Le patron d'Opel, allié stratégique de PSA, démissionne

Le jour où PSA Peugeot Citroën annonce un plan de 8.000 suppressions d'emplois, Karl-Friedrich Stracke, le patron d'Opel, filiale allemande de GM, démissionne contre toute attente. De quoi compliquer encore le fonctionnement de l'alliance PSA-GM.
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Le jour même où Philippe Varin, président de PSA, annonce 8.000 suppressions d'emplois, le patron d'Opel et président de General Motors Europe depuis le début de l'année, démissionne! Décidément, les deux alliés sont en crise. Karl-Friedrich Stracke, 56 ans, assurera désormais des "missions spéciales" pour GM, précise Opel dans un vague et laconique communiqué. Il sera remplacé par intérim, à la tête de GM Europe, par le vice-président de GM, Stephen Girsky. Une annonce davastratrice pour un constructeur en plein marasme.
 

Plans de restructuration

"La recherche d'un successeur pour Karl-Friedrich Stracke a débuté", souligne Opel, qui semble avoir été pris au dépourvu par cette décision. Le constructeur a ajouté que son conseil de surveillance allait se réunir sous peu.  Opel aura donc eu quatre présidents du directoire en moins de trois ans. Hans Demant avait été remercié en novembre 2009 et remplacé deux mois plus tard par Nick Reilly, qui a duré jusqu'en avril 2011, lorsque Karl-Freidrich Stracke est arrivé à la tête de la  filiale allemande de GM. C'était le grand espoir d'Opel. Fin juin, le conseil de surveillance avait validé son plan stratégique. Celui-ci prévoit notamment un arrêt de production dans l'usine allemande de Bochum. L'usine emploie 3.100 personnes, pour une capacité de production de 160.000 unités annuelles. Le patron démissionnaire avait aussi décidé que la nouvelle génération de compactes Astra sortirait des usines de Ellesmere Port (nord-ouest de l'Angleterre) et de Gliwice (sud de la Pologne) et qu'elle ne serait plus fabriquée en Allemagne. Au grand dam des syndicats. GM avait déjà fermé l'usine belge d'Anvers.

Crise grave

Opel (et sa marque soeur britannique Vauxhall) ne parvient pas à enrayer la chute de ses parts de marché en Europe (6,7% sur les cinq premiers mois de 2012 hors utilitaires, contre plus de 10 % il y a dix ans) et en Allemagne. La firme se trouve toujours en surcapacités, malgré des plans de restructuration à répétition. Opel est en perte depuis plus de dix ans. Et aucune date n'a été avancée pour un retour aux profits. GM a perdu en Europe 256 millions de dollars (200 millions d'euros) au premier trimestre 2012, après un déficit avant impôts de 700 millions (540 millions d'euros) l'an passé.

Relation privilégiée avec Philippe Varin

GM avait tenté vainement de marier Opel avec Fiat au début des années 2000, puis de vendre sa filiale germanique à l'équipementier canadien Magna allié à des intérêts russes en 2009... avant de se raviser in extremis. Aujourd'hui, Opel est le pilier central de l'alliance de GM avec PSA, nouée fin février. Le patron d'Opel nous disait d'ailleurs beaucoup de bien, il y a quelque semaines, de sa relation privilégiée... avec Philippe Varin.

 

 

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