Takata proche d'un accord avec la justice américaine, l'action s'envole

Le règlement de l'affaire des airbags défectueux pourrait coûter plus d'un milliard de dollars au Japonais Takata. L'équipementier japonais est toujours en convalescence tandis que l'industrie automobile japonaise tente encore d'organiser son sauvetage...
Nabil Bourassi
Une offre de rachat de Takata a été formulée en octobre, valorisant l'équipementier autour de 3 milliards de dollars.

Le bout du tunnel ? Après deux années de crise, l'équipementier automobile japonais Takata est sur le point de clore le volet juridique de l'affaire des airbags défectueux. Il semblerait que Takata a trouvé un terrain d'entente avec le département américain de la justice pour un règlement amiable. La firme japonaise pourrait payer une amende supérieure d'un milliard de dollars tout en reconnaissant sa culpabilité. Un accord pourrait être signé dans les prochaines semaines.

Cette information a fait bondir l'action Takata à la bourse de Tokyo. Celle-ci a grimpé de 21%, qui est la limite autorisée, pour se placer à 850 yens. On est loin du pic atteint début 2014 lorsque l'action valait 3.050 yens, mais loin de son plus bas de 335 dollars touchés en mai dernier.

Onze morts...

L'affaire des airbags Takata est l'histoire d'un immense fiasco industriel nécessitant un rappel de près de 100 millions de voitures, dont 70 millions aux États-Unis. Près de onze personnes ont trouvé la mort dans l'éclatement des airbags manufacturés Takata en raison d'un défaut dans la capsule de gaz. Les airbags incriminés explosaient, projetant des morceaux de métaux sur les passagers.

Les autorités américaines ont accusé Takata d'avoir tardé à identifier le problème, mais également à reconnaitre sa responsabilité. Pis ! Elles n'ont cessé de reprocher au groupe japonais d'avoir obstrué l'enquête en transmettant avec parcimonie les éléments techniques sur la conception des airbags. Un cadre de l'administration américaine s'est également plaint d'avoir un jour été inondé de millions de pages de documents techniques, soupçonnant encore Takata de ne pas concourir à la divulgation de la vérité.

Un sauvetage nécessaire pour l'automobile japonaise

Cette affaire a plongé l'équipementier japonais dans le rouge, avec le risque de sa faillite. Mais pour les constructeurs automobiles japonais, il fallait absolument éviter une telle issue considérant que maintenir ce fournisseur qui détient 20% du marché mondial des airbags sur leur territoire était stratégique pour leur dispositif industriel. Ils ont alors organisé une opération de sauvetage de l'entreprise. Début 2016, ils ont fait savoir qu'ils étaient prêts à soutenir Takata financièrement soit par de l'argent frais, soit en offrant un étalement dans le temps du coût du scandale. A l'automne, des repreneurs se sont fait connaître. Une offre de rachat à 3 milliards de dollars aurait été posée sur la table par le chimiste japonais Daicel allié au fonds d'investissement Bain Capital.

Nabil Bourassi

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Commentaire 1
à écrit le 30/12/2016 à 12:05
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Les multinationales tuent des gens directement maintenant, du coup les financiers sont contents. Au secours.

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