Le russe Avtovaz enterre définitivement la...Fiat 124

La "Lada italienne" produite sous licence en Russie disparaît. Elle sera remplacée par des modèles plus modernes. Les ventes du constructeur, contrôlé par Renault, ont chuté au premier trimestre.
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Née à Turin en 1966, décédée à Togliatti (Russie) au printemps 2012. Rien ne prédisposait cette brave berline italienne classique sans aucune innovation majeure à une carrière aussi longue et historique! Le constructeur automobile russe Avtovaz (Lada) va arrêter la production de la 2107, ce modèle dérivé de la Fiat 124, a indiqué lundi un porte-parole du groupe contrôlé par Renault. Au premier trimestre 2012, les ventes de ce modèle obsolète, rustique et peu fiable, mais pas cher (5.000 euros), aisément réparable n'importe où avec une profusion de pièces disponibles et qui accepte d'ingurgiter n'importe quelle essence, ont plongé de 70% à 10.000 unités en Russie. Le modèle  n'est plus que le seizième véhicule le plus vendu sur place. Alors qu'il était encore en cinquième position l'an dernier. Il est vrai que la firme russe a lancé fin 2011 la Granta, nettement plus moderne, pour la remplacer...

Un accord avec les Agnelli

C'est une page qui se tourne.  La 2107 est l'héritière, à la calandre et aux feux arrière près, de la première Jhigouli de 1970... Celle-ci était le résultat d'un contrat remporté par Fiat pour créer un constructeur automobile de toutes  pièces. Togliatti,  ville où est implantée l'usine sur les bords de la Volga, à un millier de kilomètres au sud-est de Moscou, doit d'ailleurs son nom au célèbre dirigeant communiste italien Palmiro Togliatti. Une façon un rien ironique pour l'Union soviétique de remercier les Agnelli, héritiers et dirigeants de Fiat dans les années 60, pour leur contribution à la création d'une vraie industrie automobile en URSS. Jusque là, seuls existaient des petits constructeurs avec des produits totalement dépassés (Moskvitch, ZAZ, GAZ).

Le rêve des Soviétiques

Les ingénieurs italiens ont aidé à la construction du site et l'accord comprenait une licence pour la fabrication de la berline moyenne 124. La Lada "italienne" a eu notamment son heure de gloire en Europe de l'ouest dans les années 70 et début 80 avec son prix imbattable. Nettement plus intéressant pour l'acheteur que celui de Fiat! "Ca représentait le rêve des Soviétiques. Ca a été ma première voiture", nous expliquait à l'été dernier Igor Komarov, patron d'Avtovaz, lors de notre visite à Togliatti.

Une voiture fabriquée aux quatre coins du monde

Cette 124 a d'ailleurs eu un destin extraordinaire au gré des grands contrats à l'intenational signés par le constructeur piémontais. Elle a été fabriquée en URSS, mais aussi en Espagne par Seat, en Turquie par Tofas et en Inde par PAL. Sous une forme différente (la 125), elle a aussi été assemblée en Pologne par FSO, en ex-Yougoslavie par Zastava et en Argentine par Fiat-Concord.

Des produits d'origine Renault

En 2011, Avtovaz avait transféré la fabrication de l'ancêtre dans l'usine d'Ijavto, à Ijevsk (1.100 kilomètres à l'est de Moscou), pour pouvoir produire d'autres modèles plus récents à Togliatti. Avtovaz, détenu à 25% par Renault depuis 2008, a entrepris de moderniser ses lignes de production pour faire face à la concurrence étrangère. Il a inauguré notamment le 4 avril 2012 une ligne de production commune avec l'Alliance Renault-Nissan pour y produire des modèles sur base de Logan. La Lada Largus, version locale de la Dacia Logan break,  vient d'être lancée. Des modèles Nissan, puis Renault, s'y ajouteront entre la fin 2012 et 2013. En mai prochain, l'Alliance devrait monter au capital de la première entreprise automobile russe pour prendre 50% et une action. Renault restera l'actionnaire de référence, mais son allié japonais Nissan, qui n'est pas actionnaire aujourd'hui, doit le devenir.

Chute des ventes

Sur un marché russe en hausse de 13% sur les trois premiers mois de 2012, Avtovaz était en chute de 15% à 109.388 unités, avec une pénétration de 18%. L'ensemble Avtovaz-Renault-Nissan est en hausse de 2% sur le trimestre à 193.655 unités. Soit une part de 31%.

 

 

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