PSA va reprendre à Fiat la totalité de l'usine de Sevelnord

Automobiles Peugeot et Automobiles Citroën devraient racheter à Fiat ses 50% dans le site industriel du Nord. L'avenir de cette usine surdimensionnée n'est pas assuré.
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PSA et Fiat vont se séparer... dans le nord de la France. A l'ordre du jour du Comité d'entreprise de l'usine PSA de Sevelnord ce mercredi figurait  le projet de reprise à 100% par le groupe français de cette usine du Nord. Fiat a en effet indiqué qu'il souhaitait se retirer  de cette co-entreprise à 50-50 avec le groupe automobile français. Dans un communiqué commun, PSA et Fiat indiquent qu'ils espèrent parvenir à un accord définitif avant la fin de l'année. Les modalités financières de la transaction n'ont pas été officiellement précisées. "A partir de la fin de l'année, les 50% de Fiat seront repris pour moitié par Peugeot et pour moitié par Citroën", nous indique Ludovic Bouvier, délégué de la CGT. "Dès 2013, Fiat aura un simple accord commercial pour acheter des véhicules à Sevelnord. Mais, les volumes vont sétioler progressivement ", souligne le syndicat.

Val di Sangro continue

PSA et Fiat continueront toutefois de collaborer sur leur co-entreprise dans le sud de l'Italie, à Val di Sangro, qui produit des gros fourgons (Peugeot Boxer, Citroën Jumper) depuis la fin des années 70. En mai 2011, le groupe italien avait indiqué que son partenariat avec PSA dans l'usine de Sevelsud continuerait jusqu'en 2019. Par ailleurs, les deux constructeurs poursuivent la production en Turquie de petites fourgonnettes ( Peugeot Bipper, Citroën Nemo) chez l'entrepreneur local Tofas.

Chômage partiel

Sevelnord avait été créé au début des années 90 pour fabriquer conjointement des fourgons de gamme moyenne et des monospaces. Mais Fiat a cessé récemment de commercialiser ses monospaces, au profit de modèles Chrysler, produits en Amérique du nord par la firme d'Auburn Hills que l'italien contrôle désormais. Quant aux fourgons Fiat (Scudo), ils ne représentent plus que 20% de la production de Sevelnord. Les actuels utilitaires ont été lancés fin 2006-début 2007, selon les marques. L'an dernier, Sevelnord a fabriqué 75.000 véhicules pour PSA (dont 12.100 monospaces), sur un total de moins de 100.000 unités. Les monospaces devraient être arrêtés fin 2013-début 2014, selon ce que la direction du site a indiqué aux syndicats. Le site est en sous-charge. Il est d'ailleurs confronté au chômage partiel. 

Sans partenaire

PSA va donc se retrouver seul aux commandes, sans partenaire, d'une usine surdimensionnée. Le communiqué ne fait aucune mention du projet de futur véhicule utilitaire  dont les syndicats espèrent qu'il reviendra à Sevelnord, permettant ainsi de garantir l'avenir de l'usine qui emploie 2.700 personnes (contre 3.700 début 2008). PSA négocie actuellement un accord de flexibilité sur le site pour faciliter l'arrivée du nouveau modèle. Une décision sur ce futur produit est attendue prochainement, selon les syndicats. 

Achats de Toyota

Même si cela n'assure pas structurellement l'avenir du site, Toyota devrait acheter prochainement des véhicules utilitaires produits par PSA à Sevelnord qu'il commercialiserait sous sa marque, selon des sources industrielles officieuses. Le groupe automobile japonais doit aujourd'hui importer ses fourgons du Japon. Vu le taux de change du yen, l'opération n 'est guère rentable. Acheter des véhicules "made in France", provenant d'un site situé à quelques kilomètres à peine de l'usine Toyota de Valenciennes spécialisée dans les petits modèles, serait donc pour la firme nippone une opération pertinente. Mais Toyota se refuse a priori à toute implication industrielle ou financière sur le site de Sevelnord.

Détricotage des coopérations

Allié à GM depuis la fin février, PSA détricote une partie de ses coopérations techniques nouées naguère. Dans les utilitaires, Fiat  était toutefois à l'origine de la rupture bien avant le mariage entre PSA et GM. Par ailleurs, l'accord de coopération dans les moteurs diesel entre PSA et Ford a vu, récemment, son périmètre se réduire.  Enfin, BMW s'apprête à reprendre la totalité de sa co-entreprise à 50-50 avec le français dans les futurs systèmes hybrides.

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