La fédération allemande de l'automobile VDA veut qu'Angela Merkel défende à Bruxelles l'industrie germanique, contre vents et marées. Au moins, c'est clairement dit. Matthias Wissmann, président de la très puissante association, a en effet écrit une lettre à la chancelière pour lui demander son aide dans le débat européen sur la réduction des émissions de CO2, selon le quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ) paru ce mardi. "Nous ne pouvons pas laisser notre puissant et performant segment du haut de gamme, qui représente presque 60% des emplois au sein des constructeurs automobiles en Allemagne, être littéralement détruit par des limitations arbitraires", déclare-t-il sans ambages dans cette lettre consultée par le journal et datée du 8 mai.
Aménagements souhaités
Les propos de Matthias Wissmann, cités par le journal, font référence au projet européen visant à réduire les émissions moyennes des voitures neuves à 95 grammes de CO2 par kilomètre en 2020, contre 135,7 grammes en 2011. Un projet déjà acté, mais dont les modalités d'application sont en discussion. Or, clairement, les BMW, Audi, Porsche, Mercedes, vont devoir faire d'énormes efforts. Car leurs puissants et souvent gros modèles consomment forcément plus que les petits de PSA, Renault ou Fiat, et rejettent davantage de gaz à effets de serre. Le projet, qui doit encore faire l'objet de discussions entres les ministres européens de l'Environnement et être examiné en séance plénière par le Parlement européen en juillet, prévoit également que, à partir de 2025, les émissions de dioxyde de carbone seront nettement diminuées.
"Super-crédits" pour compenser
Dans le courrier évoqué par le journal, le président de la VDA s'oppose notamment à la limitation des émissions d'ici à 2015 et prône un renforcement des "super crédits" qui permettraient aux constructeurs de compenser les niveaux d'émissions des véhicules à forte consommation par celles plus faibles des voitures hybrides ou électriques. Même si celles-ci sont vendues à un très faible nombre d'exemplaires. PSA et Renault sont vent debout contre ces demandes d'assouplissement, qui permettraient artificiellement, selon eux, de réduire les efforts des firmes d'outre-Rhin sur la plupart de leurs modèles.
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