Les syndicats de Renault Trucks inquiets du plan de restructuration du groupe Volvo

Les syndicats français redoutent que les activités tricolores soient touchées par le plan de restructuration annoncé ce mardi par le consortium suédois. Renault Trucks est filiale à 100% de Volvo.
Renault Trucks a vendu l'an dernier 51.486 véhicules , un recul de 14% par rapport à 2011

Les syndicats français sont inquiets. Le groupe suédois Volvo a annoncé ce mardi le lancement d'un plan de restructuration d'un coût de 5 milliards de couronnes (près de 600 millions d'euros) sur deux ans.

"Le programme comprend à la fois la réduction des effectifs dans l'encadrement et chez les consultants, ainsi que des améliorations de la productivité dans l'appareil industriel mondial", souligne le fabricant de camions, actionnaire à 100% de Renault Trucks, seul fabricant de poids-lourds français. 

Le plan est d'autant plus redouté qu'il touchera surtout les poids-lourds, alors que Volvo (rien à voir avec les voitures de Volvo Cars) fabrique aussi des cars et bus, engins de chantier et des moteurs.

Pour la CFDT, cette réorganisation a pour périmètre les 120.000 salariés, CDI, CDD, intérimaires et prestataires du groupe. Cette annonce, ajoute le syndicat dans un communiqué, "est un véritable séisme pour Renault Trucks (...)  "Nos fonctions support vont faire les frais de décisions commerciales et organisationnelles inappropriées".

Des ventes en berne en 2012

« Depuis dix ans, nous avons investi 3,5 milliards d'euros chez Renault Trucks à la fois dans les usines et les nouveaux produits », expliquait la semaine dernière à latribune.fr Olof Persson, PDG du groupe Volvo, propriétaire du fabricant de poids-lourds français (l'ex-RVI) cédé par Renault il y a douze ans.

« Nous avons 10.500 employés en France », soulignait le patron du consortium suédois. « Nos activités françaises ont des bases solides avec une productivité comparable à celle de nos autres usines en Europe de l'ouest et une très bonne qualité », précisait le dirigeant. Mais, quand nous lui avons demandé s'il allait maintenir les effectifs en France, Olof Persson avait répondu prudemment : «  je suis confiant sur le fait qu'on continuera de produire en France. Mais il faut accroître la productivité. Pour protéger l'entreprise sur le long terme, notre responsabilité c'est de rester compétitifs ». A bon entendeur...

La situation  difficile du marché du camion avait conduit l'entreprise à prendre des mesures de chômage partiel au premier trimestre 2013 en France, afin d'adapter la  production. Renault Trucks a achevé l'année 2012 avec un total de 51.486 véhicules facturés, en recul de 14% par rapport à 2011. Le marché français des véhicules de plus de 6 tonnes  s'était, il est vrai, replié de plus de 8% en 2012.

« Renault Trucks a des positions fortes en Europe et en Afrique du nord. Nous avons encore un gros potentiel de croissance en Europe mais aussi en Asie », indique le patron, soulignant que « 60% des camions produits en France sont exportés ».

Renault a revendu sa participation

Le groupe Renault, actionnaire de référence historique de AB Volvo, holding du groupe Volvo, avait annoncé fin 2012 sa sortie de son capital. Au-delà de l'opération financière, cette cession de 6,5% du capital et 17,2% des droits de vote dans AB Volvo par Renault est symbolique. En 2001, Renault avait en effet vendu ses poids-lourds au groupe scandinave en échange d'une prise de participation dans celui-ci..

Louis Schweitzer, alors PDG du groupe français, avait absolument tenu à être le premier actionnaire de AB Volvo (avec 21,7% du capital et 21,3% des droits de vote au périmètre d'octobre 2010), notamment pour avoir un droit de regard sur la façon dont le suédois allait gérer les... actifs français. Une participation qui avait évité une trop lourde restructuration chez Renault Trucks, comme Louis Schweitzer nous l'avait alors avoué. Mais le PDG de Renault actuel, Carlos Ghosn, ne se sent pas de telles responsabilités historiques et morales.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 5
à écrit le 27/09/2013 à 7:39
Signaler
Il faut donc de la place, beaucoup de place, pour embarquer tout le matériel nécessaire à de tels périples. Vêtements, nourritures et tout le matériel utile en cas de besoin (outils, accessoires de cuisine, de douche, etc...) des véhicules aujourd'h...

à écrit le 26/09/2013 à 15:02
Signaler
Le camion européen a des soucis à se faire. D'abord parce que les activités informatisées sont plus performantes et ne nécessitent plus autant de camions, ensuite parce que les normes poussent les prix vers le haut alors que d'autres options de trans...

le 26/09/2013 à 15:57
Signaler
L'informatique ne remplace pas les camions ! Elle apporte des services, et les camions apportent des biens. Au contraire, le développement du commerce par internet va profiter aux logistiques légères et agile, ce que ne sont pas les bateaux ni les tr...

à écrit le 25/09/2013 à 10:53
Signaler
on est bien loin des Berliet qui roulaient leur bosse un peu partout . De telles dégringolades sont quand même moins courantes en Allemagne . Ah oui, j oublie , les allemands ont tort ... d ailleurs ils font moins d enfants ( le rapport.. aucun )

le 26/09/2013 à 14:59
Signaler
Henschel, Magirus, Steyr, Krupp, Saurer....... Il ne reste que Daimler/Mercedes et MAN.

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.