Procter choisit la France pour accélérer sa recherche

Le géant mondial des produits de grande consommation étend à la France son programme Connect+Develop, qui crée des partenariats avec des chercheurs externes au groupe.

Comment développer un produit vaisselle sans phosphate mais efficace et à faible coût ? Existe-t-il des enzymes moins allergènes que ceux existants actuellement dans les produits d?entretien ? Quelle technologie remplacera le fluor pour éradiquer les problèmes bucco-dentaires ? Autant de questions posées ce vendredi par Procter & Gamble à un parterre de 130 scientifiques français issus du public (Oseo, ANR, CNRS) mais aussi d?entreprises privées. Le numéro deux mondial des produits de grande consommation les a réuni à Paris pour la première fois. "La France est une vraie réserve en matière de recherche même si elle a beaucoup de concurrents dans le monde, notamment en Asie", explique le vice-président en charge de la recherche pour le groupe, Jeff Weedman.

 

Cet évènement s?inscrit dans un programme plus large, baptisé Connect+Develop, initié par le groupe de Cincinnati en 2001. "Nous nous sommes rendus compte à l?époque que notre recherche était un peu trop insulaire et qu?il fallait nous ouvrir pour aller puiser des idées à l?extérieur du groupe", continue Jeff Weedman. Le groupe compte aujourd?hui 9.000 chercheurs internes et consacre 2 milliards de dollars, soit environ deux fois plus que ses concurrents, à la recherche. Mais 50% des nouveaux produits lancés en 2010 contiennent au moins un élément issu de scientifiques tiers, contre moins de 10% en 2001.

 

La France regorge pourtant de bonnes idées. Les polymères d?origine naturelle ont par exemple été évoqués ce matin pour remplacer les phosphates dans la lessive. "Mais la plupart des PME ont encore peur de se faire piquer leurs idées sans gagner au change", regrette le directeur de la recherche du groupe pour la lessive, Olivier Houbert. Procter affirme pourtant rechercher le partenariat "gagnant-gagnant". Les formes de partenariat sont nombreuses : versement de royalties, achat de matières premières, prise de participation de la multinationale dans les entreprises en question, etc. "Nous sommes contents quand la personne ou l?entreprise a protégé son idée ou son produit par des brevets, pour qu?elle soit rémunérée comme il se doit", tente de rassurer Jeff Weedman.

 

Une entreprise française, la Sederma, s?est pourtant lancée il y a cinq ans en proposant un nouveau peptide aux vertus antirides. C?est désormais l?un des composants de Olay Regenerist, un des produits stars du groupe. "Cela lui a permis de multiplier ses effectifs, cinquante salariés à l?époque, par trois ou quatre", se félicite Olivier Houbert.

Au-delà de ces rassemblements de chercheurs, qui ont lieu partout dans le monde, Procter a créé un site, pgconnectdevelop.com, afin que quiconque dans le monde puisse soumettre ses idées. Il existe en anglais, japonais, chinois, portugais et espagnol. Une version française devrait arriver bientôt.

 

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