2.549. C'est le nombre de petites Renault Zoé électriques vendues à ce jour, selon le constructeur au losange, dont 2.481 sur les quatre premiers mois de 2013. Malgré la promotion faite par Arnaud Montebourg, qui avait reçu la première Zoé en fin d'année dernière, la citadine "zéro émission" démarre... très doucement. Ce n'est pas avec de tels scores que l'usine française de Flins - où le ministre du Redressement productif doit se rendre mardi avec le PDG de Renault Carlos Ghosn - va saturer ses capacités de production. Fabriquée sur ce site de la région parisienne, la Zoé était intialement prévue pour un potentiel de 150.000 par an. Il y a encore de la marge ! En dévoilant les résultats financiers 2012 du groupe à la mi- février, Carlos Ghosn avait refusé de s'engager sur des volumes de ventes de la dernière-née électrique.
25.250 véhicules au total
Il s'était toutefois déclaré, à cette occasion, "déçu" par les ventes de modèles électriques sur lesquels il a énormément misé avec son allié Nissan. L'Alliance Renault-Nissan affirme avoir investi en effet 4 milliards d'euros dans ce programme. Renault commercialise à ce jour des utilitaires Kangoo, des berlines familiales Fluence et des quadricycles Twizy électriques, plus sa toute nouvelle Zoé, un modèle développé uniquement pour être mû par un moteur électrique. Au total, la firme tricolore a écoulé depuis deux ans 25.250 véhicules "zéro émission" à peine. S'il prévoyait initialement que les modèles électriques représenteraient 10% du marché auto en 2020, le patron de Renault indique désormais prudemment que "ce sera le cas... là où les véhicules seront vendus". Une sérieuse restriction.
Ventes confidentielles
Les immatriculations de voitures électriques ont certes crû de 138% en avril dernier dans l'Hexagone, se réjouit l'Avere, l'Association pour la promotion des véhicules électriques et hybrides. Les ventes d'utilitaires "zéro émission" progressent, elles, de 54%. Mais ne nous emballons pas ! Car, si la hausse est spectaculaire, les volumes restent ultra-modestes. Il s'est en effet immatriculé seulement 940 voitures électriques le mois dernier en France (soit 0,6% du marché total), dont 748 Zoé, et 505 utilitaires. En Allemagne, ce n'est pas vraiment l'engouement non plus. L'an dernier, on y a dénombré à peine 3.000 nouvelles immatriculations de voitures 100% électriques. Quant à la Chine, sur laquelle compte beaucoup Carlos Ghosn, la voiture "zéro émission" est pour l'heure en panne, malgré les grandes proclamations officielles. Au premier trimestre, 2.874 véhicules électriques seulement y ont trouvé preneur !
Faillite de Better Place
La faillite de Better Place représente d'ailleurs un coup dur pour Renault, qui avait développé une technologie ("Quick Drop") permettant le changement rapide de la batterie du véhicule électrique pour ce spécialiste israraélo-américain. Avec ce système, un automobiliste à court d'autonomie peut faire procéder à un échange de batteries dans une station dédiée et repartir. Cette technologie permet dans des petits pays comme Israël ou le Danemark d'utilisr le véhicule électrique comme seule voiture d'un ménage. Un système longtemps vanté par Carlos Ghosn. En 2009, Better Place et Renault espéraient , dans un bel élan d'optimisme, 100.000 véhicules électriques en Israël et au Danemark jusqu'à 2016 !
Peu d'investissements
La voiture électrique bute sur toujours son autonomie ultra-réduite (une centaine de kilomètres en général) et son temps de recharge extrêmement long (une dizaine d'heures sur une simple prise). Or, faute de moyens, les pouvoirs publics ne se sont pas précipités pour équiper les grandes villes en bornes de recharge rapide...
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