Un appareil H225 d'Airbus Helicopters se crashe en Norvège

La série noire se poursuit pour Airbus Helicopters. C'est le quatrième H225 à se crasher en quatre ans. Les 13 personnes présentes à bord sont présumées mortes.
Onze personnes ont péri en Norvège dans un crash d'un H225 d'Airbus helicopters opéré par CHC (H225 sur la photo)

Airbus Helicopters est à nouveau impliqué dans un crash d'un de ses appareils H225, le quatrième en quatre ans. Cette fois-ci en Norvège. Onze personnes au moins sont mortes dans le crash d'un hélicoptère exploité par CHC vendredi près de Bergen, la deuxième ville du pays. Deux heures après le crash, les secours n'ont pas détecté de signe de survivant après l'accident d'un hélicoptère où treize personnes étaient à bord, précisant que les recherches se poursuivaient pour deux passagers disparus. Parmi les 11 morts figurent un Britannique et un Italien, les autres étant norvégiens, a précisé le centre norvégien de coordination des secours à la chaîne de télévision norvégienne NRK. C'est l'accident d'hélicoptère le plus meurtrier qu'ait connu la Norvège depuis 1978.

"Des recherches ont lieu avec l'espoir de trouver des survivants. Jusqu'à maintenant, nous n'avons pas détecté de signe de survivant", a déclaré à la presse un porte-parole du centre de secours de Sola (sud-ouest), Anders Bang Andersen, environ deux heures après les premières informations signalant l'accident. Mais vendredi soir, l'espoir n'était plus de mise : "Nous présumons que tous les 13 sont morts", a déclaré à l'AFP le directeur des opérations du centre de secours de Sola (sud-ouest), Børge Galta. Les secours ont annoncé vers 17H00 (15H00 GMT), environ cinq heures après l'accident, l'arrêt des opérations de sauvetage.

L'appareil qui revenait d'une plateforme pétrolière en mer du Nord s'est écrasé en fin de matinée sur la côte, près de Bergen, la deuxième ville du pays. Il transportait 13 personnes, dont deux membres d'équipage. Des corps sans vie ont été retrouvés, a indiqué la police citée par la radiotélévision publique NRK, sans précision sur leur nombre. "Informations horribles sur un crash d'hélicoptère", a tweeté le Premier ministre, Erna Solberg. "Je suis tenue informée en permanence des opérations de secours".

"C'est une journée pleine de tristesse pour tous ceux qui travaillent dans le secteur pétrogazier", a déclaré Erna Solberg, toute vêtue de noir, lors d'une conférence de presse. Le couple royal norvégien a annulé une visite prévue en Suède pour y célébrer le 70e anniversaire du roi Carl Gustaf.

En vrille

L'hélicoptère s'est disloqué près d'un îlot et des morceaux d'épave gisaient à terre et en mer. Une partie de la carcasse reposait à quelque 200 ou 300 mètres du rivages. Gisant sous cinq à sept mètres d'eau, elle contenait le corps de certaines victimes. Le rotor, qui s'est détaché de l'appareil selon des témoins, a été retrouvé à terre et la carcasse en mer. Des personnes dont le témoignage a été rapporté par les médias norvégiens ont dit avoir observé l'appareil partir en vrille, puis entendu une forte explosion. Des victimes auraient ensuite été vues en mer.

"Il y a eu une explosion et un bruit de moteur très spécial, alors j'ai regardé par la fenêtre. J'ai alors vu l'hélicoptère tomber à grande vitesse dans la mer. Puis j'ai vu une explosion", a témoigné une riveraine auprès du journal local Bergensavisen. "Des pièces (de l'appareil) ont volé en l'air", a-t-elle expliqué, en précisant que le rotor s'était détaché.

D'après les images télévisées, plusieurs bateaux de particuliers ont rapidement convergé vers un lieu d'où se dégageait une épaisse fumée noire qui s'est ensuite estompée. Après le drame, de nombreuses embarcations sillonnaient la zone survolée par plusieurs hélicoptères tandis que des ambulances étaient stationnées en bord de route. Des plongeurs ont aussi été dépêchés sur place. La police a appelé sur Twitter à ne pas utiliser de drone.

Un hélicoptère qui desservait une plateforme offshore

L'appareil accidenté revenait de la plateforme B de Gullfaks, un des plus grands gisements pétroliers offshore de Norvège. Il s'agit d'un H225 (Super Puma) construit par Airbus Helicopters et exploité par CHC Helikopterservice pour le compte de Statoil. La compagnie pétrolière norvégienne a annoncé avoir cloué au sol tous les appareils du même type et mis en place à Bergen un centre d'accueil pour les familles des disparus. Statoil a également suspendu la production de la plate-forme pour une période indéterminée.

A titre de mesure de précaution habituelle, l'administration norvégienne de l'aviation civile a de son côté interdit jusqu'à nouvel ordre le vol de tous les appareils H225. Les équipes d'Airbus Helicopters sont "totalement mobilisées pour comprendre les causes de l'accident", a indiqué le constructeur dans un communiqué.

"Nous évaluons la situation et sommes prêts à fournir notre soutien aux autorités dans leur enquête", avait précisé un peu plus tôt Airbus Helicopters dans une déclaration transmise à Reuters. "D'autres informations seront fournies dès qu'elles seront disponibles".

Il s'agit selon toute vraisemblance de l'accident d'hélicoptère le plus meurtrier en Norvège depuis 1978, année où un appareil Sikorsky S61 s'était abîmé en mer, tuant ses 18 occupants. En 1997, 12 personnes avaient également péri dans un autre accident en mer impliquant un modèle plus ancien de Super Puma. Les accidents mortels restent toutefois rares dans le secteur pétrolier norvégien, qui voit chaque année des centaines de milliers de travailleurs faire la navette entre le continent et les plates-formes offshore.

Un problème de maintenance?

Si les raisons du drame de vendredi n'étaient pas encore officiellement connues en fin de journée, la piste technique semble privilégiée, alors que la météo était relativement clémente. CHC Helikopterservice, avait obtenu à deux reprises de la même administration le report de la révision technique de l'appareil accidenté, a déclaré un responsable de l'aviation civile norvégienne au quotidien norvégien Verdens Gang (VG).

"Je peux confirmer que la maintenance de cet hélicoptère en particulier avait été retardée", a déclaré un conseil juridique de l'aviation civile norvégienne, cité sur le site internet de VG. "Il est exact qu'il y avait eu une demande d'extension. La première fois, c'était pour un report de 100 heures de vol (...) et l'autre fois était aussi pour 100 heures de vol", a-t-il ajouté.

Quatre membres du Bureau d'enquête et d'analyses (BEA) se rendront en Norvège ce samedi, a précisé une porte-parole de l'autorité française, le Super Puma ayant été conçu en France.

Quatre accidents de H225 en quatre ans

Utilisés pour acheminer le personnel et le matériel sur les plates-formes pétrolières offshore à travers le monde, les H225 avaient été cloués au sol depuis la fin 2012 au Royaume-Uni et en Norvège après que deux appareils aient été contraints d'amerrir sans faire de mort. La rupture d'un arbre de transmission de la boîte de transmission avait entraîné l'amerrissage d'urgence de deux H225 le 10 mai et le 22 octobre 2012 en Mer du Nord.

Puis le 23 août 2013, un Super Puma AS332 L2 (Mark 2) s'était crashé en Mer du Nord, causant la mort de quatre des 18 personnes présentes à bord. Pour autant, l'Autorité britannique de l'aviation civile (CAA), l'équivalent de la DGAC française, n'avait pas suspendu de vol les Super Puma du constructeur de Marignane. La CAA avait alors assuré que l'accident de l'appareil n'avait pas été provoqué par un problème technique ni de navigabilité.

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