L'Europe ne réussit pas aux constructeurs auto américains

GM et Ford ont perdu chacun 400 millions de dollars en Europe au deuxième trimestre. De nouvelles restructurations menacent.
Copyright Reuters

Décidément, les constructeurs auto américains ont vraiment du mal en Europe ! GM annonce ce jeudi avoir perdu 400 millions de dollars (300 millions d'euros) au deuxième trimestre sur le Vieux continent.  Exactement autant que son compatriote Ford ! Sur l'ensemble du premier semestre, General Motors affiche 656 millions (500 millions d'euros)  de déficit en Europe. Son concurrent Ford a récemment averti que ses pertes cumulées devraient atteindre 1 milliard de dollars sur le Vieux Continent cette année. Même si le montant des pertes au deuxième trimestre est identique pour les deux groupes du Michigan, ceux-ci sont toutefois dans une situation structurelle différente. Si Ford avait réussi à redresser la barre dans la deuxième partie des années 2000 avant de replonger, GM n'arrête pas, pour sa part, de perdre de l'argent en Europe depuis plus de dix ans avec sa filiale allemande Opel !  Il avait affiché un déficit avant impôts de 700 millions de dollars  (540 millions d'euros) sur le Vieux continent en 2011 et  de 2 milliards durant l'exercice 2010.

Europe, zone "extrêmement difficile"

Le directeur financier de GM, Dan Amman, affirme que l'Europe reste une zone "extrêmement difficile", notant qu'il y a encore des "possibilités d'économies". La "direction d'Opel et les syndicats sont en discussions" notamment sur la manière d'améliorer "la production, les coûts, et la capacité", et "nous comptons parvenir à un vaste accord au cours de l'automne", a expliqué pour sa part le PDG du géant de Detroit, Dan Akerson, lors d'une conférence téléphonique. Le groupe  n'arrête pas de restructurer en Europe, où il a récemment fermé l'usine belge d'Anvers. 

Il a également annoncé dernièrement qu'il ne prévoyait pas de nouveau modèle à produire sur le site allemand de Bochum, après 2015. Opel avait indiqué en juin avoir entamé des négociations avec le syndicat IG Metall et les différents conseils représentatifs des salariés du groupe pour prolonger jusqu'à fin 2016 l'accord existant... mais en en renégociant les termes.  L'accord en vigueur jusqu'ici exclut  tout licenciement et fermeture d'usine en Allemagne d'ici à la fin 2014. GM s'y était engagé il y a deux ans, à l'issue d'un plan de 8.000 suppressions d'emplois.

Valse des patrons

Opel, qui produit en Allemagne, en Grande-Bretagne, en Espagne et en Pologne, est d'ailleurs en plein marasme. En juillet, GM a en effet contraint brutalement à la démission le patron d'Opel, Karl-Friedrich Stracke, ainsi que son directeur du marketing et d'un responsable du design. Une vraie valse des dirigeants. General Motors vient certes de nommer un nouveau patron pour sa filiale allemande, Thomas Sedran, 47 ans, le quatrième en moins... de trois ans. Mais il y en aura un cinquième, puisque l'américain affirme qu'il s'agit d'un président par intérim ! Ca sent la panique à bord.

Opel (et sa marque soeur britannique Vauxhall) ne parvient pas à enrayer la chute de ses parts de marché en Europe (6,8% sur les six premiers mois de 2012 hors utilitaires, contre plus de 10 % il y a dix ans) et en Allemagne. GM avait tenté vainement de marier Opel avec Fiat au début des années 2000, puis de vendre sa filiale germanique à l'équipementier canadien Magna allié à des intérêts russes en 2009... avant de se raviser in extremis. Aujourd'hui, Opel est le... pilier central de l'alliance de GM avec PSA, nouée fin février.

Ford va restructurer

Ford est moins mal en point en Europe avec une gamme de produits nettement plus attractive. Il n'empêche. "Nous évaluons la situation en Europe avec un sentiment d'urgence", a déclaré la semaine dernière le directeur financier de Ford,  Bob Shanks, lors d'une conférence téléphonique. "Il s'agit vraiment d'un problème structurel et non cyclique", a renchéri le PDG Alan Mullaly. "Nous n'allons pas être sauvés par une remontée des volumes" de ventes, qui vont rester durablement plus bas que par le passé, souligne le patron du groupe à l'ovale bleu. Le numéro deux américain de l'automobile avait indiqué à la mi-juillet que ses ventes avaient chuté de 19% au premier semestre en Europe.

La firme est implantée industriellement  outre-Rhin, mais aussi en Belgique, outre-Manche et en Espagne ainsi qu'en Roumanie.  Alan Mullaly a éludé toutes les questions directes sur d'éventuelles fermetures d'usines ou licenciements, mais il a insisté sur le fait que le succès du redressement aux Etats-Unis était dû à "l'implication de toutes les parties prenantes, y compris les syndicats", et qu'il comptait faire de même en Europe. "Le pire serait de continuer à perdre de l'argent et de faire faire faillite", a averti le patron de Ford, qui avait supprimé des milliers d'emplois et fermé de nombreux sites outre-Atlantique. Ford avait divisé ses effectifs par... deux en Amérique du nord. A bon entendeur...

L'Europe plombe du coup les résultants des deux groupes 

L'Europe fait donc plonger les résultats de GM et Ford. Le bénéfice net  total (part du groupe) de GM est ressorti à 1,5 milliard de dollars (1,1 milliard d'euros) au deuxième trimestre, en baisse de 40%. Le chiffre d'affaires a reculé de 4,5% à 37,6 milliards (29 milliards d'euros). L'Amérique du nord reste la région la plus rentable du groupe GM avec un bénéfice de 2 milliards de dollars, en baisse de 9%. Mais celui-ci devrait encore baisser au troisième trimestre, a annoncé le consortium. Le bénéfice de la division Asie est  inchangé à 600 millions de dollars et celui de l'Amérique du sud est... nul. Au deuxième trimestre, Ford a généré pour sa part un bénéfice net de 1 milliard de dollars (770 millions d'euros), divisé par plus de deux sur un an. Le chiffre d'affaires a reculé de 2,1% à 31,4 milliards de dollars (24 milliards d'euros). Le groupe a engrangé la totalité de ses bénéfices en Amérique du nord (2 milliards de dollars). En Asie il a enregistré une perte de 67 millions. En Amérique du sud, les bénéfices ont été réduits à la portion congrue (5 millions de dollars). Mais c'est en Europe que le bât blesse pour les deux américains..

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 9
à écrit le 02/08/2012 à 23:13
Signaler
Au fond c'est dommage pour Ford car la qualité est identique aux autres Allemandes ,confort tenue de route bien finies et extrèmement fiables ,à 300000 km les portes sont encore étanches ,il n'y a pas points de rouille ,le moteur pour une essence ne ...

le 03/08/2012 à 9:17
Signaler
Idem pour ma Peugeot 106 essence : presque 300000 km, elle ne consomme pas d'huile, les portes sont toujours parfaitement étanches, et elle démarre au quart de tour. Comme quoi les français sont aussi capable de faire de la qualité. Bonne journée,

le 03/08/2012 à 21:51
Signaler
c'est de le merde tes voitures "pseudo-françaises???et sais tu pourquoi ??? parce qu'elles sont montées par des "suedois" qui gèrent leur travail entre le ram-dam et leurs greves...voila pourquoi, les françaises sont appelées a DISPARAITRE !!!! et le...

le 04/08/2012 à 10:11
Signaler
Trop de ponctuation tue la ponctuation, un "suédois" sait mieux ponctuer que vous, qui êtes un vrai bon français. Vous croyez qu'en Allemagne, ce sont de grands blonds aux yeux bleus pratiquant le lancé de javelot et le marathon qui "assemblent" les ...

le 04/08/2012 à 11:56
Signaler
...mais les suèdois allemands n'ont certainement pas la même mentalité ...ils ne se font pas embrouiller par des petits francaouis bien rouge !!!! A BON ENTENDEUR ;;;;

le 06/08/2012 à 11:11
Signaler
Et en quoi roulez-vous mon cher lambrettiste ? et pourquoi ne déménagez vous pas en Allemagne si tout y est si facile ?

le 06/08/2012 à 13:51
Signaler
premièrement, je ne suis le "cher" de personne...puis, mes racines sont ici...et je roule en americaine !!! un problême mon vieux ??

à écrit le 02/08/2012 à 21:58
Signaler
Ah bin zut...ce n'était pas GM qui devait sauver PSA?... Ne seraient ils pas dans une situation encore plus mal que nous? On nous z'aurait menti?

le 03/08/2012 à 14:52
Signaler
Peugeot d'abord allié à BMW l'est maintenant avec GM. Je dirais que c'est Peugeot qui s'est mis une balle dans le pied. S'ils voulaient se suicider, ils n'auraient pas fait autrement...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.