"Sportif, très compétent...", le portrait du copilote de l'A320 de Germanwings

L'enquête sur le crash de l'A320 de Germanwings a rebondi jeudi avec la mise en cause par le procureur de Marseille du copilote de l'avion, un Allemand de 28 ans apparemment sans histoire, qui a "volontairement" précipité l'appareil au sol. Portrait

Sportif, "très compétent", "rêvant de voler": l'entourage d'Andreas Lubitz, le copilote allemand de l'A320 de Germanwings, soupçonné d'avoir volontairement précipité l'avion au sol mardi avec 149 autres personnes à son bord, décrivait un homme de 28 ans apparemment sans histoire.

"Un jeune plutôt normal, bien dans sa vie, qui ne se faisait remarquer ni dans un sens ni dans un autre. Très compétent, aussi", raconte à l'AFP Klaus Radke, 66 ans, président de l'aéroclub LSC Westerwald de Montabaur, petite ville de l'ouest de l'Allemagne.

Il vivait encore en partie avec ses parents

Andreas Lubitz, soupçonné par la justice française d'avoir provoqué la perte de l'avion qu'il pilotait en l'envoyant s'écraser mardi dans le sud des Alpes françaises, vivait encore en partie dans le pavillon de ses parents, dans le sud de cette bourgade de 12.500 habitants.
Les voisins de cette grande maison coiffée d'une toiture sombre, protégée jeudi par un cordon policier, brossaient le portrait d'un jeune homme sportif, avec un frère cadet et une petite amie qui partageait son goût de la course à pied, attesté par ses classements dans plusieurs compétitions locales.

"Je ne peux pas et ne veux pas y croire. Je suis très choqué. Je le croisais rarement mais il était toujours poli et amical (...) Je ne sais pas s'il était en dépression ou s'il était malade mais je n'ai jamais entendu parler de problèmes particuliers de sa part ou de sa famille", explique Johannes Rossbach, 23 ans.

Embauché en septembre 2013

Selon la direction de Lufthansa, maison mère de Germanwings, Andreas Lubitz avait intégré en 2008 la formation de pilote dispensée par le groupe aérien allemand à Brême (nord-ouest) et en était sorti diplômé en 2012, avant d'être embauché en septembre 2013 par Germanwings. Il avait interrompu sa formation il y a six ans pour des raisons inconnues.

Quand il n'était pas à Montabaur, il résidait dans son deuxième domicile à Düsseldorf (ouest), base importante pour cette compagnie aérienne et destination du vol en provenance de Barcelone dans lequel il a péri mardi, avec 5 autres membres d'équipages et 144 passagers.

630 heures de vol

Andreas Lubitz comptait 630 heures de vol, selon Germanwings, et avait décroché en 2013 la certification de la prestigieuse Agence fédérale américaine de l'aviation civile (FAA), d'après le site spécialisé "Aviation business gazette".

Selon Lufthansa, Andreas Lubitz avait subi les tests psychologiques prévus par sa formation et avait interrompu son cursus "pendant quelques mois". Interrogée sur un éventuel congé médical, la direction du groupe a répondu qu'elle ne pouvait en communiquer la raison.

"Il était à 100% apte au pilotage, ses performances étaient irréprochables, sans qu'on ne relève d'anomalies", a insisté Carsten Spohr, le patron de Lufthansa, précisant n'avoir "pas le moindre indice sur ce qui a pu pousser le copilote à commettre cet acte horrible".

Suicide ou acte terroriste?

Le ministre allemand de l'Intérieur, Thomas de Maizière, a de son côté assuré qu'il n'y avait "pas d'indice d'un contexte terroriste" chez ce jeune homme, après recherche "dans les fichiers des systèmes de renseignement et systèmes d'information de la police".
Dans un communiqué de condoléances diffusé après l'accident, mais avant que les soupçons ne se portent sur Andreas Lubitz, l'aéroclub local décrivait une passion pour le vol remontant à ses premières expériences en planeur.

En devenant pilote professionnel, "il pouvait accomplir son rêve, un rêve qu'il a payé si cher - de sa vie", écrivait le LSC Westerwald sur son site avant que les raisons de l'accident ne soient éclaircies. Le site était inaccessible depuis les révélations faites par les enquêteurs français.

Selon le patron du club, Andreas Lubitz avait commencé à voler "il y a 14 ou 15 ans" et "l'année dernière encore", il avait effectué les heures nécessaires pour conserver son brevet de pilote de planeur. "J'ai toujours connu un garçon très gentil, drôle et poli", a confié Klaus Radke.

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Commentaires 6
à écrit le 26/03/2015 à 22:52
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Trop tôt pour "connaître" une personne. Cela demandera, en son absence, des recoupements de dizaines de témoignages plus ou moins fiables. Mais dans tous les cas, cette affaire est bien triste.

le 27/03/2015 à 10:31
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Quelques fois on ferait mieux de ce taire Parfaitement apte et a 100 % ?! Vraiment ?? Prendre un dépressif et un garcon qui a fait de grosses déprimes cela m'étonnerait que la compagnie ne soit pas attaqué là-dessus !!

à écrit le 26/03/2015 à 22:21
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Certaines personnes ont de terrible secrets qui peuvent ressurgir à tout moment. Il était peut être une victime, ou un bourreau.

à écrit le 26/03/2015 à 20:51
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Je ne crois pas à cette version. Je connais trop bien le milieu. je fais partie d ´eux, depuis 35 ans. signé papa fox ( mon immatriculation)

à écrit le 26/03/2015 à 19:48
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Comme nos voyous de banlieues, toujours irréprochables..."On comprend pas" lol

le 26/03/2015 à 22:50
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Très juste. Faut les karcheriser.

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