Scandale Volkswagen : Sapin plaide pour une enquête européenne, Bruxelles préfère attendre

L'affaire de tricherie de Volkswagen fait réagir les autorités dans le monde entier : le constructeur automobile est dans le collimateur de plusieurs gouvernements, dont Paris qui réclame que des enquêtes soient lancées en Europe. Mais pour la Commission européenne, des "mesures de surveillance immédiates" au niveau de l'UE seraient "prématurées".
Pour "rassurer" les citoyens, il paraît "nécessaire" de mener également des contrôles sur les autres constructeurs européens, a lancé Michel Sapin.

Article publié à 10h16 et  mis à jour à 15h30.

Le ministre des Finances français s'inquiète de la portée du scandale Volkswagen. Interviewé sur Europe 1, mardi 22 septembre, Michel Sapin a jugé qu'une enquête était nécessaire "au niveau européen" après les révélations sur les contrôles antipollution volontairement falsifiés par le géant de l'automobile.

"Ça me parait nécessaire, il faut le faire au niveau européen. Nous sommes sur un marché européen avec des règles européennes", a déclaré le ministre interrogé par Jean-Pierre Elkabbach.

Et pour "rassurer" les citoyens, il paraît "nécessaire" de mener également des contrôles sur les autres constructeurs européens, a-t-il ajouté.

Une intervention qui suit les dernières déclarations de l'ONG International Council on Clean Transportation, qui a contribué à révéler la tricherie de Volkswagen. Celle-ci n'exclut pas que la société triche également en Europe.

Macron se prononcera sur l'opportunité d'une enquête en France

Le ministre de l'Economie Emmanuel Macron est aussi venu en renfort à Michel Sapin, en appelant mardi à "clarifier au plus vite la situation, à la fois en entendant l'entreprise et ses justifications, et en menant des procédures d'enquête qui sont absolument indispensables au niveau européen". Il a également fait savoir qu'il dirait "dans les prochaines heures" si la France entendait mener sa propre enquête sur le constructeur allemand.

A l'étranger, les autorités gouvernementales ont également multiplié les annonces.

  • Berlin a ordonné des "tests approfondis" sur tous les modèles diesel de la marque Volkswagen. La chancelière allemande Angela Merkel a notamment réclamé mardi à Volkswagen "une totale transparence" et des explications rapides. La chancelière a souligné que le ministre allemand des Transports, Alexander Dobrindt, était "en contact étroit" avec le groupe de Wolfsburg.
  • Du côté de Séoul, la capitale de la Corée du Sud, le gouvernement a convoqué les représentants et les ingénieurs de Volkswagen à une réunion au ministère sud-coréen de l'Environnement, mercredi 23 septembre.
  • Le ministère des Transports italien a également annoncé l'ouverture d'une enquête. Il compte également réclamer des explications au constructeur allemand et à l'Office fédéral de l'automobile (KBA).

Les autorités nationales bientôt reçues à Bruxelles

Pour l'instant, Bruxelles a toutefois opposé une fin de non recevoir à la demande de Michel Sapin. Mardi, la Commission européenne a notamment jugé "prématurées" des "mesures de surveillance immédiates" en Europe. Dans une réponse écrite à l'AFP, une porte-parole de la Commission, Lucia Caudet a expliqué -tout en soulignant que l'exécutif européen prenait l'affaire "très au sérieux":

"Des enquêtes sont en cours au sein de Volkswagen ainsi qu'aux Etats-Unis et en Allemagne. Il est donc prématuré de commenter si des mesures de surveillance immédiates spécifiques sont également nécessaires en Europe et si des véhicules vendus par Volkswagen en Europe sont aussi affectés" .

"Nous devons aller au fond des choses", a néanmoins promis Bruxelles. "Pour le bien-être des consommateurs et de notre environnement, nous avons besoin d'avoir la certitude que l'industrie respecte scrupuleusement les limites fixées d'émissions", a souligné la porte-parole.

Les autorités nationales des Etats membres sont responsables de l'approbation du véhicule et du respect des limites, a ajouté Lucia Caudet, annonçant que l'UE était "sur le point de convoquer une réunion avec les autorités nationales" sur le sujet, mais sans donner de date précise.

Une réunion avec les autorités nationales prévue à Bruxelles

La proposition de Michel Sapin avait néanmoins reçu un accueil positif de la part des constructeurs français, qui se sont dits mardi favorables à une enquête européenne sur le contrôle des émissions des véhicules. Une telle procédure "permettra de confirmer que les constructeurs français respectent les procédures d'homologation en vigueur dans tous les pays où ils opèrent", indique un communiqué du Comité des constructeurs français d'automobiles (CCFA).

Pendant ce temps-là, Volkswagen continue de fondre en Bourse. Le groupe perdait 3,55% à 9h44 à 128,95 euros. Le Dax reculait de 0,61% à 9h45.

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Commentaires 7
à écrit le 22/09/2015 à 18:51
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en fait VW vous fait payer le prix fort pour ces voitures et en definitive vous vend de la qualite inferieur au voiture française ,cela va leur rabattent un peu leur façon de prendre les clients pour des moins que rien,j'ai eu une passat il y a 10 a...

à écrit le 22/09/2015 à 14:52
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Peut-être qu'il pourrait se pencher de plus près sur la fraude à la TVA, ou l'histoire Uramin d'Areva, voire l'explosion des coûts de l'EPR... toutes affaires fort coûteuses pour le budget de l'Etat, donc des contribuables. A moins que Ayrault lui ai...

à écrit le 22/09/2015 à 14:22
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Ou l'on voit que Bruxelles défend les intérêts Allemands en priorité ... comme d'habitude ! Pour Bruxelles, Berlin est un modèle, en tout ....

le 22/09/2015 à 15:08
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Patientiez-vous. Renault et PSA n'echappent pas des enquetes. Ou les constructeurs Francais sont eux plus innocents que le pape?

à écrit le 22/09/2015 à 14:16
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Quand on sait que les plus gros constructeurs (et les meilleurs) de diesel sont européens,on s'imagine qu'ils vont prendre leurs temps a Bruxelles avant de prendre une quelconque décision.

à écrit le 22/09/2015 à 13:39
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Il ferait mieux de s'occuper de notre déficit !!

à écrit le 22/09/2015 à 13:22
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le vérat qui coutait 19 millions d'euros , de quoi se même t il ?

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