Ford va remplacer bientôt son emblématique patron, Alan Mulally

Mark Fields, numéro deux du groupe américain, devrait bientôt succéder à Alan Mulally, selon le Wall Street Journal. Le constructeur affiche de solides profits, mais perd de l'argent en Europe.
Alan Mullaly, actuel patron de Ford

Le groupe Ford aurait choisi son nouveau patron, pour succéder à l'emblématique Alan Mulally.  Ce serait son dauphin présumé, l'actuel directeur des opérations Mark Fields, 53 ans, qui le remplacerait, après le départ prévu d'ici la fin de l'année de son mentor, âgé de 68 ans, affirme notamment le Wall Street Journal, citant une personne proche du dossier. D'autres médias indiquent que l'annonce pourrait intervenir d'ici au 1er mai. Mark Fields, entré chez Ford en 1989, a été promu en décembre 2012 directeur opérationnel du groupe de Dearborn, soit son numéro deux. 

Artisan du redressement

En janvier, Alan Mulally avait indiqué qu'il resterait aux commandes encore un an, alors que plusieurs sources le donnaient partant pour Microsoft où il était censé remplacer Steve Ballmer. Depuis, le géant des logiciels a confié ses rênes à Satya Nadella. Ancien dirigeant de Boeing, Alan Mulally avait pris en 2006 la tête de Ford, en plein marasme. Il avait alors remplacé Bill Ford, héritier de la famille fondatrice et actionnaire, mais visiblement pas taillé pour diriger un tel groupe.Le consortium cumulait à l'époque les déficits.

Alan Mulally est considéré comme le principal artisan du redressement du constructeur à l'ovale bleu, qui a sorti seul la tête hors de l'eau, sans devoir piteusement recourir aux milliards du gouvernement fédéral. En 2009, GM et Chrysler ont été, eux, placés sous la protection de la loi américaine sur les faillites, le fameux Chapitre XI. Chrysler a été vendu ensuite à Fiat. Et le conglomérat GM n'a dû son salut qu'aux 50 milliards de dollars injectés par le Trésor et à sa nationalisation.

Ford a développé une stratégie dite "One Ford" de concentration sur sa marque éponyme. Il a vendu ses marques haut de gamme comme Volvo, Jaguar, Land Rover, Aston Martin. Il a mis au point des plates-formes mondiales et surtout des véhicules planétaires. Une vraie révolution. Plusieurs modèles sont les mêmes désormais des deux côtés de l'Atlantique, comme les Ford Fiesta (petites) Focus (berlines compactes), Kuga ("SUV" compact), Mondeo (familiales de gamme moyenne).

Ces deux derniers modèles se se différencient que par leur nom.... d'une rive de l'Atlantique à l'autre. Les utilitaires sont également communs, dorénavant. "Sur la même plate-forme des compactes, on a déjà produit en 2013 largement plus de 2 millions d'unités, dont 1,2 million de Focus (berline et break)", soulignait au dernier salon de Detroit, début 2013, Jim Farley, directeur des ventes mondiales du groupe.

Bénéfice très honorable en 2013

Ford a annoncé pour l'année dernière un bénéfice net de 7,15 milliards de dollars (5,8 milliards d'euros), en amélioration d '1,5 milliard. C'est parmi les meilleurs résultats du deuxième groupe auto américain dans son histoire. "Nous avons eu une année 2013 exceptionnelle" et "nous sommes bien positionnés pour une autre année solide en 2014", s'était ainsi félicité fin janvier Alan Mulally, cité dans le communiqué du consortium.

Les usines nord-américaines de Ford fonctionnent à 135% de leurs capacités, affirme le constructeur du Michigan. La moitié des usines nord-américaines du groupe de Dearborn tournent en trois équipes. Ford avait annoncé en décembre dernier qu'il prévoyait de moderniser ou d'agrandir sept usines aux États-Unis. Il a enregistré il est vrai un bond de 10,8 % de ses ventes aux États-Unis l'an passé à plus de 2,49 millions d'unités. Ford  a affiché en 2013 un profit record avant impôts de 8,78 milliards de dollars (6,7 milliards d'euros) sur ses seules activités nord-américaines.

En revanche, le constructeur a perdu l'an dernier sur le Vieux continent (avant impôts) 1,61 milliard de dollars (1,24 milliard d'euros)! Et ce, après 1,75 milliard de déficit en 2012. Ford perd de l'argent depuis 2011 sur le Vieux continent. La firme familiale est d'ailleurs en pleine restructuration en Europe. Elle prévoit de fermer en fin d'année son vieux site belge historique de Genk, qui emploie 4.300 personnes et fabriquait jusqu'ici la gamme moyenne supérieure du constructeur sur le Vieux continent. Par ailleurs, Ford a fermé en Grande-Bretagne l'été dernier son usine d'assemblage de Southampton (utilitaires) ainsi que des ateliers d'emboutissage du site de mécanique de Dagenham. Soit 1.400 suppressions de postes supplémentaires.

 

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