Crise du lait : les professionnels trouvent un accord provisoire

Les principaux acteurs de la filière laitière réunis ce vendredi par le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll se sont accordés pour maintenir les prix du lait au moins jusqu'à la fin de l'année
Marina Torre
Si les crises agricoles sont récurrentes en été depuis plusieurs années, la levée des quotas laitiers européens depuis le 1er mai pouvait laisser présager de nouvelles tensions dans le secteur laitier.

Des mesures d'urgence pour le lait. Les représentants des producteurs, distributeurs et industriels de la filière laitière réunis ce vendredi par le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll se sont accordés pour fixer des prix minimum afin de garantir un niveau de marge suffisant aux éleveurs. Cette revalorisation sera "répercutée en entier au producteur", a insisté le ministre de l'Agriculture lors d'une conférence de presse à l'issue de cette réunion. Il ne devrait peser que "pour quelques centimes" sur les consommateurs en bout de course, a-t-il précisé.

Jusqu'à la fin de l'année

Ces prix fixés aux cas par cas devraient être valables du mois d'août jusqu'à la fin de l'année, a indiqué Thierry Roquefeuil, représentant de la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL), lors d'une rapide conférence de presse un peu avant le ministre.

"Il fallait sortir par le haut, trouver une solution qui, au moins jusqu'à la fin de l'année garantisse que l'on ne descende pas en dessous de 340 euros la tonne" a précisé Xavier Beulin, représentant de la FNSEA, également présent lors de cette réunion.

Par ailleurs, les produits français seront privilégiés, avec un appel lancé à la restauration hors domicile (collective privée et publique). Concernant ce mode de distribution qui peut représenter 20 à 30% des débouchés de certains éleveurs, une nouvelle rencontre doit avoir lieu dans une semaine.

Poursuite des manifestations?

 "Nous avions indiqué que la couverture des charges n'était possible qu'à 340 euros. Mais cela ne nous satisfait pas", a de son côté commenté Thierry Roquefeuil. Quelques manifestations ont encore eu lieu ce vendredi, par exemple des opérations de péage gratuit près de Toulouse. Les responsables des syndicats d'agriculteurs n'ont pas clairement indiqué face caméra si ce compromis était de nature à y mettre un terme. A La Tribune, Marie-Thérèse Bonneau, vice-présidente de la FNPL a cependant expliqué que:

 "Ce qui est annoncé est de nature à rassurer les agriculteurs. Nous sommes conscients que cela ne résout pas l'ensemble des problématiques. Nous maintiendront la vigilance en fonction de ce qui sera réalisé."

Côté distributeurs, Serge Papin, le dirigeant de Système U avait indiqué le 16 juillet réfléchir à la mise en place d'une compensation pour les éleveurs.

Quotas et négociations commerciales

Depuis la levée des quotas européens début mai, les prix, c'était prévu, ont fortement baissé. Les négociations tendues entre distributeurs et industriels ont également pesé.

>> Qui supportera la baisse du prix du lait après la fin des quotas ?

Cette réunion sur le lien s'est tenue quelques jours après l'annonce d'un plan de secours, en pleine crise sur les prix à la production dans l'agriculture. Elle ne sera pas la dernière puisque les mêmes représentants ont prévu de se revoir après une rencontre entre représentants européens en septembre. Rencontre qui devrait en outre aborder le sujet de l'embargo russe toujours en cours, mais aussi des difficultés des autres filières agricoles (viandes bovine et porcine).

Marina Torre

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Commentaires 8
à écrit le 25/07/2015 à 18:35
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Il faut dire que le principal syndicat avec son président (recherchez un peu son pédigrée)Il va pas aller a l'encontre de ses avoirs, c'est tout simplement scandaleux, et dire qu'il est élu , si ce n'était pas triste je pense que j'en rierait. Désola...

à écrit le 25/07/2015 à 14:23
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Des paysans qui ne veulent pas moderniser leurs exploitations mais acceptent bien subventions et ici cartel du prix et en plus imaginent que c'est un droit légitime qu'ils auraient et pas les autres. Une honte. On laisse se développer cette dérive po...

à écrit le 25/07/2015 à 10:02
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des rustines juste pour les vacances du mois d aout

à écrit le 25/07/2015 à 9:40
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Le marché est-il a saturation avec une sur production de lait ? Dans ce cas, les prix ne peuvent être tirés que vers le bas. L'une des pistes serait peut être de monter en qualité et que les producteurs reprennent la main sur l'établissement des tari...

à écrit le 25/07/2015 à 8:52
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de toute façon mes moyens ne me permet pas d'acheter les produits français je continuerai à acheter le lait le moins cher qui est européen, nous la nouvelle génération de sans dents créée par les bobos de gauche n'ont pas le choix. Les agriculteurs n...

à écrit le 25/07/2015 à 0:40
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On doit être compétitif et s’adapter (enfin surtout vous), c'est ça le progrès. Les français doivent accepter les même conditions que les Roumains et demain les Chinois ou les Indiens. En fait il faudrait rétablir l'esclavage et le travail des en...

le 25/07/2015 à 2:18
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reflexion totalement stupide : autrefois les éleveurs vivaient très bien, mais ils gardaient pour eux toute la plus-value : ils écremaient leur lait et revendaient la crème et faisait leur beurre qu'ils revendaient : tout ceci a été laminé par les él...

à écrit le 24/07/2015 à 22:51
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qui seront les victimes de cet arrangement ! réponse comme d'habitude les sans dents, mais tous les intermédiaires vont continuer à toucher leur petites commissions ! comme les salaires, les retraites et les pensions n'augmentent pas cela va encor...

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