Volkswagen-Suzuki au bord du divorce ?

Volkswagen a annoncé ce lundi vouloir régler "exclusivement en interne" son conflit avec le japonais Suzuki. Le constructeur nippon de mini-voitures le menace une fois de plus de recouvrer son indépendance. Un revers pour le groupe allemand.
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Le constructeur allemand a annoncé ce lundi vouloir régler "exclusivement en interne" son conflit avec Suzuki. Le numéro un européen de l'automobile répond ainsi au japonais, qui veut mettre fin à leur relation. Vendredi dernier, Suzuki sous-entendait même qu'un recours aux moyens juridiques pour régler leur différend n'était pas exclu. Volkswagen répète pour sa part qu'il "compte conserver sa part dans Suzuki", de 19,9% du capital, acquis en janvier 2010.

Tout réussit à Volkswagen aujourd'hui... sauf l'alliance avec Suzuki. Le japonais veut en effet divorcer depuis plusieurs mois. Tout en récriminant, l'allemand essaye au contraire de préserver son mariage. Le spécialiste japonais des mini-véhicules exige de son homologue germanique l'accès à sa technologie hybride, promise il y a deux ans. Faute de quoi, Volkswagen devra revendre ses actions, menace l'entreprise japonaise.

En nouant un grand partenariat stratégique fin 2009, Volkswagen comptait accéder au savoir-faire du nippon dans les petits véhicules pas chers et à sa mainmise sur le marché indien, que Suzuki occupe à hauteur de 45% au travers de sa co-entreprise Maruti. La firme de l'archipel espérait pour sa part puiser dans l'arsenal technologique de Volkswagen, tout en préservant une autonomie jalousement conservée jusqu'ici, même du temps où GM détenait 20% de ses parts.

Le "hic", c'est que les deux alliés n'ont pas la même conception ?de l'alliance. Volkswagen a cru un peu vite qu'il pouvait vassaliser son partenaire et en faire une marque de plus dans son giron. En revanche, le PDG du groupe éponyme, Osamu Suzuki, veut rester totalement indépendant et n'entretenir que ?des relations industrielles. Quitte à faire des infidélités, si ça l'arrange. Il a ainsi récemment resserré d'anciens liens avec Fiat, à qui il continuera d'acheter des diesels pour son 4×4 produit en Hongrie. Au grand dam de Volkswagen.

Autonome et profitable

A l'exemple de Daimler avec Chrysler et Mitsubishi, les constructeurs allemands ont du mal à respecter l'intégrité de leurs alliés. De toute manière, Suzuki a les moyens de son autonomie. C'est en effet un grand constructeur. Il a ainsi produit 2,89 millions de véhicules en 2010 (sans parler des deux-roues), contre 7,34 millions pour Volkswagen (6,11 millions sur neuf mois 2011, + 14%). Ce qui le classe au neuvième rang mondial, juste derrière PSA. Suzuki est une entreprise saine, même si le tsunami de mars 2011 pèse sur ses résultats. Elle a dégagé un profit net de 18,7 milliards de yens (160 millions d'euros) sur son premier trimestre fiscal (avril-juin). Pour l'ensemble de l'année (avril 2011-mars 2012), le groupe vise un profit net de 50 milliards (450 millions d'euros).

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