L'essai auto du week-end : Volkswagen Passat, la familiale allemande qui inspire Peugeot

Ses lignes indémodables, sa finition de qualité, son homogénéité et sa sobriété en font la référence du marché. Mais on aurait apprécié un peu plus de douceur générale et un accueil plus chaleureux.
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Après avoir essayé récemment la copie de Peugeot (508), nous voici, cette fois, au volant de... l'original ! Archétype de la familiale allemande, la Volkswagen Passat obsède à ce point la marque au lion que... les deux voitures sont in fine très proches. La firme française a carrément repris le style général de la berline germanique, sa ligne de pavillon, la forme des portières et... la planche de bord.

Lignes classiques, indémodables

Alors, cette fameuse Passat mérite-t-elle vraiment d'inspirer à ce point la concurrence ? Elle n'est pourtant ni très originale ni avant-gardiste. Pas de quoi faire se retourner les têtes dans la rue. Mais il faut reconnaître à sa silhouette une belle élégance, un équilibre des volumes harmonieux, un classicisme rigoureux et finalement indémodable. D'une génération à l'autre, les Passat évoluent d'ailleurs peu, visuellement. Comme les Golf. La preuve : seul un ?il averti reconnaîtra la dernière mouture, lancée fin 2010. Avantage : cette version restylée ne rend nullement obsolète la précédente - que nous trouvions plus sensuelle avec ses arrondis de phares et de feux !. Du coup, celle-ci devrait garder sa valeur de revente.

Intérieur propre et rationnel

L'intérieur est tout aussi traditionnel, propre, rationnel. Tout est clairement identifiable. La visibilité des cadrans est bonne. Rien à voir avec une Ford ou une Opel, surchargées à souhait. Bravo pour la vitesse, qui s'inscrit en chiffres devant les yeux. Les plastiques sont costauds, les assemblages rigoureux. Aucun crissement de plastique n'est à déplorer. Les placages gris ne sont pas chaleureux, mais ils se révèlent plus flatteurs que ceux de la mouture antérieure. Au final, et malgré les énormes progrès de Peugeot, la finition demeure un rien plus aboutie dans la Volkswagen.

Austérité excessive

On déplorera en revanche l'austérité excessive de l'ambiance. C'est bien froid. Mais le client a le choix et n'est pas obligé in fine de prendre une version grise à intérieur noire, comme celle de notre essai. Les tissus de sièges de la version intermédiaire Confortline resteront toutefois rêches, quel qu'en soit le coloris. Et sans moelleux excessif... Pour le cuir, compter 2.200 euros de plus (avec les sièges chauffants). Au niveau des détails, insurgeons-nous contre le radar de stationnement intrusif, bruyant, et difficilement neutralisable. Sitôt qu'on remet la marche arrière, il se remet en route même si on l'a coupé, le bougre ! Il est doublé de signaux lumineux, utiles et suffisants. Mais, si l'on coupe le son, on n'a plus droit aux repères visuels ! L'habitabilité demeure, elle, une référence. Le beau break (1.200 euros de plus) propose carrément, pour sa part, l'une des soutes les plus vastes et pratiques de la catégorie.

Mécanique rigoureuse et sobre

Le diesel TDI de 140 chevaux fonctionne bien, se montre suffisamment souple et performant. Il est légèrement plus rugueux qu'un HDi de PSA, ce qui sera apprécié des "sportifs", mais pas de ceux qui préfèrent l'onctuosité. Heureusement, "notre" Passat était équipée de la superbe boîte à double embrayage DSG, qui en lisse quelque peu le fonctionnement. Avec elle, le "stop and start" (arrêt et redémarrage automatique du moteur au feu rouge) devient notamment indolore. On le sent à peine. En position S, la réactivité de cette boîte est en outre excellente. C'est l'une des transmissions automatiques les plus agréables du moment. On la recommande donc chaudement malgré son prix élevé (1.780 euros). Seule restriction : il ne faut pas relancer trop brusquement à bas régime la mécanique sur route mouillée. La transmission réagit alors brutalement, avec des à-coups, et l'arrivée soudaine de la puissance fait patiner les roues antérieures ! Bon point en revanche : la Passat reste sobre. Un vrai chameau, même avec la boîte automatique. Nous avons consommé en moyenne 6,9 litres aux 100 sur parcours mixte route-autoroute à bonne allure. Excellent. En ville, c'est moins bien, forcément, mais cela reste très compétitif face aux concurrentes.

Confort assez ferme

Notre version était heureusement dotée de jantes et de pneus normaux (16 pouces). Car, même avec cette monte sage, le confort reste assez ferme sur les petites inégalités. Les ralentisseurs sont un peu trop sèchement ressentis. Ceci dit, dès que la vitesse s'élève, le bilan s'améliore grandement. Une fois accepté, d'ailleurs, le principe de cette fermeté, on se satisfait d'être très bien maintenu sur son siège, car la voiture reste formidablement campée sur ses roues. Au final, le rapport comportement routier-confort est tout à fait satisfaisant. On se sent en pleine sécurité. Cela colle à la route, vire, freine, avec une belle rigueur. Evidemment, le train avant reste assez lourd. Ce n'est pas une sportive. Mais, pour une familiale, ce n'est pas gênant.

Une valeur de référence

La Passat restera longtemps une valeur de référence. Elle le mérite, avec une réelle homogénéité, sans faiblesse marquée. Et puis, elle est rudement bien conçue et fabriquée. Mais il ne faut pas croire pour autant que les Volkswagen jouissent d'une fiabilité à toute épreuve. Malgré sa réputation, la marque de Wolfsburg a pâti de problèmes mécaniques, parfois graves (TDi), et électroniques. De plus, le réseau après-vente en France a encore des progrès à faire.

 

Modèle essayé : Volkswagen Passat TDi 140 Confortline : 29.730 euros (- bonus de 100 euros)
Puissance du moteur : 140 chevaux (diesel)
Dimensions : 4,76 mètres (long) x 1,82 (large) x 1,47 (haut)
Qualités : rigueur de construction, esthétique indémodable, habitabilité, comportement routier, moteur sobre, transmission automatique (en option) agréable
Défauts : parfois brutale, présentation austère, radar de stationnement agaçant
Concurrentes : Ford Mondeo TDCi 140 Trend : 27.300 euros ; Peugeot 508 HDi 140 Active : 27.950 euros ; Citroën C5 HDi 140 Confort : 29.250 euros ; Audi A4 TDi 143 Ambiente : 33. 230 euros

Note : 15 sur 20 (avec boîte automatique)

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