La dégradation de l'activité pousse Geneviève Lethu au dépôt de bilan

Le distributeur spécialiste des arts de la table subit une faible consommation des produits de moyenne gamme. Son Président Directeur Général a sollicité le placement en redressement judiciaire de sa maison mère le 3 décembre, indique Le Monde.
Le dépôt de bilan concerne uniquement la maison mère, qui emploie 25 personnes.

Voilà un dépôt de bilan que la direction a réussi à déposer dans une relative discrétion. Le 3 décembre dernier, le Président Directeur Général (PDG) de Geneviève Lethu, Edmond Kassapian, a sollicité l'intervention d'un tribunal de commerce de La Rochelle suite à quoi la maison mère de l'enseigne d'arts de la table a été placé en redressement judiciaire, comme le révèle Le Monde ce 14 décembre.

Les difficultés financières du groupe ne sont pas nouvelles. En 2010 et 2011 déjà, la société avait essuyé des pertes significatives. Les comptes pour l'année 2012 ne sont pas connus, mais pour 2013, l'activité « particulièrement dégradée » de l'aveu même du PDG. La direction souligne une consommation « très en retrait sur les produits de moyenne gamme » qui constituent le cœur de métier de cette marque créée il y a plus de quarante ans.

A la recherche d'un repreneur

Une situation financière qui n'est plus tenable, car ne permettant même plus d'effectuer le remboursement des créanciers prévu en fin d'année ni évidemment de poursuivre les investissements. Le recours à la justice demeure la seule solution pour éviter une déclaration en cessation de paiement.

« Nous recherchons maintenant un repreneur »,a-t-on indiqué au Monde à l'étude d'Armel Dolley, l'administrateur judiciaire nantais désigné par les juges.

Une nouvelle qui a de quoi angoisser les employés de l'entreprise. Bientôt rassurés (ou pas) par Edmond Kassapian : « La procédure ne concerne que la société mère », qui emploie 25 personnes, a fait savoir la direction dans une note interne. Les 73 points de vente, dont une cinquantaine dans l'Hexagone et une vingtaine à l'étranger (un filiale espagnole créée en 2000, une portugaise en 2005) ne sont donc pas en cessation de paiement, ni la plate-forme d'approvisionnement située dans les Deux-Sèvres.

Les points de vente pas directement concernés

En effet, le réseau de boutiques fonctionne grâce à un système de franchises. Elles n'appartiennent pas à la société Geneviève Lethu, mais aux commerçants qui versent une redevance de l'ordre de 5 % du chiffre d'affaires pour exploiter la marque.

En 1997, au bout de vingt-cinq ans, la fondatrice qui a donné son patronyme à l'enseigne l'avait cédé au groupement Fliba. Puis d'autres mouvements de capitaux se sont succédé jusqu'à aujourd'hui. Mais Edmond Kassapian affiche un certain optimisme : il a assuré au quotidien fondé par Hubert Beuve-Méry avoir « pleinement confiance » en la capacité de l'enseigne à faire face à cette « situation ponctuelle ». « Ce sont peut-être d'autres actionnaires qui relanceront la marque » conclue le journaliste du Monde.

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Commentaires 3
à écrit le 16/12/2013 à 10:11
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La France a inventé les arts décoratifs car il y avait des créateurs de génie, des riches pour acheter et ainsi permettre la production. La France socialiste, c'est la vaisselle de cantine pour tous, ça sent la grisaille, la médiocrité et l'ennui.

à écrit le 15/12/2013 à 14:11
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Dans ma ville, une jeune personne courageuse a repris l'enseigne. Le problème, c'est que les modèles "moyenne gamme" n'évoluent pas; lourdeur des poteries et dessins ringards des nappes enduites; il y a 40 ans, c'était plus tonique et plus moderne...

à écrit le 15/12/2013 à 9:55
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Tu parles... Avec Internet ce type d'enseigne ne tient plus la route. La maison mère a été placée (accord svp). Quel intérêt de citer à nouveau Le Monde comme fondé par HBM...que personne ne connait plus. effet de style sans doute.

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