Nanoparticules et aliments : le gouvernement met la pression sur l'Anses et les industriels

Les contrôles de la présence de nanomatériaux dans les produits alimentaires vont être renforcés, a annoncé jeudi le gouvernement, après l'alerte lancée par des associations quant à l'usage de dioxyde de titane (TiO2) dans des sucreries.

Les ministres de la Transition écologique, de la Santé, de l'Agriculture et de l'Economie ont également demandé à l'Agence de sécurité de l'alimentation (Anses) d'avancer dans ses évaluations du TiO2, selon un communiqué émis par les quatre ministères.

Des ONG ainsi que 60 Millions de consommateurs s'alarment de la présence de TiO2 (additif E171) sous forme nanoparticulaire dans des aliments, et ce sans que cette présence soit spécifiée aux acheteurs.

"Face aux incertitudes sur l'impact sanitaire de cette substance à l'échelle nanométrique, il est demandé à l'Anses de finaliser rà court terme les travaux qu'elle a engagés visant à rassembler l'ensemble des données disponibles", indique le communiqué, ajoutant que le dossier sera ensuite porté à Bruxelles.

Aux industriels, les ministres "appellent leurs obligations de transparence et d'étiquetage sur la présence de nanomatériaux manufacturés dans les produits de consommation".

L'E171 est utilisé dans l'industrie agroalimentaire et cosmétique pour intensifier la brillance de confiseries, plats préparés ou dentifrices. Ces propriétés sont optimisées sous la forme nano, ce qui pose question car la substance passe alors plus facilement les barrières physiologiques, s'alarment les associations.

Un règlement européen sur l'information du consommateur contraint théoriquement les fabricants à apposer la mention "nano" sur les emballages. Or, selon l'analyse de 18 produits (notamment destinés aux enfants), effectuée par 60 Millions de consommateurs, jamais la mention "nano" n'apparaissait.

La France veut être leader dans l'analyse des nanomolécules en Europe

La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) vient de mettre au point des "méthodes d'analyse fiables" pour contrôler la présence de ces substances dans les denrées alimentaires et non-alimentaires.

"Des premiers contrôles ont déjà pu être menés et vont se poursuivre de manière intensive au second semestre", ajoutent les ministres.

En outre, les États généraux de l'alimentation, en cours, permettront de "débattre des usages des (nanoparticules) dans l'alimentation, au regard des bénéfices attendus et incertitudes sur le plan sanitaire", assurent-ils.

La DGCCRF devrait y présenter les résultats de ses contrôles.

"Ces contrôles étant novateurs en Europe, leurs résultats seront aussi présentés au niveau communautaire pour permettre, le cas échéant, de préciser la réglementation", ajoutent les ministres.

(avec l'AFP)

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Commentaires 2
à écrit le 01/09/2017 à 16:38
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J'ai expliqué le problème aux enfants, ils ont bien compris du coup ils ne réclament plus de bonbons ou autres...si tous les parents font pareils peut être que les industriels seront plus respecteux de la biologie humaine.

à écrit le 01/09/2017 à 10:34
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Quoi des contrôles !? L'UE va donc rapidement mettre un terme à ses pratiques anti marges bénéficiaires. Rien de mieux que des sociétés privées achetables pour contrôler.

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