Pourquoi Opel, allié de PSA, est prié de se restructurer fissa

PSA et Opel devraient annoncer jeudi à Bruxelles un approfondissement de leur alliance. Steve Girsky, le président du conseil de surveillance de la filiale allemande de GM, menace ce mardi les syndicats allemands qu'il fermera l'usine de Bochum plus tôt que prévu, si un accord sur le plan de redressement n'est pas trouvé en février.
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Alors que PSA et Opel doivent annoncer en principe jeudi à Bruxelles un resserrement de leur alliance, le président du conseil de surveillance de la filiale allemande de GM menace. Steve Girsky, qui assume en outre les fonctions de vice-président du groupe GM et président par intérim de GM en Europe, a prévenu ce mardi qu'il fermerait l'usine de Bochum plus tôt que prévu, si un accord sur le plan de redressement du constructeur de Rüsselsheim n'était pas trouvé en février avec le personnel. "Si nous ne parvenons pas à un accord dans les négociations, nous allons logiquement nous en tenir au plan existant de garantie des usines. Ce contrat court jusqu'à fin 2014", ce qui veut dire que l'usine de Bochum pourrait fermer "dès le 1er janvier 2015", a déclaré Steve Girsky dans une lettre au personnel assez brutale, qui a été rendue publique. En décembre, Opel avait annoncé vouloir mettre fin à la production de voitures sur ce site après 2016. Cette date butoir dépend toutefois de la signature d'un accord avec les partenaires sociaux sur un plan d'avenir pour aider Opel à se redresser après plus d'une décennie de pertes.

Pas d'équilibre financier "avant le milieu de la décennie"

Or, les négociations, qui viennent de reprendre ce mardi à Bochum, traînent depuis juin dernier. "La situation du marché automobile européen est toujours aussi catastrophique", a souligné le dirigeant. "Chez Opel, la situation est toujours aussi difficile". Le constructeur en crise structurellle ne prévoit pas l'équilibre financier "avant le milieu de la décennie", a-t-il rappelé. Opel n'a fait que reporter d'année en année ses prévisions de sortie du rouge, au grand dam de GM, exaspéré devant cette situation. Le consortium de Detroit prévoit rien de moins que 1,5 à 1,8 milliard de dollars (1,1 à 1,4 milliard d'euros) de perte opérationnelle sur le Vieux continent cette année! Et 2013 sera "un peu meilleur", sans plus, affirmait récemment le groupe du Michigan. GM avait déjà failli vendre Opel en 2009, avant de faire une complète volte-face au dernier moment, provoquant la colère de Berlin devant la brutalité du revirement.

Le marché ne va pas aider

Il est "non seulement irréaliste, mais aussi illusoire de croire que le marché va se reprendre rapidement et qu'il va nous aider à nous sortir de cette situation", a encore martelé le président du conseil de surveillance. "Nous devons trouver des solutions pour devenir plus flexibles, réduire la bureaucratie et les coûts dans tous les sites allemands et toutes les unités de l'entreprise. GM est prêt à soutenir financièrement Opel du moment que nous nous restructurons en Allemagne pour redevenir compétitifs et rentables", a-t-il ajouté.

Chevrolet en vogue

Chevrolet, la marque que GM met désormais sur le devant de la scène mondiale avec notamment des produits "made in Korea", taille des croupières en Europe à Opel, avec des véhicules sur les mêmes plates-formes mais bénéficiant d'un meilleur rapport prestations-équipements-prix. La marque Chevrolet détenait, en 2012, 1,4% du marché de l'Union européenne (contre 1,3% un an auparavant) alors même qu'Opel et sa marque-s?ur britannique Vauxhall chutaient à 6,8% de pénétration (contre 7,4% en 2011... et plus de 10% il y a dix ans). Un comble. 

Déficit chronique

Piégé par des surcapacités dont il n'arrive pas à se dépêtrer malgré des plans de restructuration répétés, Opel est en chute libre sur le marché d'outre-Rhin, absent des pays émergents, avec une médiocre image et des retards technologiques faute d'investissements. Opel ne bénéficie pas de la flatteuse réputation «germanique» attachée aux produits Volkswagen, BMW, Mercedes. Malgré ses efforts publicitaires pour le faire croire. Opel souffre, de plus, d'une crise de son management. Il aura consommé quatre patrons opérationnels en trois ans!

Rapprochement critiqué

PSA et GM ont noué une alliance en février dernier. Ils ont annoncé à ce jour la mise en commun des achats et des plates-formes communes entre le français et Opel. Un rapprochement critiqué par les experts, vu la situation compliquée d'Opel et celle, non moins difficile de PSA, qui consomme 200 millions d'euros de cash par mois. PSA doit dévoiler à la mi-février des résultats financiers (au titre de 2012) qui devraient être très mauvais.

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Commentaires 13
à écrit le 28/01/2013 à 1:07
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Ne nous énervons pas, de toute façon l'age d'or de la voiture est fini depuis longtemps.. Fini le bon goût et les belles mécaniques. Place à la daube aux puces et aux valises qui fonts le bonheur des cons.. cessionnaires. J'ai une vectra 17td 425000 ...

à écrit le 23/01/2013 à 14:32
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Opel ne s'est jamais beaucoup vendu en France (j'en ai eu 4) une fiabilité pas supérieure à Renault, fiabilité Allemande une grosse blague qui dure, mais quand une pièce lache, cardan, moteur etc, la c'est le prix à l'Allemande et les délais en plus,...

à écrit le 23/01/2013 à 9:27
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Les primes à la casse en France et en Allemagne ont plombés pour plusieurs années le marché européen de l'automobile. Quand on a acheté une voiture il y a moins de 2 ans on a pas pas forcément envie ni les moyens de la changer de nouveau. C'est aussi...

à écrit le 23/01/2013 à 7:14
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Les Allemands ont toujours dépensé (et épargné) de façon différente des Français : + de voyages mais - de résidences secondaires (chez eux), des voitures + importantes mais des dépenses alimentaires très réduites, + de technologie de loisirs, etc.......

le 23/01/2013 à 12:14
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ils sont surtout nettement plus riches, beaucoup plus sensibles que nous à l'image statutaire de leurs voitures, et fiscalement plus encouragés que nous à acheter des voitures (prix du carburant et TVA dans les années 80 et 90, déduction pour les ent...

à écrit le 23/01/2013 à 4:11
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En Allemagne toute branche en difficulté est aidé d'une façon ou d'une autre. Cela est possible parce-que l'économie allemande dans son ensemble est solide et que l'état est en mesure d'intervenir. Il y a différentes façon de subventionner l'industri...

à écrit le 23/01/2013 à 3:38
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Une Audi coûtant EURO 50.000,- va rapporter environs 10.000,- au fisc français (TVA et Impôts sur les salaires (5.000,-) des employés de la Succursale) 35.000,- vont aller en Allemagne chez Volkswagen (Audi fait partie du groupe VW). De ces 35.000,- ...

le 23/01/2013 à 8:12
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Il ne faudrait pas jusqu'a culpabiliser les Clients, les premiers responsables des deficits budgetaires sont les Politiques et d'autre part si les constructeurs nationaux n'ont pas des resultats positifs c'est prioritairement du a leur Top Management...

à écrit le 22/01/2013 à 21:52
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Vous faites une petite erreur : l'Allemagne a très largement aidé le marché automobile allemand, pendant la crise. C'était même la prime à la casse de loin la plus généreuse de toute. En revanche, ce fut la plus courte dans le temps. Par ailleurs, et...

à écrit le 22/01/2013 à 17:14
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On vante la qualité et le modèle social dans l'automobile allemande. Il doit y avoir une erreur ? ou bien est-ce parce que le propriétaire GM est américain ? et qu'il était en faillite il y a quatre ans ? On va aussi dénigrer les voitures françaises,...

le 22/01/2013 à 20:37
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je suis d'accord avec vous, je pense que la crise va arrivé aussi pour l'allemagne en décalage par rapport à nous. il y a 15 ans je travaillais pour un équipementier de GM et opel. Opel était déjà en faillite systématique.

le 23/01/2013 à 0:50
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L'Allemagne a aide ses constructeurs et continue. les voitures de sociéte beneficie d'exoneration fiscal tres important(les vehicules de societe represent 30% du marché)et aucune contrainte fiscal sur les voitures polluantes en majorité allemande. L'...

le 23/01/2013 à 6:44
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vous avez raison de mentionner la fiscalité automobile allemande ; elle est pour beaucoup dans le développement des constructeurs allemands ; A l'opposé, la fiscalité française a toujours favorisé l'achat de petits modèles, poussant de facto les cons...

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