Plastic Omnium bat ses propres perspectives six mois après son plan stratégique

L'équipementier automobile français a publié de très bons résultats semestriels. Les prises de commandes records permettent d'assurer d'ores et déjà près de 95% de l'objectif de chiffre d'affaires de 7 milliards d'euros à horizon 2018, qui a été ramené à 2017.
Nabil Bourassi
Plastic Omnium veut accroitre ses capacités et prévoit de nombreuses nouvelles usines partout dans le monde.

C'est un semestre record que vient d'enregistrer Plastic Omnium. L'équipementier automobile français a annoncé un chiffre d'affaires de 2,9 milliards d'euros en hausse de 11,8%. Une performance rendue possible par des effets de taux de change favorables, puisque corrigé de cette variable, la hausse est, en volume, de 3,5% sur les activités automobiles. "A comparer avec un marché en hausse de 1,3%" rappelle aussitôt Laurent Burelle, PDG de l'entreprise et petit-fils du fondateur.

Une marge opérationnelle proche de 10%

La marge opérationnelle atteint 9,6% du chiffre d'affaires, en hausse de 18,5%, et le résultat net a augmenté de 31% à 142 millions d'euros. Le free cash-flow ressort à 107 millions d'euros, un chiffre multiplié par trois. Mais Jean-Michel Szczerba, DG délégué, met en garde : "nous ne réaliserons pas la même performance de cash-flow au second semestre compte tenu des ouvertures d'usines prévues notamment aux Etats-Unis".

Plastic Omnium a également fortement réduit son endettement passé 44% des capitaux propres à 30%.

Le groupe s'offre même le luxe d'avancer son objectif de chiffre d'affaires d'un an. Plastic Omnium vise désormais les 7 milliards d'euros de chiffre d'affaires à horizon 2017 contre 2018 prévu initialement par le plan stratégique annoncé il y a pourtant sept mois. Le groupe affirme que 95% de cet objectif est déjà assuré par les prises de commandes.

95% du plan stratégique 2018 déjà assuré

"Avec 132 nouveaux lancements, nous avons atteint un nouveau record", explique Jean-Michel Szczerba. "Cela fait 2,5 lancements par semaine", précise Laurent Burelle. A ce rythme, Plastic Omnium pourrait effectivement accélérer encore et dépasser ses objectifs de croissance plus vite qu'annoncé. "Dans l'automobile, nous avons des commandes à horizon trois ans. Nous avons donc quasiment bouclé les contrats inscrits dans notre plan stratégique", affirme Jean-Michel Szczerba.

Il faut dire que le groupe a des projets d'usines partout dans le monde. Aussi bien en Chine où une nouvelle usine doit rejoindre le parc de 25 sites déjà présents dont 4 ouverts ces six derniers mois. Le groupe va également renforcer ses positions en Inde, via la construction d'un nouveau site. Ce marché possède un fort potentiel de croissance et le groupe y bénéficie déjà de solides positions grâce à une exclusivité de fourniture de Maruti-Suzuki qui détient 40% du marché local.

Une usine doit également ouvrir au Royaume-Uni pour fournir tout le groupe Jaguar Land-Rover et deux ouvriront au Mexique pour renforcer l'offre en Amérique du Nord.

Le fort potentiel chinois, l'Amérique du Nord prête à rebondir

Plastic Omnium est donc un groupe qui avance à marche forcée et plus rien ne semble lui faire peur. Même le ralentissement économique chinois est jugé comme un phénomène secondaire. "La trame de fond est simple : aux Etats-Unis il y a 800 voitures pour 1.000 habitants, il y en a 90 pour 1.000 habitants en Chine", indique Jean-Michel Szczerba.

Sur le marché américain, là aussi, les ambitions sont grandes, et ce, malgré le fort ralentissement de son activité au premier semestre (-6,4%). "Une baisse provisoire, relativise le numéro deux du groupe, qui table sur le lancement de nouveaux modèles. "Nous serons plus présents sur les SUV en Amérique du Nord, un segment plus porteur", explique-t-il.

Un secteur en pleine consolidation

La consolidation du secteur ne semble pas non plus effrayer le groupe. Laurent Burelle explique que ce mouvement est en réalité la conséquence d'une nouvelle mondialisation du secteur : "les appels d'offres sont de plus en plus transcontinentaux et de plus en plus transmodèles". Si Plastic Omnium n'a pas fait d'acquisition depuis longtemps, le groupe n'en reste pas moins attentif à des opportunités qui permettraient d'acquérir de nouvelles positions géographiques ou technologiques, ou encore de nouveaux portefeuilles clientèle. Pas question pour autant de céder la branche environnement du groupe qui représente moins de 10% du chiffre d'affaires et ressort en baisse. Plastic Omnium estime qu'elle reste fortement rentable, proportionnellement à sa taille.

L'Iran dans les radars

Enfin, Plastic Omnium se dit intéressé et attentif à l'évolution de la situation en Iran. Laurent Burelle n'a pas indiqué s'il était entré en négociations avec un acteur local. Il veut attendre que tous les feux soient verts pour agir en toute légalité, surtout s'il doit travailler avec des constructeurs américains. Plastic Omnium est à l'offensive partout, mais avance avec prudence.

Nabil Bourassi

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