Crise chez Ferrari : l'emblématique patron s'en va

L'emblématique président de la Ferrari, Luca Cordero di Montezemolo, annonce ce mercredi son départ. Sergio Marchionne, le patron tout puissant de Fiat Chrysler Automobiles, sera aussi à la tête de la firme au cheval cabré. Fini l'élitisme de Ferrari.
La Ferrari California T, une des sublimes voitures au catalogie du constructeur

L'emblématique président de la Ferrari, Luca Cordero di Montezemolo, annonce ce mercredi son départ. Il partira effectivement le 13 octobre prochain de la direction de la célèbre marque de Maranello. La présidence de Ferrari sera assurée à partir de cette date par le patron de Fiat Chrysler Automobiles (FCA), Sergio Marchionne, qui cumulera tous les pouvoirs.

Un départ attendu

Le départ de Luca Cordero di Montezemolo, 67 ans, était largement attendu au vu de ses divergences de plus en plus affichées avec Sergio Marchionne au sujet de la stratégie et du rôle de Ferrari au sein du nouvel ensemble formé par Fiat et Chrysler. L'agence Reuters avait anticipé lundi l'annonce d'un tel départ.

L'actuel président de Ferrari voulait préserver l'autonomie de  la marque au sein de FCA et plafonner les ventes à 7.000 exemplaires par an pour conserver leur caractère exclusif. Sergio Marchionne veut au contraire intégrer davantage le label au cheval cabré dans le groupe. "C'est la fin d'une époque", souligne le président de Ferrari dans un communiqué diffusé par la marque. Fiat détient 90% du capital de Ferrari. Luca Cordero di Montezemolo paye  le prix de l'absence de résultats depuis six ans en Formule 1. Samedi, toutefois, il assurait encore vouloir passer trois ans de plus aux commandes de la marque.

Une histoire tumultueuse

Fondée par Enzo Ferrari en 1947, la marque est considérée par les Italiens comme '"la plus fameuse de l'histoire de l'automobile". Constructeur de voitures luxueuses et sportives à hautes performances avec les actuelles California, 458, F12, FF, LaFerrari,  Ferrari propose une gamme entre 187.000  et 1.200.000 euros, de 560 à 960 chevaux. L'histoire de la marque est indissociable de celle de la Scuderia,  l'écurie automobile.

La Scuderia Ferrari a été en fait l'écurie officielle d'Alfa Romeo en compétition. dans les années trente. Le changement de destin interviendra en 1939,  quand Alfa Romeo annonce son intention de concourir pour son compte sous le nom d'Alfa Corse. Enzo Ferrari, alors à la tête de la Scuderia, se voit proposer le poste de directeur sportif, qu'il refuse.  Ce qui donnera naissance... à la marque.

Dans le but d'augmenter ses ventes de véhicules de tourisme et ainsi de financer ses courses automobiles, Ferrari décide à la fin des années 50 de développer un coupé alliant la (relative)  fonctionnalité d'une voiture utilisable tous les jours, le luxe et des performances de très haut niveau. Ce sera la sculpturale 250 GT.

Ferrari 250 GT

Ferrari 250 GT

Fiat prend le pouvoir

En 1960, Ferrari devient une société anonyme. Dépensant beaucoup d'argent en Formule 1, en Grand tourisme et en Sport-Prototypes, face aux concurrents Aston Martin, Jaguar, Maserati,  Ferrari négocie alors avec Ford. Mais, finalement, les négociations n'aboutiront jamais.  Enzo Ferrari, jaloux de son indépendance, ne veut pas passer sous les fourches caudines de Henry Ford II.

Vexé, ce dernier décide de se venger et de battre Ferrari sur son propre terrain. Ford s'imposera ainsi quatre années de suite (de 1966 à 1969) aux 24 Heures du Mans, mettant fin aux victoires de Ferrari dans la Sarthe. Un an après le lancement de la célèbre Daytona, Enzo Ferrari vend en juin 1969 50% des parts à Giovanni Agnelli, le flamboyant patron du groupe Fiat. L'accord prévoit que, à sa mort, 40 % supplémentaires seront accordés à Fiat.

Ferrari Daytona

ferrari daytona

Issu d'une famille noble et portant le titre de marquis de Montezemolo, du nom d'un château acquis par sa famille en 1718, Luca Cordero di Montezemolo est devenu en 1973 assistant d'Enzo Ferrari. En 1975, le pilote de F1 Niki Lauda offre son premier titre mondial  au constructeur depuis 1964. Enzo Ferrari meurt en 1988.

Devenu actionnaire majoritaire, Fiat met alors l'entreprise sous la coupe des "fonctionnaires de Turin". Cinq ans après, l'entreprise est... donnée pour morte, ne vendant plus que 2.300  voitures. À l'époque, il est vrai, ces splendides voitures étaient d'une qualité-fiabilité déplorable!

Vers les sommets

Luca Cordero di Montezemolo devient en 1991 le patron de Ferrari. En 1993, il engage  le français Jean Todt au poste de directeur sportif. En 1997, il rachète Maserati. À partir de 1999, la Scuderia Ferrari remportera cinq fois le championnat du monde des constructeurs et des pilotes.

Luca Cordero di Montezemolo

Luca cordero di montezemolo

À partir de 2003,  année de la disparition de Giovanni Agnelli, il entre au conseil d'administration de Fiat dont le nouveau président est Umberto, frère de Giovanni. En 2004, c'est l'année de sa consécration. Il est élu à la tête de la Confindustria, la confédération du patronat italien, poste qu'il occupera durant quatre ans. Suite au décès d'Umberto Agnelli, il prend la présidence du groupe Fiat dans un contexte de crise. L'arrivée de Sergio Marchionne comme administrateur délégué de Fiat sonnera toutefois le glas de la toute puissance de Luca.

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Commentaires 5
à écrit le 29/10/2014 à 18:51
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Ferrari? Kesako, une marque de spiritueux?

à écrit le 10/09/2014 à 20:16
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On aurait préféré un article sur les voitures Ferrari... mais la déprimo-lourdeur germanique a atteint certains cerveaux.

à écrit le 10/09/2014 à 17:32
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La photo d'illustration figure une 250 GTE... moins belle est cotée qu'une 250 GT.

à écrit le 10/09/2014 à 15:25
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C est la deuxième mort d'Enzo

à écrit le 10/09/2014 à 15:24
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à mille lieux des soucis des Français...la preuve il n'y a que mon commentaire!

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