LVMH se réconcilie avec les géants du web

La marque de maroquinerie française avait attaqué Google et eBay, leur reprochant de favoriser la vente de contrefaçon de ses produits en ligne. Elle a finalement retiré ses plaintes.
En 2013, les imitations de marques de luxe représentaient en valeur environ la moitié des produits saisis par les douanes françaises.

L'heure n'est plus aux conflits chez LVMH. Le numéro un du luxe a annoncé jeudi avoir mis fin au litige qui l'opposait à Google, via sa marque Louis Vuitton, dans le domaine de la contrefaçon sur Internet, quelques semaines après avoir fait de même avec Ebay, choisissant ainsi de coopérer avec les géants du web après de longues batailles judiciaires.

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Les deux groupes s'engagent à "renforcer les ressources déjà déployées actuellement [...] pour lutter contre la publicité et la vente en ligne des produits de contrefaçon", selon un communiqué commun, et abandonnent toutes les poursuites en cours.

Près de dix ans de conflit

La marque de maroquinerie française avait attaqué Google en justice au milieu des années 2000. Selon elle, certains mots-clés la concernant renvoyaient directement à des publicités pour des produits concurrents ou contrefaits.

D'abord tranchée dans le sens de LVMH en 2005 et 2006, l'affaire avait été portée en cassation puis devant la Cour européenne de justice, qui avait partiellement exonéré Google. Le dossier, renvoyé pour être rejugé à la Cour d'appel de Paris, devrait être définitivement clôt par cet accord, dont les modalités n'ont pas été rendues publiques.

Accord avec eBay

Cette annonce intervient sept semaines après un autre agrément, cette fois entre LVMH et l'entreprise de vente en ligne eBay, contre lequel le groupe était engagé dans une procédure parallèle. Le numéro un mondial du luxe reprochait à eBay d'avoir vendu des produits contrefaits de ses marques Louis Vuitton, Christian Dior, Guerlain, Givenchy et Kenzo entre 2001 et 2006, des faits pour lesquels l'Américain avait été condamné en appel en 2010 à verser 5,7 millions de dommages et intérêts, avant de se pourvoir en cassation.

La Cour de cassation avait ensuite annulé une partie de cette décision et renvoyé l'affaire, qui s'éteint donc avec le consensus trouvé cet été.

Un enjeu majeur

La lutte contre la contrefaçon reste un enjeu majeur pour les marques de luxe française. Selon le Comité Colbert, qui rassemble 75 entreprises de luxe françaises, les contrefaçons - dont une grande partie est vendue sur internet - représentent un manque à gagner d'environ 10% de leur chiffre d'affaires.

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En 2013, les imitations de marques de luxe représentaient en valeur environ la moitié des produits saisis par les douanes françaises.

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