Nominations : luxe et nouvelles technologies jouent aux chaises musicales

LVMH a débauché Ian Rogers, ancien cadre d'Apple Music, pour donner un coup d'accélérateur à son développement numérique. Les ponts entre luxe et technologie se multiplient pour les cadres dirigeants.
Marina Torre
LVMH a recruté Ian Rogers, ancien PDG de Beats Music puis responsable d'Apple Music.

Entre luxe et technologie, la frontière devient de plus en plus poreuse. En témoigne le récrutement de Ian Rogers, un ancien cadre d'Apple Music, par LVMH. Une nomination au poste de "directeur digital" officialisée le 1er septembre par le groupe de luxe français.

Sa mission? Développer l'offre numérique des marques de la multinationale. Elle va même plus loin puisque, selon Bernard Arnault, le Pdg du groupe, cité par l'AFP, il s'agirait "également d'explorer les nouvelles opportunités qui s'offrent au groupe dans le domaine du numérique".

"Ian nous apporte son expérience approfondie en matière de projets numériques innovants ainsi que son sens de l'innovation", ajoute-t-il.

Apple dépense 73 millions pour embaucher Mme Ahrendts (Burberry)

Ce n'est pas la première fois que Silicon Valley et maisons de luxe s'échangent leurs dirigeants. Apple, en particulier, a dépensé des millions pour débaucher des poids lourds du luxe. Angela Ahrendts a ainsi quitté la présidence de Burberry en 2014 pour devenir vice-présidente d'Apple en charge de la distribution et des ventes en ligne. Sa rémunération lors de sa première année à son nouveau poste a dépassé  celle du PDG Tim Cook, atteignant plus de 73 millions de dollars.

La marque à la pomme a également recruté l'ancien Pdg D'Yves Saint Laurent, Paul Deneve ou encore l'ancien vice-président des ventes au sein de la marque horlogère Tag Heuer, Patrick Pruniaux. Quelques mois plus tard, le groupe créé par Steve Jobs lançait son Apple Watch.

Apple a offert un pont d'or àAngela Ahrendts, ancien PDG de Burberry.

Inversement, dans le luxe, on apprécie désormais l'expertise high-tech

Dans le sens inverse, des recrutements s'opèrent également aux niveaux dits plus "opérationnels" de certaines entreprises. Ainsi, L'Oréal a-t-il recruté en 2014 une équipe de techniciens et de biologistes pour lancer une application dédiée au maquillage.

Cela dit, les grands groupes de luxe internationaux favoriseraient encore beaucoup le recrutement interne. Leur taille et leur présence sur plusieurs continents présenteraient des perspectives de carrière attractives pour que les hauts cadres soient fidélisés.

Ainsi, les deux tiers des offres de postes d'encadrement chez LVMH sont attribués à des employés du groupe, selon une étude publiée par le Harvard Business Review en juin 2015. Le groupe aurait aussi tendance à réembaucher des personnes parties un temps dans d'autres entreprises. Les auteurs de cette enquête citent par exemple le cas de l'un deux "parti chez Google et revenu avec une expertise dans la création d'objets high-tech."

Marina Torre

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Commentaire 1
à écrit le 03/09/2015 à 8:54
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Les entreprises pour rechercher leurs salariés font la même chose elles recherchent des clones du même secteur d activités, donc rien de surprenant.

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