L'essai auto du week-end : Toyota Land Cruiser, pour aller au bout du monde

Ce gros engin, réputé extrêmement solide, est sans doute le meilleur tout-terrain actuel. Dans sa dernière version, il permet de passer (presque) partout, avec un exceptionnel niveau de confort. Un pur et dur. Mais il faut en avoir l'utilité.

Frimeurs, aventuriers de pacotille, pseudo-baroudeurs des villes, passez votre chemin ! Le Toyota Land Cruiser n?est pas fait pour parader dans les beaux quartiers ou investir les trottoirs des centres-villes. Non, c?est un pur et dur, un des derniers vrais tout-terrains, carré, lourd, solide, fait pour passer (presque) partout et aller jusqu?au bout du monde. Ce serait d?ailleurs du gaspillage que d?investir dans un engin pareil, si l?on n?en a pas l?utilité. Mais, si l?on habite en montagne, affronte souvent chemins et conditions climatiques détestables, doit tracter de lourdes remorques en-dehors du bitume, le "Toy" se révèle idéal.

Dans sa dernière version, le Land Cruiser reste certes "camionesque" dans son esthétique cubique, mais harmonieuse, ses mensurations (4,76 mètres de long, 1,89 m de large), sa hauteur (1,85 m). Mais personne ne le critiquera. Cet énorme engin de 2,2 tonnes à vide, très habitable et disponible en option en version à sept places, n?est pas une voiture comme les autres. Il est conçu pour tout affronter, durant de longues années. C?est même? un champion du développement durable ("du puits à la roue"). Car il vivra effectivement bien plus longtemps que n?importe quel autre véhicule et usera (relativement) peu de pièces durant son existence, tant ses composants sont robustes et surdimensionnés. Bref, ce 4x4 costaud, dont la réputation de fiabilité n?est plus à faire, ne s?achète pas sur un coup de tête. Ce sera un fidèle compagnon, peut-être un peu balourd, mais qui ne trahira jamais durant de longues années.

Très bien fini, luxueux dans notre version d?essai Lounge avec sièges en (beau) cuir, le gros "Toy" rassure d?emblée. Evidemment, très haut, il n?est pas facile d?accès. Mais, une fois à bord, on se sent bien, en sécurité, avec qui plus est une bonne visibilité. Il faut cependant un certain temps pour s?adapter au gabarit, au poids, au centre de gravité élevé. Et, en ville, il est nécessaire de faire attention aux autres véhicules, qui apparaissent tout petits à côté. Notamment, dans les man?uvres de stationnement, même si la caméra de recul est un allié fidèle. Ceci dit, on s?y fait. Et, en surface au sol, le Land n?est finalement pas plus grand qu?un Renault Grand Espace !

Son moteur de forte cylindrée (3 litres) développant 173 chevaux tourne lentement, un gage de longévité. Mais il est bruyant et pas très puissant. La boîte automatique de notre véhicule d?essai (en option à 2.000 euros), fort douce, n?est pas non plus très rapide. Et cette transmission donne un peu l?impression de patiner en ville. Bref, au diable les performances ! On conduit plutôt sereinement, même si le Land ne se traîne jamais. L?énorme couple de ce diesel le rend toutefois prompt aux dépassements en cas de besoin. Les consommations ne sont pas très basses. Forcément. Mais, 11 litres aux cent en moyenne sur notre parcours d?essai n?ont rien d?exagéré, vu le poids et le gabarit.

La tenue de route apparaît sûre, mais le véhicule n?est évidemment pas un modèle d?agilité. Et, si le freinage est efficace, il faut quand même du temps pour arrêter ce gros Land. La ville n?est pas son domaine de prédilection ; il y fait un peu figure d?éléphant dans un magasin de porcelaines. Nous avons néanmoins pris du plaisir à piloter cet engin somme toute docile partout ailleurs, même dans les descentes de cols. Grâce notamment à cette transmission automatique bien étagée, sur laquelle on peut bloquer les trois ou les deux premiers rapports. Ce qui étonne, c?est l?extraordinaire douceur de conduite et un exceptionnel confort, qui isolent de la route. Peu de voitures distillent une telle suavité, pour le moins paradoxale.

Le Land s?épanouit évidemment hors de l?asphalte. On a alors l?impression que rien ne lui résiste. Une merveille. D?autant que le confort demeure formidable sur les pires revêtements. En version de pointe Lounge Pack Premium, le Toy offre aussi une suspension pneumatique, un système de gestion de la motricité, un blocage de différentiel arrière par bouton de commande, non indispensables toutefois. Le seul problème, au fond, c?est de savoir si l?on va risquer un engin aussi luxueux dans des endroits peu praticables.

Le Land n?est pas donné. Une version Lounge à 5 portes coûte 53.000 euros. Elle comprend cuir, sièges chauffants, toit ouvrant, un ensemble audio de qualité, la peinture métallisée ou nacrée. La finition Lounge Pack Premium à 59.500 euros ajoute tous les dispositifs pour le tout-terrain mentionnés plus haut. Ceci dit, une simple version Légende, déjà somptueuse, fera parfaitement l?affaire avec ses sièges en tissu et tout ce dont a besoin. Elle s?affiche à 46.800 euros. Pour faire passer la note, il faut savoir qu?on gardera ce "Toy" longtemps. Celui-ci conserve en outre une valeur de revente élevée. Indéniablement, nous avons aimé ce Land Cruiser, présent sur tous les continents, sous toutes les latitudes. Mais, attention, il faut en avoir l?usage?

Modèle d?essai : Toyota Land Cruiser Lounge (5 portes) : 53.000 euros (+1.600 euros de malus, + 2.000 euros pour la boîte automatique)
Puissance du moteur : 173 chevaux (diesel)
Dimensions : 4,76 mètres (long) x 1,89 (large), 1,85 (haut)
Qualités : prestations 4x4, robustesse, finition, habitabilité et position de conduite, confort, agrément général.
Défauts : gabarit en ville, poids, moteur bruyant, caractère pataud.

Note : 14,5 sur 20

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