Qatar : Vinci travaille à un "guide sur les standards en matière de droits de l'homme"

Le groupe de BTP français est visé depuis un an par une plainte pour "travail forcé" et "réduction en servitude" au préjudice de migrants, dans le cadre des chantiers qu'il a en charge et qui sont liés à l'organisation du Mondial 2022 de football dans ce petit émirat richissime du golfe Persique.
Organisant sa riposte judiciaire, Vinci a d'abord poursuivi l'ONG anticorruption pour atteinte à la présomption d'innocence, mais il a été débouté de son action en référé.

Après avoir répondu aux accusations de recours au travail forcé formulé par l'ONG Sherpa, Vinci veut s'assurer des bonnes pratiques de sa filiale au Qatar. Le géant français du BTP travaille ainsi à élaborer des "standards" internes en matière de droits de l'homme et a fait réaliser une "étude d'impact".

L'étude a pour objectif de "s'assurer de l'effectivité des mesures mises en place par QDVC", la filiale de Vinci au Qatar. Elle a été confiée au réseau international d'entreprises dédié au développement durable, BSR (Business for Social Responsibility, 250 membres revendiqués), selon le rapport annuel du groupe, diffusé mardi à l'occasion de l'assemblée générale annuelle de ses actionnaires.

En outre, le groupe travaille à un "guide sur les standards Vinci en matière de droits de l'homme", un document de référence interne qui édictera des "lignes directrices" en la matière, applicables partout dans le monde.

Enquête préliminaire

Pour mémoire, l'ONG Sherpa a déposé plainte à Nanterre il y a un an contre Vinci, notamment pour "travail forcé" et "réduction en servitude" au préjudice de migrants, dans le cadre des chantiers liés à l'organisation du Mondial 2022 de football. La plainte a donné lieu à l'ouverture d'une enquête préliminaire afin de vérifier les allégations mettant en cause le géant du BTP.

Début avril 2015, le PDG de Vinci avait reconnu dans un entretien au Figaro que "jusqu'au début de cette année, nous conservions effectivement les passeports de ces travailleurs". Assurant néanmoins :

"Leurs titulaires nous les confiaient volontairement, en signant une décharge dans leur langue, pour ne pas prendre le risque de vol ou de destruction. Ils pouvaient bien sûr les récupérer à tout moment."

Organisant sa riposte judiciaire, Vinci a d'abord opté pour la méthode forte en poursuivant l'ONG anticorruption Sherpa pour atteinte à la présomption d'innocence, mais le groupe a été débouté de son action en référé. Puis, la 17e chambre civile du TGI de Paris a déclaré irrecevable la procédure sur le fond engagée par le groupe de BTP. Et ce dernier a été condamné à verser à Sherpa 3.000 euros pour ses frais de justice.

(avec AFP)

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