PSA remet les coopérations à l'ordre du jour

Carlos Tavares, nouveau patron de PSA, insiste sur les coopérations avec Toyota, GM, Ford, Fiat. 1,25 million de véhicules en collaboration sont prévus annuellement.
Carlos Tavares (à gauche) remplace Philippe Varin à la tête de PSA

On les croyait oubliées. Elles avaient été un temps plus ou moins sacrifiées à la fameuse grande alliance stratégique entre PSA et l'américain GM. Mais, las. Le mariage franco-américain a piteusement échoué... ne laissant du coup que des collaborations techniques ponctuelles entre le constructeur tricolore et Opel, la filiale allemande du mastodonte de Detroit. Pas suffisant. Quant aux accords passés fin mars entre PSA et le chinois Dongfeng, ils n'auront pas d'influence directe sur les activités européennes de PSA.

Du coup, Carlos Tavares, nouveau patron de PSA,  remet l'accent sur la fameuse politique de coopérations tous azimuts, qui fut le credo de Jean-Martin Folz, président du groupe de 1997 à 2007. Ces coopérations avec Toyota, Ford, Fiat... "vont continuer", a ainsi assuré le nouveau président du directoire, qui compte sur elles pour "une stratégie produit ciblée" et "plus d'efficacité".

700.000 véhicules avec GM

Le dirigeant souligne que les programmes de coopérations aujourd'hui en cours portent sur plusieurs centaines de milliers de véhicules. "700.000 véhicules à  terme" sont ainsi prévus  avec GM. Trois projets communs, sur des plates-formes PSA, sont en développement. Ils concernent des minispaces (remplaçants du Citroën C3 Picasso et de l'Opel Meriva), qui seront fabriqués à Saragosse, en Espagne, chez GM. Le premier véhicule sortira en 2016. Un deuxième projet porte sur des "SUV-monospaces compacts" (tel le remplaçant du Peugeot 3008), qui seront assemblés à Sochaux. Enfin, un troisième projet prévoit des petits utilitaires (fourgonnettes).

Peugeot et Citroën ont dévoilé pour leur part au dernier salon de Genève, début mars, leurs nouvelles mini-citadines Peugeot 108 et Citroën C1 II, co-développées avec Toyota sur une plate-forme nippone, et produits en commun à Kolin, en République tchèque, dans une usine à 50-50. Ces modèles seront, ainsi que la Toyota Aygo II, commercialisés en juin. La coopération sur les mini-véhicules entre PSA et le japonais a débuté en 2005. 300.000 véhicules annuels pour les deux groupes sont prévus annuellement.

450.000 entre PSA et Toyota

Par ailleurs, PSA et Toyota étudient ensemble un futur utilitaire moyen qui sera produit chez le français à Sevelnord (Nord). 150.000 unités sont envisagées au total chaque année. Soit "450.000" véhicules conjoints au total entre PSA et Toyota. PSA et Fiat ont par ailleurs décidé de proroger jusqu'en 2019 leur production conjointe de gros fourgons chez Fiat à Val di Sangro, dans le sud de l'Italie, à raison de "100.000 exemplaires annuels". Même si elle s'amenuise au fur et à mesure des années, cette coopération franco-italienne dans les utilitaires n'en remonte pas moins à 1981.

PSA vend aussi au compte-gouttes des 4x4 d'origine japonaise Mitsubishi. Baptisés Peugeot 4008 et Citroën C4-Aircross, ces modèles compacts produits au Japon sont toutefois vendus trop chers et constituent un échec.Ce sont les restes d'une tentative d'alliance avortée entre PSA et Mitsubishi.

Moteurs avec Ford, BMW

Des modèles sont  produits en commun, mais pas seulement. Il y a aussi  des moteurs. PSA  partage de la sorte la quasi-totalité de ses diesels avec l'américain Ford depuis 2001. Les volumes annuels avancés par Carlos Tavares sont de "2,3 millions d'unités".  PSA et BMW ont récemment divorcé dans l'étude des futurs systèmes hybrides. Leur co-entreprise a été reprise intégralement par le groupe bavarois. Mais, les deux firmes poursuivent cependant leur collaboration dans les moteurs à essence, laquelle remonte à 2006. Plus de 3,5 millions de moteurs ont été déjà fabriqués. Cette coopération doit toutefois cesser, BMW ayant choisi d'étudier et fabriquer ses propres motorisations.

Au total, ce sont pas moins de 1,25 million de véhicules qui sont - ou seront - fabriqués annuellement en coopération entre PSA et ses partenaires. Ainsi, la firme tricolore "économise-t-elle 100 millions d'euros par an en synergies". Depuis leur démarrage, ces coopérations internationales ont généré au cumul 10,3  millions de véhicules et 28,5 millions de moteurs. Pas rien.

Alliance financière avec Dongfeng

Le constructeur automobile PSA Peugeot Citroën, en crise, a officialisé  le 26 mars dernier, à l'occasion de la visite du président chinois à Paris, son mariage avec le chinois Dongfeng, sous l'égide de l'Etat français. L'accord a été signé en présence de Xi Jinping et du chef de l'Etat français François Hollande à l'Elysée. L'alliance prévoit que l'Etat et le constructeur chinois déboursent chacun 800 millions d'euros pour prendre l'un et l'autre 14% du capital de PSA. Les deux groupes collaboreront ensuite davantage techniquement et industriellement en Chine - où ils avaient déjà traditionnellement une co-entreprise - et en Asie. Mais pas ailleurs.

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Commentaires 4
à écrit le 16/04/2014 à 9:47
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....et dans sa grande bonté aurait remis une prime de 40 centimes à 18 euros à ses salariés !

à écrit le 15/04/2014 à 19:24
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Toutes ces coopérations ont été le miroir aux alouettes de Folz, Tavares est bien un amateur pour persister dans cette stratégie brouillonne approximative et tous ces bricolages désordonnés, de surcroît contre nature... Quel manque de vista.

le 16/04/2014 à 8:26
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Tout à fait d'accord et d'ailleurs les allemands de BMW ( pourtant le partenaire antérieurement le plus naturel de peugeot ) ne s'y sont pas trompés et laissent les françaouis à leurs érrements

le 16/04/2014 à 11:26
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BMW a tellement laisser tomber les coopérations qu'ils viennent d'en démarrer une avec TOYOTA...

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