ESSAI AUTO Lexus RX 450 h 4x2 : L'hybride japonais fait pour les Américains

Enorme, puissant, luxueux et cher, le gros Lexus jouit d'un exceptionnel contenu technologique. Mais, trop américanisé, l' engin n'est pas vraiment taillé pour les routes et les centre villes européens.
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Lexus, marque de luxe de Toyota, cède à la mode des faux 4x4. Son RX 450h hybride se décline désormais dans une version à deux roues motrices seulement. Il affiche toujours la coquette puissance de 299 chevaux, mais n'a ni boîte-pont ni moteur électrique arrière. Il associe donc un généreux moteur à essence six cylindres de 3,5 litres de cylindrée générant 250 chevaux et un seul moteur électrique, au lieu de deux précédemment. Gain : 60 kilos, une diminution des rejets de C02 de 5 grammes et une (petite) baisse de prix de 1.400 euros. Cet énorme et très luxueux engin se veut donc encore plus économique à l'usage, avec une consommation en cycle officiel normalisé de 6,1 litres aux cent et des rejets de C02 équivalents à ceux d'une bonne berline familiale diesel. A 140 grammes seulement au kilomètre, soit moins qu'une Peugeot 508 diesel 2,2 HDi de 204 chevaux, le RX 450h ne doit même pas s'acquitter d'un malus. Une jolie prouesse! Surtout pour un mastodonte de plus de 2 tonnes.

Silence et douceur

On démarre tranquillement en mode électrique, que l'on conserve jusqu'à 20 kilomètres à l'heure dans un exceptionnel silence et sans polluer le moins du monde. Impressionnant. Ensuite, le moteur à essence se met en marche d'une façon si douce qu'on s'en rend à peine compte. Seul le bruit permet de déceler que l'on est passé en mode thermique. Ce moteur à essence sert aussi à régénérer la batterie nickel-métal-hydrure. La batterie se recharge également via le système de freinage, qui récupère l'énergie cinétique produite pour stopper le véhicule et lors de la décélération. A aucun moment, nous n'avons pris le système en défaut. Un fonctionnement remarquable, sans le moindre à-coup ni la moindre hésitation. Avec un bilan écologique favorable en matière de gaz à effets de serre, mais aussi de polluants. Ce véhicule à essence n'émet pas de particules, contrairement aux diesels. Malgré la sophistication de l'électronique, le RX 450h est, de plus, réputé extrêmement fiable comme l'attestent les différentes études auprès des consommateurs. Ce bijou technologique est donc très séduisant a priori.

Trop américanisé

A priori, oui, mais... pas a posteriori ! Car, malheureusement, la firme japonaise cible essentiellement le marché d'outre-Atlantique. Du coup, ce RX est un peu trop « américanisé » pour le Vieux continent. Plus puissant que l'ancien RX 400h, le véhicule est plus gros, plus lourd. Imposant (surtout en largeur), braquant très mal, avec une visibilité limitée vers l'arrière, ce gros engin est plus à l'aise aux Etats-Unis que sur les petites routes françaises ou dans nos parkings des centre villes. Même les sièges, confortables au demeurant, semblent dessinés pour la corpulence des Américains, ne maintenant pas très bien le dos des automobilistes plus minces. Surtout que le cuir, très lisse, se montre glissant.

Comportement routier lourdingue

Le comportement routier est aussi extrêmement pataud, à l'américaine. C'est lourd, avec une forte inertie. La voiture se dandine sur ses suspensions très souples. La puissance elle-même arrive avec un certain retard à cause de la boîte automatique à variation, générant un patinage peu agréable. On accélère, mais il faut attendre que cette transmission prenne son temps ! Les presque 300 chevaux ne donnent pas vraiment l'impression d'être tous au rendez-vous. Cela engendre une conduite sûre, mais sans grande aisance, un peu floue, guère amusante. Ceci dit, une fois habitué à une telle masse, on profite de l'onctuosité générale du véhicule. Critiquons toutefois ces satanées jantes démesurées de 19 pouces aux pneus extra-larges à flancs bas - au coût de remplacement prohibitif -, qui contribuent à cette sensation de flottement, tout en altérant le confort à travers des trépidations sur chaussée dégradée. Du coup, on entend même des crissements de mobilier intérieur.

Deux roues motrices

Avec deux roues motrices seulement, les capacités en tous chemins - déjà faibles avec le modèle 4x4 - deviennent nulles. A noter aussi que ce RX perd ainsi toutes ses capacités à tracter une remorque, pardon, un van ! Signalons aussi, si l'on accélère trop fort, un train avant qui cherche sa voie, faute de motricité. Sur route mouillée, c'est même un peu inquiétant. Bref, vu la très faible différence de prix et de consommation, conseillons la version 4x4, qui, elle non plus, ne doit pas s'acquitter d'un malus.

Esthétique massive

L'esthétique, massive, très américanisée également, n'est pas désagréable. En tous cas, le véhicule en jette, même si cela nous semble moins harmonieux qu'un BMW X5 ou un Mercedes ML. A l'intérieur, la qualité de fabrication est excellente. Mais, malgré l'ambiance cossue, le RX se révèle moins raffiné que ses rivaux germaniques, voire suédois. Là aussi, c'est très américain, avec des matériaux qui pourraient être plus chics. Le plastique gris façon faux aluminium est indécent sur un modèle à ce prix-là. Alors que les concurrents allemands utilisent du vrai bois... ou du vrai aluminium. Notons aussi un filtrage insuffisant des résonances en provenance des roues.

Prix très élevé

Enfin, le prix est franchement élevé, à partir de 56.200 euros. Non pas pour le contenu technologique, mais pour le plaisir qu'on en tire. Le véhicule est bien équipé en version de pointe Pack Président. Mais la note est alors très salée et il reste quelques options... En usage quotidien, le budget carburant ne sera pas non plus si économique que cela. Il semble même nettement plus lourd qu'annoncé. Nous avons consommé 11,5 litres aux cents. Soit presque le double des valeurs officielles ! En ville, on dépasse 13 litres. Et il s'agit de super sans plomb, plus onéreux en France que du gazole. Le réservoir de 65 litres seulement limite l'autonomie. Nous avons souvent remarqué que les véhicules hybrides sont anormalement favorisés dans les consommations « normalisées » relevées selon un cycle fictif, fixé par l'administration. Dans la réalité, les valeurs sont autrement plus élevées ! Le client ne s'y retrouve donc pas forcément...

Modèle d'essai : Lexus RX 450h 2WD Pack Président : 66 600 euros

Puissance : 299 chevaux (essence+électrique)

Dimensions : 4,77 mètres (long) x 1,88 (large) x 1,68 (haut)

Qualités : Contenu technologique exceptionnel, mode électrique intéressant, fonctionnement hybride bien au point, douceur de fonctionnement, équipements fournis, ambiance cossue

Défauts : comportement très pataud, manque de maniabilité en ville, motricité limitée (deux roues motrices), patinage de la transmission, quelques trépidations, prix élevé

Concurrents : VW Touareg 3,0 V6 TDi 245 Carat Edition : 65.810 euros ; BMW X5 3,0d Exclusive : 72.350 euros

Note : 13 sur 20

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Commentaires 5
à écrit le 07/04/2013 à 18:37
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Il se trouve que j'utilise quasiment tous les jours ce véhicule, mais avec 4 roues motrices. Je suis d'accord que le véhicule ne réponds pas immédiatement à la pédale du gaz, à moins de l'appuyer avec vigueur. Mais c'est tout. Pour le reste vous êtes...

à écrit le 26/08/2011 à 11:13
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Encore plus bizarre sur vos conclusions. . . les modèles concurrents sont aussi massifs et gros que le 450 RX, sans parler du Audi Q 7 et du Bmw X6! Je ne suis pas adepte de ces gros véhicules, mais il est indiscutable que la durée de vie du Lexus sa...

à écrit le 26/08/2011 à 10:55
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Bizarre votre test. . . avec une Prius et aprés six ans d'utilisation et zéro panne sur 100000 km je n'ai jamais eu de bruits de mobilier a l'intérieur. Aujourd'hui j'ai un Auris hybride toutes options et de même pas de bruits de mobilier! En plus je...

à écrit le 21/08/2011 à 8:27
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Je vous remercie de noter que les diesels émettent des particules. On le dit peu dans notre pays où une taxation injustement favorable au diesel contribue à l'empoisonnement de nos villes.

à écrit le 21/08/2011 à 8:23
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Je vous remercie de noter que les diesels émettent des particules. On le dit peu dans notre pays où la taxation favorable au diesel contribue à empoisonner nos villes.

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