Tati : Eram participera au plan social à hauteur de 1 million d'euros

L'actionnaire majoritaire de la maison mere de Tati a décidé de mettre la main à la poche pour le plan social. Le montant est insuffisant pour la CGT qui estime que le groupe Eram peut faire plus.
Au total, le PSE atteindrait cinq millions d'euros, soit deux millions qui proviendraient d'Agora Distribution, la maison mère de Tati, millions offerts par les repreneurs en lice, et un million du groupe Eram, l'actionnaire majoritaire.

Le groupe Eram a proposé jeudi de participer au plan de sauvegarde de l'emploi des salariés du groupe Tati à hauteur d'un million d'euros, a indiqué à Reuters une source syndicale proche du dossier. Dans le détail, le PSE atteindrait cinq millions d'euros, soit deux millions qui proviendraient d'Agora Distribution, la maison mère de Tati, deux millions offerts par les repreneurs en lice, et un million du groupe Eram, l'actionnaire majoritaire d'Agora.

Le groupe Eram avait pris la décision le 28 février dernier de vendre sa filiale, Agora Distribution, cédant ainsi les marques Tati, Giga Store et Fabio Lucci. Plusieurs repreneurs ont manifesté leur intérêt dans le dossier, dont le groupe Gifi, une enseigne de vente d'articles pour la maison, et un consortium regroupant les marques Centrakor, Stokomani, Maxi Bazar et Foir'Fouille.

Le groupe Eram a annoncé vendredi qu'il soutient l'offre de GPG (Gifi). La société a pour la première fois pris position officiellement en soutenant GPG. "Comme depuis le début, la priorité du groupe Eram c'est le social. Il est logique que le groupe soutienne l'offre de GPG car elle est mieux disante socialement", a déclaré une source de l'entreprise à l'AFP.

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"On pense qu'Eram est en capacité de donner plus"

L'offre d'Eram est toutefois conditionnée à la signature d'un accord majoritaire des organisations syndicales. Il y a trois comités d'entreprise dans le groupe. Ils doivent se réunir encore ce vendredi pour prendre une décision.

"On ne peut jamais se satisfaire de licenciements", a déclaré à Reuters la source syndicale, "mais chaque acteur a fait un effort et on espère que ça va se conclure". Amar Lagha, le secrétaire général de la Fédération CGT du commerce et des services, se montre plus critique. "On pense qu'Eram est en capacité de donner plus", a-t-il dit à Reuters. "Moi je pense aux familles qu'on laisse sur le carreau."

Les délégués de la CFDT, de la CFTC et de l'Unsa des magasins Tati ont pressé vendredi leurs homologues de la CGT de signer le plan social des salariés avec la participation d'Eram. Les trois comités d'entreprise du groupe doivent se réunir vendredi pour prendre une décision. La CGT est majoritaire au sein du comité d'entreprise de Tati Lilnat.

Le tribunal va analyser les offres lundi 19 juin

Les repreneurs potentiels du groupe ont amélioré leur offre mardi soir pour reprendre davantage de salariés et de magasins. Gifi propose donc d'engager 1.428 salariés sur les 1.700 que compte l'enseigne ainsi que de reprendre 135 points de vente. Le consortium propose, quant à lui, de reprendre 1.298 salariés et 98 magasins. La CFDT a annoncé son soutien à l'offre de Gifi, jeudi.

"Le comité d'entreprise a eu la satisfaction de constater que Monsieur Ginestet, président de Gifi, avait augmenté son offre de reprise à un niveau très satisfaisant", peut-on lire dans un communiqué du comité d'entreprise de la société Vetura, l'une des trois entités du pôle Agora.

La CFDT a rejeté l'offre du consortium qu'elle considérait comme n'étant "rien d'autre qu'une vente à la découpe". "Elle ne garantit nullement la pérennité des emplois repris, compte tenu des incertitudes liées aux changements d'enseigne et aux périodes de fermeture des magasins", précise le document. Le consortium ne souhaite pas conserver l'enseigne de Tati excepté dans une quinzaine de magasins. Les offres de reprise seront analysées par le tribunal de commerce de Bobigny le 19 juin prochain.

La CGT a appelé ses membres à manifester devant le tribunal avant l'audience et souhaite que le juge la repousse. Une demande que refusent les autres organisations syndicales (CFDT, CFTC et Unsa).

(avec agences)

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