C'est carrément un KO monstrueux pour Naval Group, qui aura du mal à s'en relever. Dans le registre de la haute trahison, l'Australie va également décrocher le gros lot auprès de la France. Canberra est sur le point d'annoncer la fin du méga-projet franco-américain de sous-marins signé en 2016 pour acheter des sous-marins nucléaires américains, selon des sources concordantes. C'était « le contrat du siècle » avec un programme de sous-marins de classe océanique « Future Submarine Program » évalué à 50 milliards de dollars australiens (en dollars constants) pour la fabrication de 12 sous-marins (Naval Group), équipés de leur système d'armes (Lockheed Martin), ainsi que pour la construction du chantier naval à Adélaïde par le groupe australien ASC, où devaient être construits les bâtiments de guerre. Soit actuellement un taux de change de plus de 32 milliards d'euros.
Cinq ans de travail titanesque mis au rebut pour en arriver à cette décision incroyable. L'Australie n'est pas digne de confiance et se moque vraiment de la France : le 30 août dernier, Jean-Yves Le Drian, ministre des Affaires étrangères, Florence Parly, ministre des Armées, et leurs homologues australiens, Marise Payne et Peter Dutton, avaient souligné l'importance du programme des futurs sous-marins. L'État français n'a rien vu venir. C'est un échec également pour les renseignements.
Des sous-marins américains
Selon la presse australienne, l'Australie, les États-Unis et la Grande-Bretagne devraient annoncer conjointement ce jeudi un nouveau partenariat de sécurité trilatéral, axé sur l'alignement de la technologie et des défis régionaux. Baptisé "AUKUS", il permettrait aux trois pays de "partager des technologies avancées, en particulier de la technologie de propulsion nucléaire de sous-marins", selon la presse australienne. C'est dans ce cadre que la marine australienne utilisera la technologie américaine et britannique pour configurer sa prochaine flotte de sous-marins. Ils remplaceront ses sous-marins de classe Collins, actuellement en service, par des navires adaptés à l'environnement stratégique, notamment pour contrer la menace chinoise.
Faut-il rappeler que le sous-marin proposé par la France est un sous-marin conventionnel dérivé des sous-marins nucléaires d'attaque Barracuda. Il était donc possible de vendre à l'Australie des sous-marins nucléaires, mais Canberra n'en avait pas voulu à l'époque. L'Australie considérait alors que l'opinion publique australienne n'était pas prête à accepter des sous-marins nucléaires. Curieusement la question ne se pose plus avec Washington.
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