Lafarge et Holcim annoncent un plan de cessions de 3,5 milliards d'euros d'actifs

Afin d'obtenir le feu vert des autorités de la concurrence pour leur fusion, les deux cimentiers ont annoncé lundi envisager de céder des actifs représentant 20% du chiffre d'affaires du futur groupe en Europe et 10% au niveau mondial.
En fusionnant, Lafarge et Holcim donnent naissance à un colosse du béton qui pèsera 32 milliards d'euros de chiffre d'affaires (Photo: Reuters).

Après l'annonce de leur fusion entre égaux le 7 avril, Lafarge et Holcim préparent le terrain pour obtenir le feu vert des autorités de la concurrence à la création du géant mondial du béton. Les deux cimentiers ont annoncé lundi, dans un communiqué commun, un plan de cessions d'actifs représentant 3,5 milliards d'euros de leur chiffre d'affaires combiné.

Ce montant correspond à 20% du chiffre d'affaires du futur groupe en Europe et à 10% au niveau mondial.

Une liste représentant "la majeure partie" des actifs désinvestis

Le français Lafarge prévoit de céder l'ensemble de ses actifs en Allemagne et en Roumanie, ainsi que ceux de Lafarge Tarmac en Grande Bretagne à "l'exception possible d'une cimenterie". Il cèdera également ses actifs à la Réunion, "exceptée sa participation dans Ciments de Bourbon".

Le suisse Holcim fera de même au Canada et en Serbie, ainsi qu'en France métropolitaine, où il cédera ses actifs à l'exception de sa cimenterie d'Altkirch (Alsace) et des sites "béton et granulats" dans le Haut-Rhin, qui intégreront le réseau actuel de Lafarge.

A ce stade, 10.000 salariés seraient concernés par la vague de cessions d'actifs prévue, précisent les cimentiers, qui indiquent:

"La liste annoncée aujourd'hui représente la majeure partie des actifs que les deux sociétés envisagent de désinvestir".

"Un dialogue continu" avec les autorités de la concurrence

Lors de l'annonce de leur fusion, les deux groupes avaient déjà annoncé leur intention d'effectuer des cessions, qui devaient représenter 5 milliards d'euros sur leurs chiffres d'affaires combinés.

Aujourd'hui, ils soulignent:

Ces cessions "seront conditionnées à l'examen des autorités de régulation dans le cadre d'un dialogue continu, ainsi qu'à l'accord de nos coactionnaires".

Lors d'une conférence téléphonique, le PDG de Lafarge, Bruno Lafont, cité par l'AFP, a par ailleurs assuré:

"Nos banques confirment l'appétit exceptionnel qu'elles observent, non seulement par le nombre, mais aussi par la variété des marques d'intérêt qui se présentent aujourd'hui, et nous anticipons que la liste puisse encore s'allonger".

Un nouveau groupe qui comptera 130.000 salariés

En fusionnant, les deux cimentiers donnent naissance à un colosse du béton qui pèsera 32 milliards d'euros de chiffre d'affaires (avant cessions) et comptera 130.000 salariés. Bruno Lafont a insisté:

 "La France sera le plus important marché du nouveau groupe".

"Le futur groupe Lafarge-Holcim conservera une base industrielle significative en Europe, d'environ 20% de son chiffre d'affaires, afin de tirer parti de la reprise économique", a-t-il ajouté.

Lafarge et Holcim assurent par ailleurs depuis le début du processus que leur projet n'entraînera pas de suppressions d'emplois sur leurs sites industriels. Lafarge tient lundi après-midi un comité de groupe européen avec ses syndicats.

Le projet sera formellement notifié durant l'été

Les deux géants espèrent boucler l'opération au premier semestre 2015.

Leur intention est de notifier formellement leur projet auprès de la Commission européenne durant l'été. Ils entendent également débuter dès maintenant les discussions avec les acquéreurs potentiels.

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