Activités de Lafarge en Syrie : Bercy a saisi la justice

Le dépôt d'une plainte auprès du parquet de Paris intervient après les révélations du Monde en juin 2016 concernant une usine du groupe cimentier située dans le nord de la Syrie. Les poursuites portent spécifiquement sur une interdiction d'acheter du pétrole dans le pays.
Le fonctionnement de la cimenterie de Jalabiya, dans le nord de la Syrie, sous la responsabilité d'une filiale locale de Lafarge, a déjà fait polémique quand le journal Le Monde avait révélé en juin de possibles arrangements avec l'organisation État islamique (EI).

Le ministère français de l'Économie a saisi la justice cet automne sur de possibles infractions commises par le groupe cimentier Lafarge en faisant fonctionner une usine en Syrie, malgré des interdictions européennes, a appris l'AFP jeudi de sources concordantes, avant que Bercy ne confirme le dépôt d'une plainte au parquet de Paris, sans autre précision. Le parquet a ouvert une enquête préliminaire sur la base de cette plainte en octobre, a indiqué à l'AFP une source judiciaire.

Le fonctionnement de la cimenterie de Jalabiya, dans le nord de la Syrie, sous la responsabilité d'une filiale locale de Lafarge, a déjà fait polémique quand le journal Le Monde avait révélé en juin de possibles arrangements avec l'organisation État islamique (EI).

Interdiction d'acheter du pétrole

La plainte du ministère de l'Economie porte elle sur une interdiction d'acheter du pétrole dans ce pays, édictée par l'Union européenne en 2012 dans le cadre d'une série de sanctions contre le régime de Bachar el-Assad, a expliqué une source proche du dossier à l'AFP. Cette plainte remonte à fin septembre.

De son côté, l'ONG Sherpa, qui défend les victimes de "crimes économiques", avait déposé une plainte avec constitution de partie civile en novembre. Elle dénonçait notamment des faits de financement du terrorisme et visait plus spécifiquement les possibles arrangements de Lafarge - qui a fusionné avec le groupe suisse Holcim en 2015 - avec l'Etat islamique pour faire fonctionner l'usine en 2013 et 2014, jusqu'à ce que l'organisation jihadiste en prenne le contrôle en septembre 2014. Cette plainte visait à obtenir l'ouverture d'une information judiciaire confiée à des juges d'instruction, ce qui n'est pas encore le cas à l'heure actuelle.

(Avec AFP)

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Commentaire 1
à écrit le 20/01/2017 à 9:37
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