Opel, allié de PSA, choisit un ancien de Volkswagen comme patron pour assurer sa survie

Un ancien de Volkswagen va diriger Opel, la filiale en crise de l'américain GM. Il doit sortir la firme allemande du rouge, réduire les surcapacités et concrétiser l'alliance avec PSA. Rude gageure.
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Ca y est! Opel a enfin un patron opérationnel, le cinquième en trois ans, le septième depuis 2000. Le conseil de surveillance du constructeur allemand, filiale du groupe américain General Motors (GM) allié de PSA, a désigné ce jeudi Karl-Thomas Neumann, 51 ans, pour remplacer le patron intérimaire Thomas Sedran. Cette nomination, évoquée depuis des mois par la presse allemande, prendra effet au 1er mars. Le nouveau venu est l'ancien responsable du groupe Volkswagen en Chine, ex-patron de l'équipementier automobile Continental. Il deviendra également président de GM Europe et vice-président de GM, deux fonctions exercées jusqu'ici par le président du conseil de surveillance d'Opel, Steve Girsky.  Il doit sortir la firme allemande du rouge, réduire les surcapacités, fermer l'usine de Bochum comme annoncé, et concrétiser l'alliance avec PSA. Rude gageure.

Valse des dirigeants

Le 12 juillet dernier, la marque avait annoncé, à la surprise générale, la démission de son patron, Karl-Friedrich Stracke, en poste depuis quinze mois seulement. Il a été remplacé de façon intérimaire par Thomas Sedran, un expert en restructuration d'entreprises. Karl-Friedrich Stracke avait noué des relations privilégiées avec Philippe Varin, patron de PSA dont GM détient 7% du capital. La semaine dernière, c'était le directeur des ventes d'Opel Alfred Rieck, en poste depuis moins de sept mois, qui avait présenté sa démission..

Chevrolet en vogue

Chevrolet, la marque que GM met désormais sur le devant de la scène mondiale avec notamment des produits "made in Korea", taille des croupières en Europe à Opel, avec des véhicules sur les mêmes plates-formes mais bénéficiant d'un meilleur rapport prestations-équipements-prix. La marque Chevrolet détenait, en 2012, 1,4% du marché de l'Union européenne (contre 1,3% un an auparavant) alors même qu'Opel et sa marque-s?ur britannique Vauxhall chutaient à 6,8% de pénétration (contre 7,4% en 2011... et plus de 10% il y a dix ans). Un comble. 

Déficit chronique

Piégé par des surcapacités dont il n'arrive pas à se dépêtrer malgré des plans de restructuration répétés, Opel est en chute libre sur le marché d'outre-Rhin, absent des pays émergents, avec une médiocre image et des retards technologiques faute d'investissements. Opel ne bénéficie pas de la flatteuse réputation «germanique» attachée aux produits Volkswagen, BMW, Mercedes. Malgré ses efforts publicitaires pour le faire croire. Déficitaire depuis plus de dix ans en Europe, GM  prévoit rien de moins que 1,5 à 1,8 milliard de dollars (1,1 à 1,4 milliard d'euros) de perte opérationnelle sur le Vieux continent  au titre de 2012 ! Le retour à l'équilibre en Europe, maintes fois reporté, est carrément renvoyé au "milieu de la décennie", sans autre précision

Plates-formes communes avec PSA

PSA Peugeot Citroën et GM ont annoncé jeudi dernier trois projets communs de véhicules, développés sur des plates-formes du constructeur français. Les deux partenaires ont choisi Bruxelles pour détailler la répartition des rôles sur les programmes industriels, dans le cadre d'une alliance qui va fêter fin février son premier anniversaire. Les premières voitures issues de cette collaboration entre PSA et Opel, filiale allemande de GM, doivent être lancées... dans plus de trois ans, en 2016.

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