Ce qui est tendance, ce n'est pas acheter des meubles mais un aménagement

Peu à peu, le meuble cède la place aux aménagements. Regroupés dans un pôle de compétitivité, les fabricants alsaciens se préparent à de nouveaux modèles industriels.
Il sera bientôt possible de personnaliser son mobilier jusque dans le choix des matériaux, grâce à la « matériauthèque ». / DR

Finie l'époque où les Français achetaient des armoires, des confituriers ou des bonnetières.

« Le consommateur ne veut plus de meubles mais des aménagements. Il veut avoir l'impression que le produit qu'il va acquérir a été imaginé pour lui seul », constate Dominique Weber, président de WM88, un fabricant d'aménagement de cuisines en kit personnalisées ainsi que du pôle de compétitivité Pama (Pôle aménagement de la maison en Alsace). « La demande de personnalisation a déstructuré la filière de l'ameublement, qui a perdu 30% de ses recettes depuis 2007. »

Des industriels spécialisés dans les aménagements de cuisine, comme Cuisines Schmidt ou Mobalpa, avaient commencé, depuis quelques années, à inspirer à tout le secteur de l'ameublement la manière de contrer l'érosion des ventes, grâce au sur-mesure. Comme dans l'automobile.

Reste à décliner la méthode dans les autres segments de marché. À cet égard, 80 industriels de l'ameublement alsacien se sont réunis au sein du pôle Pama pour tenter de passer d'une industrie monoproduit à une production diversifiée grâce au numérique. Au programme!: inventer un nouveau modèle économique et industriel.

Des produits modulables et... plus chers

Première version : le haut de gamme, qui s'appuie sur des réseaux de vendeurs en showroom et d'installateurs à domicile.

« Entre la commande en magasin sur un configurateur en ligne et la FAO [fabrication assistée par ordinateur, ndlr] en usine, il y a une chaîne numérique continue qui va jusqu'aux machines capables de travailler à la pièce. Chez certains fabricants, les robots interviennent même pour le montage des caissons et le remplissage des camions avant l'expédition ! », constate Dominique Weber.

Seconde version : proposer en grandes surfaces des aménagements en kit à monter soi-même avec un nombre de pièces standard suffisamment grand pour que chacun y trouve son bonheur.

« La contrepartie du modèle a été la montée en gamme de l'offre. Or, tous les consommateurs n'ont pas les moyens de s'offrir du haut de gamme », rappelle le président du Pama, qui pense, notamment, aux clients de la Silver Economy, qui ont besoin d'adapter rapidement leur logement en raison de leur mobilité réduite.

« Nous travaillons d'ailleurs sur l'intégration de la domotique avec les ouvertures assistées, les portes à motorisation, les meubles de cuisine ou salle de bains qui montent où s'abaissent », poursuit Dominique Weber.

Une chose est sûre : les chemins de la personnalisation sont multiples. À tel point que le Pama organise la Semaine de la personnalisation, où les professionnels vont découvrir une « matériauthèque », les FabLabs AV.Lab de Strasbourg et Technistub de Mulhouse pour mieux connaître les outils Open Source permettant les microproductions, les machines pour le prototypage rapide (imprimantes 3D, découpeuses laser, fraiseuses numériques, découpeuses vinyle…), les platesformes Internet pour que le client devienne, grâce à un configurateur en ligne, codesigner de son futur aménagement

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Commentaire 1
à écrit le 20/11/2013 à 17:46
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J'ai personnellement assisté à la journée de lancement de cette semaine sur les technologies numériques. L'exposition "Design it" qui l'illustrait était très riche, et les personnes d'Innovathèque qui étaient là pour en parler tout à fait intéressan...

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