Volkswagen accusé d'avoir espionné le président brésilien Lula

Du temps de la dictature militaire, Volkswagen est accusé d'avoir espionné des syndicalistes au Brésil. Les informations recueillies étaient transmises aux pouvoirs publics. Parmi les personnes espionnées: le président brésilien Lula, qui était à l'époque un grand dirigeant syndical.
Une Volkswagen Coccinelle produite au Brésil

Volkswagen  a espionné des syndicalistes au Brésil, dont Luiz Inacio (Lula) da Silva, le président de la République brésilienne, du temps où il était... syndicaliste. Selon des documents découverts il y a peu et que l'agence Reuters a pu consulter, le constructeur allemand a collecté des informations sensibles sur l'activité des syndicalistes et les a transmises à la dictature militaire.

Informations transmises au pouvoir

Ces documents, retrouvés dans les archives du gouvernement par la "Commission vérité", montrent que celui qui était alors le premier constructeur automobile au Brésil surveillait ses salariés et leurs représentants. Ils témoignent d'une pratique largement répandue chez les constructeurs automobiles au Brésil dans leur ensemble. Selon la commission, une vingtaine de pages classées confidentielles transmises au pouvoir de 1983 à 1984 montrent sous un jour nouveau les relations entretenues entre les grands groupes étrangers et les militaires.

Volkswagen a ainsi communiqué le détail de réunions de syndicalistes organisées dans la région de São Paulo, des projets de grèves ainsi que leurs revendications portant sur les salaires et l'amélioration des conditions de travail. Les noms des participants à ces réunions étaient  divulgués. Dans deux cas au moins, le groupe auto allemand a même transmis les numéros de plaques d'immatriculations, mais aussi l'identité de salariés distribuant des tracts ou celle de ceux pris en train de fumer de la marijuana.

Volkswagen a notamment accumulé des informations sur une réunion syndicale de juin 1983 à laquelle Lula a participé. Le futur chef de l'Etat était déjà une étoile montante du mouvement syndical. Il est cité fustigeant "un gouvernement honteux" et incitant les salariés à cesser de financer un fonds public de financement du logement en guise de protestation.

"Surveiller, harceler, arrêter les syndicalistes"

Selon Sebastião Neto, membre de la Commission, ces informations étaient utilisées par la police pour surveiller, harceler et arrêter les syndicalistes, afin d'empêcher l'organisation de nouvelles grèves. "Ces documents montrent très clairement que les entreprises attendaient du gouvernement qu'il les aide à résoudre les problèmes qu'elles rencontraient avec leurs salariés", explique Sebastião Neto.

S'il est prouvé qu'elles ont ainsi contribué à des violations des droits de l'homme, les entreprises en question risquent des poursuites, ont prévenu des procureurs brésiliens. Des juristes doutent toutefois que les preuves réunies jusqu'à présent soient suffisantes.

Volkswagen accepte d'enquêter

Contacté par Reuters, le constructeur germanique affirme qu'il "enquêtera sur toutes les indications" montrant que des employées avaient fourni des informations aux militaires. La dictature militaire a été instaurée en 1964 et a duré jusqu'en 1985, avec l'élection démocratique du président Tancredo Neves, qui n'a pu exercer toutefois son mandat puisqu'il est décédé avant d'avoir pu occuper son poste.

Volkswagen est aujourd'hui le deuxième constructeur auto brésilien derrière Fiat. Le constructeur a fait oeuvre de pionnier, assemblant des voitures dès les années 50. Plus de 20 millions de véhicules ont été produits au Brésil depuis. La Coccinelle a notamment longtemps régné sur le marché, suivie par des dérivés locaux comme le break compact Brasilia. Le Combi, célèbre utilitaire dérivé de la Coccinelle à moteur arrière, n'a même été arrêté sur les chaînes brésiliennes que tout dernièrement. Volkswagen produit aujourd'hui des modèles propres au marché brésilien comme les petites Fox et Gol.

Si GM et Ford se sont aussi implantés très tôt au Brésil, Fiat n'est arrivé qu'au milieu des années 70, Renault en 1998, PSA  en 2000.

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Commentaires 16
à écrit le 08/09/2014 à 17:28
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Ont-ils participer à l'élimination physique des opposants à, la junte militaire de l'époque.

le 09/09/2014 à 10:47
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Probablement à l'aide de certains de leur compatriotes réfugiés en Amerique Latine.

à écrit le 08/09/2014 à 14:34
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Bravo à@longue tradition et Honte à, tous ces Kollabos roulant en VW AUDI.

à écrit le 08/09/2014 à 14:25
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Ne pas oublier les deux ingénieurs de Peugeot qui furent fusillés en 1942 pour ne pas avoir fourni les plans d'un système 4X4 a Ferdinand Porsche ( il prit 2 ans de tôles pour cela). La Tribune est le seul journal ne censurant pas ces rappels hist...

à écrit le 06/09/2014 à 11:38
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La fortune de vw et audi Le Grand capital allemand et le III Reich Audi à exploité 35.000 esclaves des concentrations, une main d'oeuvre gratuite... jusqu'à la mort. Pas le seul : Krupp, Mercedes, Siemens, Bayer,, Volkswagen... L'exploitation jus...

le 19/09/2014 à 13:40
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C'est vrai que Renault a été exemplaire...

le 06/10/2014 à 8:27
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Tu as des faits de déportés travaillant jusqu à l mort chez Renault ? Non il avait des salariés français avec contrat de travail légal. Et Renault a été privé de sa fortune contrairement aux familles héritière ms allemandes qui régnent encore ...

à écrit le 06/09/2014 à 1:43
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Cette marque a des méthodes douteuses depuis ses débuts. Il faut l'interdire, c'est une honte absolue. Et des autos camelotes d'une fiabilité aussi douteuse que le reste.

à écrit le 05/09/2014 à 20:46
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Cette Coccinelle n'est plus produite au Brésil depuis belle lurette. En tout cas j'étais en Sao Paolo, à Rio et à Parana en1998 et 2013 et pourtant je n'en ai pas vu une seule. Il fallait peut-être avertir le lecteur qu'il s'agit d'une ancienne voit...

le 06/09/2014 à 10:12
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Tu te donnes encore de la peine de répliquer à Verdevoye ?

à écrit le 05/09/2014 à 19:21
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Les constructeurs allemands et les dictatures, une vieille histoire ...

le 07/09/2014 à 14:08
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Les entreprises françaises et les dictatures actuelles une vielle histoire .

à écrit le 05/09/2014 à 19:19
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ça ne m'étonne pas d'eux. C'est la mentalité allemande. A part ça, VW vient d'annoncer qu'il réduit fortement sa production de Golf et ferme des lignes de production. Mais La Tribune n'en parle pas...

à écrit le 05/09/2014 à 18:42
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Pas une journée ne se passe sans qu'on apprenne une nouvelle saloperie, en même temps, lorsqu'on songe que l'inspirateur de cette marque était tonton Adolf...!!!

le 05/09/2014 à 18:49
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Tous les constructeurs présents au Brésil à l'époque de la dictature militaire faisaient la même chose. Coup de chance (!): Renault et PSA étaient absents du marché à cette époque! Mais ne crions pas trop vite. D'ici à ce qu'on apprenne ce que faisai...

le 05/09/2014 à 19:21
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Vous essayez de salir Renault et PSA pour des saloperies commises par votre marque préférée, celle du dictateur Adolf Hitler.

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