La transition énergétique va s'accélérer sur le front automobile français. Le projet de loi de finances 2018 prévoit d'accélérer la purge du parc automobile français encore trop diésélisé et trop polluant. Le gouvernement va utiliser deux leviers afin d'accélérer cette mutation. D'abord, la prime de conversion des véhicules sera améliorée afin « d'accélérer la sortie du parc des véhicules essence et diesel les plus polluants, donc les plus anciens ».
La prime de conversion est doublée
Jusqu'ici, la prime de conversion concernait les voitures essence immatriculées avant 1997 et les diesels livrés avant 2001. Pour les ménages non-imposables, les diesels acquis avant 2006 étaient également éligibles à la prime de conversion. En 2018, cette prime sera doublée passant de 1.000 à 2.000 euros pour les ménages non-imposables. L'autre nouveauté, c'est que les foyers imposables seront également intéressés par une prime de conversion de leur vieille voiture, celle-ci s'élèvera à 1.000 euros.
Bonus maintenu pour l'électrique
Le bonus de 6.000 euros sur les voitures électrique est maintenu. Pour le financer, le gouvernement a décidé d'abaisser le seuil de déclenchement des malus à 120 g CO2/km contre 127 auparavant. Le gouvernement rappelle qu'un ménage économise près de 565 euros par an en carburant en passant aux voitures électriques.
L'autre levier consiste à poursuivre l'alignement des fiscalités du diesel sur l'essence. Là-dessus, le gouvernement ne pourrait être plus clair sur ses motivations :
« Il est urgent d'arrêter de favoriser fiscalement le gazole qui est une source très importante de la pollution de l'air. »
Le diesel va fortement augmenter en 2018
Ainsi, le budget prévoit de réduire progressivement l'écart entre les fiscalités du diesel et de l'essence au rythme de 2,6 centimes par an (en plus sur le prix du diesel). En réalité, le diesel augmentera de 7,6 centimes/litre en 2018 puisque « la composante carbone des taxes intérieures sur les consommations d'énergie » va augmenter. Ainsi, l'essence augmentera également de 3,9 centimes par litre l'année prochaine.
Auditionné par la commission des Finances de l'Assemblée nationale sur le projet de loi de finances, Bruno Le Maire, ministre de l'économie, a annoncé un plan d'accompagnement pour aider les acteurs du diesel.
"J'annoncerai d'ici la fin de l'année un plan d'accompagnement pour l'industrie du diesel et les sous-traitants liés à la filière diesel", a déclaré le ministre de l'Economie et des Finances lors de son audition par la commission des Finances de l'Assemblée nationale sur le projet de loi de finances (PLF) 2018.
Le diesel de moins en moins populaire
Il compte ainsi s'assurer que "les milliers d'emplois qui sont concernés (...) puissent être accompagnés et ne subissent pas cette augmentation de la fiscalité."
Au-delà des questions de fiscalités, le diesel fait l'objet d'un véritable désamour des consommateur qui privilégient de plus en plus les moteurs essence. De plus, les normes de plus en plus restrictives contraignent les constructeurs à accélérer la bascule vers l'essence, mais également à proposer de nouvelles solutions, notamment l'hybride ou le tout électrique.
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