Essai auto- Volvo V50 Powershift : la douceur scandinave

Avec sa nouvelle boîte automatique à double embrayage couplée à un moteur diesel d'origine PSA-Ford, le break suédois fait preuve d'une rare onctuosité de fonctionnement. Une voiture « zen », bien finie et accueillante, mais à l'habitabilité trop mesurée.
La V50 est à mi-chemin entre les compactes et les familiales.

A coup de vocables abscons et de grands discours publicitaires, les constructeurs multiplient les innovations techniques censées attirer le chaland et lui faire payer plus cher sa voiture qu'il ne l'aurait souhaité. Force est de reconnaître que bien des nouveautés n'apportent, au final, pas grand-chose à l'automobiliste. De temps à autre, pourtant, certaines trouvailles permettent de véritables avancées, qui marquent leur époque, et dont on ne peut plus se passer une fois qu'on y a goûté. La nouvelle boîte automatique Powershift à double embrayage est de celles-là. Elle permet de débrayer et embrayer quasi-simultanément et automatiquement. Initiée par le groupe Volkswagen, cette technologie est aujourd'hui utilisée par Ford et sa filiale suédoise Volvo.

Développée par l'équipementier allemand Getrag, elle fait merveille sur ce break Volvo V50. Combinée à l'excellent moteur diesel 2,0 de 136 chevaux produit en commun par PSA et Ford, cette transmission permet un passage des six rapports instantané et sans le moindre à-coup. Résultat : une douceur de conduite exemplaire, doublée d'une judicieuse réactivité. Sur simple coup de frein, la transmission ne rechigne pas à «descendre» une ou deux vitesses. Du coup, le mode manuel devient inutile, sauf sur une descente de col montagneux où la transmission sera parfois un peu dépassée par les événements. En cas d'utilisation manuelle, la boîte perd néanmoins un peu de sa douceur. Les performances sont bonnes, sauf quand on écrase l'accélérateur au démarrage et qu'il ne se passe pas grand-chose, et les consommations restent mesurées (7,3 litres en moyenne sur notre parcours d'essai). Une vraie réussite.

Cet ensemble moteur-boîte se marie très bien au caractère la voiture, qui offre par ailleurs un confort de suspensions prévenant, des sièges merveilleusement accueillants et une finition de bon aloi. Les formes rondes de la planche de bord, la teinte claire de notre modèle d'essai, le cuir des sièges moelleux, en font un exemple du savoir-vivre scandinave, avec une ambiance à la fois chaleureuse et sobre. Bravo aussi pour le GPS qui s'éteint et s'escamote si l'on n'en a pas besoin. Les lignes originales, harmonieuses et dépourvues d'agressivité, participent à cette bonne éducation.

Malheureusement, toute voiture a des défauts. Et cette V50, qui par ses dimensions est à mi-chemin entre les compactes et les familiales, manque de place à l'intérieur. Son coffre, certes de formes régulières, est trop juste. Une réelle déception sur ce plan. Le rayon de braquage est démesuré, comme toujours sur les Volvo, ce qui ne facilite pas les man?uvres dans les parkings. Enfin, certains équipements de sécurité sont trop intrusifs, comme le détecteur d'obstacles latéraux. Celui-ci se met en alerte trop vite. Du coup, on finit par le couper, tellement il agace. Mais, pour ne pas se faire oublier, le bigre affiche alors un message permanent devant les yeux, sur le tableau de bord. Quant au bip-bip de ceintures de sécurité, il se révèle trop sensible. Il suffit de poser une sacoche un peu lourde sur la banquette arrière ou le siège passager, pour qu'il se mette à couiner, interprétant l'objet comme un passager... non attaché. Trop, c'est trop.

La Volvo n'est déjà pas donnée. Et l'option boîte Powershift requiert 2.000 euros de plus. Notre modèle d'essai en finition Summum avec GPS et cuir coûtait près de 35 000 euros. C'est quand même beaucoup pour une voiture aussi peu habitable. Le tarif douche un peu notre réel enthousiasme.

Prix du modèle d'essai: Volvo V50 2,0d Powershift Summum : 34 875 euros

Puissance du moteur (diesel): 136 chevaux

Dimensions: 4,51 mètres (long) x 1,77 (large) x 1,45 (haut)

Qualités: ensemble mécanique doux et efficace, finition, confort général

Défauts: habitabilité restreinte, prix, systèmes de sécurité agaçants.

Concurrentes: Peugeot 308 SW 2,0 HDi Féline (bva) : 30.850 euros; Alfa Romeo 1,9 JTD M 150 Selective Sportwagon: 36.850 euros; BMW 3 18d Touring Luxe (bva): 39.850 euros.

Note: 14 sur 20

 

 

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