Les maraîchers européens vont devoir attendre. La Commission européenne a décidé mercredi soir de suspendre l'aide de 125 millions d'euros accordée pour les fruits et légumes le 18 août pour faire face à l'embargo russe sur les produits alimentaires. En cause, officiellement: un afflux de demandes, qui ont atteint un niveau jugé "disproportionné" par Bruxelles.
Nombreuses demandes polonaises
Près de 9 demandes sur 10 provenait de Pologne, précise l'AFP. Ce pays est particulièrement dépendant des importations de son voisin russe. Premier producteur de pommes d'Europe, il y exportait plus de la moitié de cette production.
Outre l'afflux des demandes, c'est la fiabilité des données transmises par les agriculteurs polonais que la Commission remet en question, selon une source européenne citée par l'AFP. Ils auraient gonflé les chiffres pour la production de concombres et cornichons notamment.
Fixation des indemnisations
Le mécanisme prévoyait d'accroître de 5% à 10% le volume des produits pouvant être retirés du marché et d'indemniser les producteurs pour cela. Certains agriculteurs se plaignent d'un niveau d'indemnisation insuffisant. En France par exemple, Xavier Beulin, président de la FNSEA, indiquait à la Tribune le 3 septembre que pour stocker le lait, l'indemnisation était de "200 euros pour 1000 litres" alors que les prix du marché en France tournent plutôt autour de 320 euros.
Dacian Ciolos, commissaire européen chargé de l'Agriculture, qui devrait être remplacé par l'irlandais Phil Hogan dans l'équipe Juncker, a assuré qu'un nouveau programme d'aide serait annoncé "dans les prochains jours".
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