Fiat promet de sauver ses usines italiennes

Sergio Marchionne, patron du groupe Fiat, a promis mardi soir aux syndicats de maintenir les capacités en Italie. Une véritable volte-face. Melfi, Cassino, Mirafiori, se verront allouer de nouveaux véhicules.
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Sergio Marchionne, bouillant administrateur délégué de Fiat, avait à plusieurs reprises menacé les sites italiens. Eh bien, non!  Plus de peur que de mal. Dans une volte-face notoire, le patron italo-canadien du groupe piémontais s'engage maintenant à préserver l'outil industriel de Fiat dans la péninsule. Lors d'une rencontre avec les syndicats mardi après-midi, le consortium a en effet "confirmé le choix de maintenir inchangée la capacité de production en Italie" et son "intention de ne pas opérer de réductions structurelles d'effectifs". Rude gageure alors que les sites italiens tournent à la moitié de leurs capacités environ actuellement. 

Investissement en Italie

La firme a ajouté que "les investissements en Italie reprendront. (...) dans toutes les usines italiennes qui se verront allouer des futurs véhicules". La "saturation des capacités existantes sera ainsi possible", précise Fiat, lequel indique que l'usine turinoise de Mirafiori se verra "allouée, en plus de l'Alfa Romeo Mito, la production d'une famille de modèles de haut de gamme pour l'Europe et les marchés internationaux". Un changement de cap, puisque ces véhicules devaient précédemment être produits chez Chrysler, outre-Atlantique. L'usine de Melfi "produira des 4x4". Et le site de Cassino recevra des "nouveaux véhicules d'une plate-forme avec Chrysler, y compris pour l'export". Sergio Marchionne affirmait pourtant récemment  que les usines italiennes avaient du mal à produire pour l'export. Un virage à 180 degrés qui est sans doute le résultat des diverses négociations avec les syndicats et avec les pouvoirs publics locaux. "L'objectif est d'utiliser jusqu'à 15% de la capacité pour l'export", selon un document du groupe.

Syndicats rassurés

A l'issue de la réunion, le secrétaire général de la Cisl, Raffaele Bonanni, s'est réjoui de voir qu'"aucune usine ne sera fermée en Italie". Une bonne nouvelle, alors que PSA prépare la suppression de 8.000 postes en France avec la fermeture du site d'Aulnay. Ford a annoncé pour sa part, la semaine dernière, la suppression de plus de 6.000 postes en Europe et la fermeture du site de Southampton, en Grande-Bretagne, ainsi que de Genk, en Belgique.

Résultats sauvés par Chrysler

Fiat  avait sauvé Chrysler en 2009. Aujourd'hui, c'est l'américain qui sort la tête de l'italien hors de l'eau. Le turinois affiche en effet un résultat net positif au troisième trimestre, quasiment doublé par rapport à 2011, à 362 millions d'euros. Mais, sans le groupe d'Auburn Hills qu'il contrôle à plus de 60%, le piémontais se retrouve en perte de... 231 millions. Sur les neuf premiers mois, le consortium affiche un bénéfice net de 1,15 milliard, dont 1,8 milliard imputable à la filiale américaine. Soit un profit multiplé par presque quatre en un an. Fort bien. Sauf que, sans Chrysler, Fiat affiche alors une perte nette de 656 millions! Le résultat opérationnel sur neuf mois se monte, lui, à 2,77 milliards, quasi-stable, mais sans Chrysler, il redescend à 175 millions. L'an dernier, il se montait (sans Chrysler) sur neuf mois encore à 2,2 milliards. Si Chrysler va bien, Fiat va plutôt mal. Son chiffre d 'affaires sur neuf mois a chuté de 6% (sans Chrysler).

Europe sinistrée

Le  marché américain a il est vrai progressé de 14% sur le troisième trimestre, tandis que le marché européen a baissé de 9%, avec une chute de 23% en Italie, le pire troisième trimestre depuis 1976! Chrysler est le constructeur américain qui progresse le plus sur son propre marché, grâce notamment à des nouveaux modèles. Aux Etats-Unis, ses ventes trimestrielles ont progressé de 29% à 426.000 exemplaires. En mal de grandes nouveautés, Fiat, en revanche, est en berne en Europe. Le groupe n'y a écoulé sur le trimestre que 159.000 voitures (-17%). Sa part de marché a plongé à 5,9%, une pénétration historiquement extrêmement faible.

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Commentaire 1
à écrit le 02/11/2012 à 10:17
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vous insistez sur les pertes de fiat en europe mais connaissez-vous beaucoup de constructeurs autre que vw qui n'ont pas de pertes en europe? pourquois ce partipris anti-fiat général en france

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