Bonne année 2014... pour le malus! Les hausses d'impôts, c'est aussi pour l'automobile. Alors que les bonus prétendument écologiques ont été révisés à la baisse au 1er novembre et quasiment éliminés pour les voitures thermiques, les malus vont grimper fort au 1er janvier prochain. Ce système de bonus-malus, qui prend en compte les rejets de gaz à effets de serre mais pas les émissions de polluants locaux (particules, oxydes d'azote), va frapper plus tôt : dès 131 grammes de C02. Et il ira jusqu'à 8.000 euros pour les modèles émettant plus de 200 grammes au kilomètre.
Si vous voulez acheter une super-sportive Porsche 911 ou un gros 4x4 puissant genre Cayenne ou Audi Q7, voire un tout-terrains pur et dur tel le Jeep Wrangler, précipitez-vous! Leur malus à 6.000 euros aujourd'hui va se renchérir de 2.000 euros! Ca, c'est pour ceux qui ont les moyens. Mais les amateurs de voitures à bas coûts souhaitant acquérir un monospace Dacia Lodgy premier prix à 9.990 euros doivent également se dépêcher. Le malus sur ce modèle (à moteur 1,6 à essence) va passer de 1.500 à 2.200 euros.
Chute de gros véhicules en chute
"Comme chaque année, au dernier trimestre, on note des anticipations d'achat sur les voitures dont les bonus ou malus vont changer", reconnaît-on chez Toyota France. Mais "ces immatriculations supplémentaires sont compensées par le contre-coup en début d'année suivante". En ce qui concerne les seules catégories de véhicules à plus fort malus, "nous ne notons pas d'anticipations", tempère-t-on toutefois chez Jeep (Fiat France), tellement le créneau est sinistré.
Les immatriculations d'énormes Audi Q7 ont chuté de 23% à 554 unités (sur les onze premiers mois de l'année). Le Jeep Wrangler, le tout-terrain rustique dont les origines remontent à la Seconde guerre mondiale, a reculé de 25% à 1.032 exemplaires, le Volvo XC90 de 57% à 255, le Toyota Land Cruiser de 77% à 252 immatriculations, alors que ce 4x4 d'une robustesse à toute épreuve cartonnait à 8.200 unités sur l'année 2004 dans l'Hexagone.
Un marché de petites voitures
La France est désormais un marché de petites voitures, qui génèrent 53% des immatriculations, avec des modèles de catégorie "A" (type Renault Twingo) ou B (genre Peugeot 208), contre 41% seulement dans l'ensemble de l'Union européenne. Les voitures malussées (selon les critères en vigueur au 1er novembre 2013) pèsent, toutes confondues, à peine 17% des immatriculations de modèles neufs en France (sur les onze premiers mois de l'année), contre 32,5% il y a deux ans.
Les véhicules bénéficiant d'un bonus (toujours selon les critères en vigueur au 1er novembre) génèrent 7,6% des ventes, contre 0,6% il y a deux ans. Le marché change donc radicalement de structure. Pas étonnant que l'Etat n'ait jamais pu équilibrer, dans ces conditions, le système de bonus-malus. Et encore ne compte-t-on pas le manque à gagner de l'État en matière de TVA!
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