Ce n'est pas une Licorne, mais c'est une belle pépite qui est en train de se constituer en France dans le domaine de l'ingénierie industrielle. Akka Technologies vient d'enchaîner une série d'acquisitions qui lui permet de changer à la fois de dimension, mais également de périmètre métier.
L'automobile, premier secteur d'activité
En septembre dernier, l'entreprise parisienne fondée en 1984 par Maurice Ricci, un ancien ingénieur Renault, avait ainsi mis la main sur le cabinet de design automobile italien Bertone, tandis qu'il finalise actuellement le rachat de l'allemand Gigatronik. Avec ces deux opérations, Akka veut s'imposer comme un acteur incontournable auprès des constructeurs automobiles. Certes, le français n'oublie pas que l'aéronautique fait partie de sa palette d'expertises industrielles. D'ailleurs Airbus est le second client de la société. Mais l'automobile réalise plus de 50% du chiffre d'affaires total, en hausse de 12% en 2016 à 1,122 milliard d'euros (+5,5% en croissance organique).
Avec Bertone, l'entreprise ajoute une étape dans la chaîne de valeur dans la conception automobile. Cette acquisition permet à Akka la capacité de proposer des conceptions automobiles clés en main : du design à la motorisation, en passant par les solutions de connectivités et de digitalisation... Akka revendique toute la palette de métiers pour mener à bien un projet de création automobile. "Nous n'avons pas vocation à faire de la production, nous ne voulons pas prendre cette direction stratégique que d'autres ont pu prendre", explique à La Tribune Roberto Sacco, directeur d'Akka Germany et Akka Asia.
En clair, Akka ajoute une corde à son arc et espère ainsi attirer davantage de clients grâce à cette offre complète. Cela lui sera très utile en Chine où il a créé une coentreprise avec BAIC, l'un des plus grands constructeurs automobiles chinois et pour lequel il sera chargé de concevoir une gamme de voitures.
Cap vers l'Allemagne
Avec Gigatronik, Akka espère monter en compétence sur tous les sujets liés à la connectivité, un créneau très porteur, mais également sur l'hybridation des moteurs, également très en vogue chez les constructeurs automobiles. Mais cette acquisition, si elle aboutit, va permettre au groupe français de changer de taille puisqu'elle augmentera son chiffre d'affaires de 10%, mais surtout, Akka espère capter de nouveaux clients notamment en Allemagne. L'entreprise deviendrait alors la 3eme société de service d'ingénierie en Allemagne et diversifiera un portefeuille jusqu'ici focalisé sur Daimler.
Akka veut également développer son expertise dans les nouveaux process industriels dits de smart factory, ou plus communément appelé en France "industrie 4.0". "L'acquisition de Gigatronik doit nous permettre de nous renforcer sur cet aspect process industriel", nous confie Roberto Sacco.
Priorité à l'intégration industrielle
La firme parisienne qui compte déjà plus de 12.000 salariés estime toutefois que l'heure des acquisitions pourrait toucher à sa fin. "Ma priorité en 2017 sera de réaliser l'intégration de nos récentes acquisitions entre nos équipes, nos process internes, notre offre commerciale mais également notre portefeuille client", explique Roberto Sacco.
Deux jours après cette interview, Akka Technologies annonce l'acquisition de deux nouvelles firmes CTP System en Italie et Edelway en Suisse. La boulimie d'acquisitions n'est donc pas terminée...
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