirmé le ministre de la défense belge, Steven Vandeput.

En ordre de marche. La nouvelle ministre des Armées commence sur une note très positive à l'export en posant la première pierre d'une coopération stratégique entre la France et la Belgique. Florence Parly et son homologue belge Steven Vandeput ont ainsi signé jeudi à Bruxelles une déclaration d'intention portant sur la coopération entre les deux pays dans le domaine de la mobilité terrestre. Le ministre de la Défense belge a souligné qu'après des recherches préliminaires auprès de pays de l'OTAN, "seule la France" pouvait "nous offrir un partenariat qui répond aux exigences de la vision stratégique" de la Belgique.

"Aujourd'hui, nous avons franchi une étape importante dans la coopération entre la Belgique et la France, a affirmé jeudi dans un petit discours Steven Vandeput. Nous voulons en effet tous les deux renouveler nos capacités motorisées respectives et nous partageons une vision commune sur la façon dont nous le ferons. Cette vision, je peux la résumer en un seul mot : ensemble".

La Belgique souhaite acheter "pour 1,1 milliard d'euros 60 nouveaux véhicules de combat médians du type Jaguar et 417 véhicules de combat légers du type Griffon", a affirmé le ministre de la défense belge. Cet investissement est "le plus important de la vision stratégique pour la composante terrestre belge", a-t-il rappelé à Florence Parly. La Belgique veut également coopérer dans le domaine du soutien : formation, appui logistique et maintenance, entraînement, gestion de configuration - avec des modernisations (upgrades) communes. Très clairement, la Belgique souhaite partager en matière de mobilité terrestre une même doctrine.

Un accord intergouvernemental prévu en 2018

La balle est désormais dans le camp de la France. Steven Vandeput attend maintenant les propositions française "avec impatience" et "pour pousser notre coopération un peu plus loin" que la déclaration d'intention de ce jour, a-t-il précisé. Selon un communiqué du ministère de la Défense français, "cette signature ouvre des perspectives de coopération entre la France et la Belgique sur un large spectre s'articulant autour des véhicules blindés : acquisition de matériels, recherche et développement, coopération opérationnelle, formation, entraînement et maintenance".

La Direction générale de l'armement (DGA) et la Direction générale matériels et ressources belge (DGMR), en coopération avec les états-majors respectifs, vont piloter ce travail de partenariat conduisant à l'élaboration d'un accord intergouvernemental courant 2018. En faisant confiance au programme Scorpion, la Belgique a également adhéré au concept opérationnel du Groupement tactique interarmes (GTIA) français. "Cette décision démontre la grande proximité stratégique et opérationnelle des deux pays", a estimé le ministère de la Défense.

Une Europe de la Défense pragmatique

Pour le ministre belge, cette coopération est "un magnifique exemple d'une défense européenne qui se développe à partir d'une coopération bottom-up". Pour le ministère français, "c'est un exemple symbolique de projets concrets entre deux États membres: un partenariat bilatéral pragmatique et efficace qui contribuera à faire avancer l'Europe de la Défense". Pour construire l'Europe de la Défense, pourquoi ne pas être simplement pragmatique en réalisant une harmonisation des besoins capacitaires des principales armées européennes et des calendriers? s'interrogeait déjà La Tribune en mai 2015. La Belgique a fait le premier pas qui compte et.. coûte.

Et si elle poursuivait cette démarche en matière d'aviation de combat où il existe trois avions... européens. C'est moins sûr car elle lorgne avec beaucoup d'insistance l'avion américain F-35 (Lockheed Martin). Un appel d'offres a été lancé en mars dernier et cinq avions de combat sont évalués : F-18 (Boeing), F-35, Eurofighter (BAE Systems, Airbus et Leonardo), Gripen (Saab) et le Rafale (Dassault Aviation). Steven Vandeput a rappelé lors de la cérémonie de signature de la déclaration d'intention, que son "pays est petit mais bien ambitieux" grâce à la signature de partenariats avec d'autres pays. "Tout comme pour le remplacement de nos F-16, nous voulons aussi conclure, pour ce remplacement, un partenariat international", a-t-il expliqué. Pourvu que ce soit avec un partenaire européen...

Michel Cabirol

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Commentaires 3
à écrit le 30/06/2017 à 8:56
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Il faudrait arrêter le mélange des genres et se concentrer sur les sujets. A quoi bon placer du Rafale dans chaque article ?

à écrit le 30/06/2017 à 7:10
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Souhaitons simplement en tant que contribuables que des industriels sérieux participent à la préparation et à la négociation du projet et ne laissent pas l'état seul face à l'acheteur afin d'éviter des désastres financiers comme le char Leclerc aux E...

à écrit le 29/06/2017 à 22:14
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L'Europe de la défense existera si et seulement si des coopérations entre pays existent, accompagnées d'un mouvement de concentration industrielle. A lire pour les intéressés car il y a une bonne analyse: https://www.europa-blog.eu/une-europe-de-la-d...

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