L'alliance PSA-GM vise aussi les pays émergents

Les deux constructeurs vont collaborer en Europe, mais aussi en Russie, en Inde, en Amérique du sud.
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"C?est une alliance globale entre PSA et GM", a indiqué Philippe Varin dans une conférence de presse ce mercredi, en marge du salon de Genève. L?alliance concerne "l?Europe mais aussi la Russie, l?Amérique du sud, l?Inde ", a souligne le patron de PSA." Il y a de place pour une optimisation et des co-développements dans les pays émergents". De nombreuses possibilités existent effectivement dans le Mercosur sud-américain, selon nos informations. En revanche, " ça ne changera rien en Chine". Logique : les co-entreprises de GM et PSA dans ce pays ont été nouées avec des partenaires différents, qui sont des concurrents entre eux !

Petites voitures

"L?alliance PSA-GM se focalisera sur les achats, la logistique et les développement des produits ", a rappelé par ailleurs Philippe Varin. Le président du groupe français a souligné que, dans une première phase, les partenaires " se concentreront sur des véhicules particuliers du segment B (petites voitures) et D (familiales), ainsi que les monospaces et 4x4 compacts. (...) Si vous regardez là ou les deux entreprises sont les plus fortes, nous pouvons apporter davantage sur le segment B  et GM  sur le segment D ". PSA devrait ainsi a priori offrir à son allié américain sa plate-forme 1 (petits modèles), sur laquelle ont été développées les Citroën C3 et Peugeot 208. En échange, GM pourrait fournir sa plate-forme des véhicules de gamme moyenne supérieure. En plus, les deux nouveaux mariés "développeront conjointement une plate-forme pour véhicules à faibles émissions de C02". Le premier véhicule reposant sur une base conjointe "arrivera en 2016".

Rien à voir avec les restructurations

Assurant avoir soigneusement tiré les leçons des nombreuses alliances concoctées par les constructeurs automobiles dans le passé et dont la plupart ont échoué, le dirigeant du groupe français a en revanche clairement affirmé que "l?optimisation des usines en Europe (n?était) pas l?objectif à court terme. L?alliance n?a rien à voir avec une restructuration industrielle". A moyen terme, des accords industriels pour la production de véhicules en commun pourraient cependant voir le jour. Le directeur industriel du groupe tricolore, Denis Martin, avait indiqué mardi que PSA comptait régler la question de ses propres surcapacités dans les 18 à 24 mois.

Pas de réciprocité capitalistique

Philippe Varin a, enfin, rétorqué à un journaliste, qu?il n?était pas prévu à ce stade de réciprocité dans la prise de participation de GM dans PSA à l?occasion de l?augmentation de capital (7%). " Ce n?est pas le bon moment pour ça, parce qu?on n?a pas de cash " ! Même si "rien n'est exclu pour l'avenir". La famille Peugeot conservera "25% du capital de PSA", a-t-il rappelé. Cette alliance, annoncée la semaine dernière, est critiquée par nombre de concurrents, qui ironisent justement sur cette absence de réciprocité (Carlos Tavares, DG délégué de Renault) ou estiment qu?elle ne va pas assez loin dans l?intégration en Europe (Sergio Marchionne, administrateur délégué de Fiat). Philippe Varin a beau mettre en exergue que les deux alliés " pèsent 12,5 millions de véhicules et 125 milliards de dollars d?achats annuels", bien des experts restent sceptiques. D?ailleurs, additionner des véhicules et des montants d?achats de pièces qui n?ont strictement rien à voir entre eux peut certes frapper les esprits, mais n?a pas de vrai sens industriel aujourd?hui?

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