Renault : Laurens van den Acker veut raconter "une nouvelle histoire d'amour"

La marque française vient d'achever le renouvellement complet de sa gamme. Laurens van den Acker, son designer-star, a divulgué au salon de Paris le concept-car qui, comme la DeZir il y a six ans, doit préfigurer le style de la génération suivante. En attendant, il va s'attaquer à Dacia qu'il veut rendre plus attractive.
Nabil Bourassi
TreZor doit préfigurer le style de la prochaine génération de Renault dont le premier modèle arrivera dans deux ans.

C'était il y a déjà six ans... La DeZir (ci-dessous) était présentée au Mondial de l'automobile de Paris et préfigurait le nouveau style Renault à la sauce Laurens Van den Acker, le nouveau designer de la marque française débauché à prix d'or de chez Mazda.

A l'époque, l'opinion publique est désarçonnée par les errements stylistiques de la fin de règne de Patrick Le Quément. Renault ne plaisait plus et les ventes s'en ressentaient.

Depuis la DeZir, Laurens van den Acker a décliné avec brio les marqueurs de cette voiture sur toute une génération de nouvelles voitures. De la Clio jusqu'au dernier Scénic en passant par Talisman, Espace et Twingo. Il a même réussi à imposer Renault sur le segment des SUV avec le Kadjar et plus récemment encore avec le Koleos. Ou du moins, a-t-il su offrir à la marque française un accueil esthétique très apprécié.

Après les fondations, la maison...

Mais désormais, la gamme Renault est entièrement renouvelée. Quelle suite ? "Nous avons creusé les fondations, nous allons désormais construire la maison", explique à La Tribune, Laurens van den Acker. Car le designer n'a jamais caché sa volonté de créer un style qui survit aux différentes générations de voiture.

"La Clio entre dans sa quatrième année de commercialisation, et les ventes continuent de progresser, alors qu'avant, les ventes avaient tendance à monter très vite au lancement et à décliner ensuite", observe-t-il.

Le modèle Volkswagen en toile de fond avec ses différentes générations de Golf et Passat, confondantes de ressemblance ?

Pas tout à fait...

"Le monde a changé et la DeZir a rempli son rôle d'installer un langage de forme avec beaucoup de passions et d'émotions", explique Laurens van den Acker. "Il n'y aura pas de DeZir 2.0, mais cela restera une histoire d'amour qui raconte le cycle de la vie... On tombe amoureux avec Clio, on explore le monde avec Kadjar, on fonde une famille avec Espace et Scénic, on va travailler avec Mégane... DeZir c'était le coup de foudre, maintenant, avec TreZor, c'est le temps de la sagesse, nous avons un couple qui se connait et le garçon veut emmener sa copine pour poser la question...", raconte, romantique, le designer d'origine néerlandaise.

Et de faire la démonstration de la toiture du concept car qui s'ouvre tel l'écrin d'une alliance.

L'amour, ce n'est pas pratique

"C'est à la fois féminin et masculin, chaleureux et sensuel à la fois, on glisse à l'intérieur... Ce n'est pas pratique, mais l'amour ne l'est pas non plus", plaisante-t-il face aux écueils de ce qui reste encore une étude de style. "Nous mélangeons le bois et le cuir, il y a la symbolique de la valise qui invite au voyage, et bien sûr l'aspect plus froid de la technologie pure et dure..."

C'est ainsi qu'il achève la visite commentée de TreZor. Il est alors temps de revenir sur du concret quant à la prochaine génération de Renault...

"Le monde a changé, et Renault aussi, on est devenu plus global et on doit maintenir le cap pour entretenir cette image forte que nous avons commencé à construire dans le monde entier".

"Depuis 2014, la première raison d'achat d'une Renault, c'est le design, en 2012, ce critère n'arrivait qu'en troisième position après la fidélité à la marque", se satisfait-il. Renault devra ainsi vivre avec cette gamme avant la prochaine génération qui débutera dans deux ans avec une nouvelle Clio. En attendant, il y aura des phases 2 pour animer la gamme, mais c'est surtout au tour de Dacia de toiletter sa gamme.

Un savant équilibre entre Renault et Dacia, le défi de demain

"Dacia ne comporte pas les mêmes attributs que Renault, cette marque est moins latine, plus rationnelle et robuste... Mais il n'empêche qu'on va ajouter de l'attractivité au design des prochaines Dacia", annonce-t-il. "

On peut être attractives sans être sensuelles", assure-t-il en soufflant sous cap une comparaison avec les marques allemandes.

Et de rappeler "il faut faire très attention parce que parfois, Renault et Dacia cohabitent dans les mêmes showrooms chez les concessionnaires, nous devons prendre garde à ce qu'un client venu pour une des deux marques ne bascule pas pour l'autre...", souligne-t-il. "Mais le fait d'avoir Dacia m'a aidé, parce que cela m'a permis de faire pour Renault ce que l'on m'aurait empêché s'il ne fallait justement pas prendre garde à la distinction avec Dacia".

Laurens van den Acker doit être d'autant plus attentif que les modèles Dacia sont souvent estampés Renault hors d'Europe... Rendez-vous donc en 2017 pour la divulgation du prochain Duster, la voiture la plus vendue du groupe Renault dans le monde.

Nabil Bourassi

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Commentaires 4
à écrit le 05/10/2016 à 11:58
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Renault s'offre le designer de MAZDA.. voilà pourquoi les nouvelles Renault attirent mon attention. Il ne reste plus qu'à RENAULT de s'offrir la fiabilité des MAZDA.. mais ça, c'est une autre affaire !

à écrit le 05/10/2016 à 10:57
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souffler sous cap ? je connaissais "rire sous cape" mais pas cette expression ?!!

à écrit le 05/10/2016 à 9:37
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Ce sont deux beaux concept car mais bon sang quels noms ridicules ! Désir et trésor c'est neuneu au possible... La prochaine ce sera Amour je suppose, d'un côté ça rime avec au secours. Par contre en effet pas facile de gérer les designs de Dacia...

le 05/10/2016 à 11:19
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C 'est pourtant facile en faisant évoluer Dacia et Renault en même temps ...!

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