Changer le logiciel de la culture managériale

Le marketing et le commercial ne suffisent pas à remporter la bataille de la transformation des entreprises industrielles. C'est leur mentalité et leur culture qui doivent évoluer.

Pour doubler ou tripler son chiffre d'affaires et conquérir des parts de marché à l'international, il ne suffit pas d'augmenter le volume de ventes. C'est tout le « logiciel » des dirigeants, de leurs équipes, voire de toute l'entreprise qu'il faut changer. Comme lorsqu'on passe du séquentiel masculin au multitâche temps réel féminin, du chacun pour-soi au collectif visionnaire, de la technique au commercial. Pas si simple.

Première ouverture d'esprit à développer : le changement de perception de l'univers de produits liés à des services et des communautés d'utilisateurs. Par exemple, une machine-outil n'est plus un simple outil robotisé, mais une entité connectée au système d'information du fabricant qui en assure la maintenance à distance. « Surtout, le fabricant opère désormais dans un écosystème transversal où s'organise une communauté d'utilisateurs répartis dans le monde entier qui discutent entre eux des performances de la machine, de l'entretien des améliorations à apporter, explique Philippe Darmayan, président de l'Alliance industrie du futur. L'utilisateur n'est plus un client du fabricant, mais un membre de la communauté qui participe à l'évolution de la machine. » Sur ce terrain, tout change pour le dirigeant : la perception de l'environnement technologique, le modèle marketing qui devient communautaire ainsi que l'organisation devant intégrer des community managers dans le service après-vente.

Vers une prise de recul stratégique

L'autre axe d'évolution est encore plus difficile à atteindre. Il s'agit de passer de l'excellence opérationnelle, celle qui a bâti ces vingt dernières années la croissance des entreprises sur les référentiels d'assurance de la qualité (ISO 9001), de sécurité environnementale (ISO 14001) et de sécurité et santé au travail (OHSAS 18001) à une gestion intégrée débouchant sur des théories managériales avancées comme la Responsabilité sociétale des entreprises (RSE).

« Le nouveau logiciel du patron correspond une prise de recul stratégique. Pour rehausser l'ambition des entreprises et atteindre 100 % de leur potentiel de croissance, les aspects d'organisation, de management, de leadership et de RSE sont la structure verticale de notre programme d'accélération, développe Fanny Letier, chargée du programme de développement des accélérateurs de Bpifrance. Nous nous inspirons notamment de concepts comme la qualité de vie au travail, le management par la bienveillance et la confiance à tous les niveaux de l'entreprise. » Ce n'est pas encore l'entreprise libérée, mais cela avance.

« Je vois un fort intérêt des jeunes pour les organisations plus libérées où ils peuvent travailler sur des projets plutôt que dans des structures. Les entreprises sont en train d'évoluer dans ce sens, constate Elizabeth Ducottet, présidente du groupe Thuasne. Bien sûr, il faudra faire le grand saut de la RSE. J'y crois et j'y travaille. »

Transparence, éthique, partage équitable de la valeur ajoutée... pour accélérer leur développement et s'imposer à l'international, les entreprises auront besoin de mobiliser leurs ressources dans une direction dont le sens est partagé par tous.

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Commentaires 18
à écrit le 01/11/2017 à 15:17
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Couchez avec vos supéieurs Dénoncez vos collègues Mentez et vous deviendrez très rapidement: "un(e) très haut potentiel" dans les entreprises ou les serivces publics.

à écrit le 31/10/2017 à 15:03
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article creux qui fait référence à des concepts que l'auteur ne maîtrise visiblement pas.

à écrit le 30/10/2017 à 13:49
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Ne pas oublier les anti-virus…et leurs mises à jour !

à écrit le 30/10/2017 à 10:59
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Le chef a toujours raison Le chef n'a jamais tort Quand le chef se trompe, il se doit de sanctionner celui qui a signalé son erreur et de le dévaloriser ultérieurement Le chef a toujours un égo important, c'est pour cela qu'il est chef Le chef do...

à écrit le 30/10/2017 à 1:33
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C'est pas gagne. L'esprit francais "petit chef" a encore de longs moments.

à écrit le 29/10/2017 à 20:34
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faut voir ce qui sort des ecoles et ce qu'on leur a mis en tete, pour commencer........ et la vous n'etes pas rendu, quand vous voyez ce qu'un etudiant est capable de vous sortir en soutenance....... on est vraiment dans le monde des moins disants, c...

le 30/10/2017 à 11:04
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La culture générale, le savoir-être cela ne s'apprend pas dans les "Ecoles". Le "courtermisme" c'est pour longtemps encore !

à écrit le 29/10/2017 à 17:13
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Responsabilité transversale, mais salaire pyramidale. On nomme des managers techniquement incompétents, et le développement est géré par les techniciens qui se font virer une fois le projet abouti. Sans parler du fait qu'ils doivent partager la respo...

le 29/10/2017 à 18:24
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100% en ligne, pour le vivre par l’expérience.

le 30/10/2017 à 1:34
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Situation tres bien resumee.

le 30/10/2017 à 8:01
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Pas si dingo ce commentaire.

le 30/10/2017 à 11:55
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Des supérieurs hiérarchiques incompétents, surprotégés, surfant sur le diplôme plus que sur la compétence, ou se valorisant sur la compétence des autres on en a certainement tous rencontrés. Il n’empêche que l’entreprise qui réussit et qui dure est c...

le 30/10/2017 à 12:46
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En tant qu’ingénieur "technique", c'est tout juste : situation maintes fois vécue.

à écrit le 29/10/2017 à 17:08
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Les trois exemples sont en effet liés à un problème de culture. De culture générale même, qui implique théoriquement l’ensemble des strates d’une entreprise. Ce qui sous entend que moins il y a de strates et plus il y a de communication et plus ce se...

à écrit le 29/10/2017 à 10:46
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Il n'y a pas que les chefs d'entreprises qui doivent changer de logiciel ...les prof d'écoles de commerce sont eux aussi concernés ...quand je lis leurs contributions sur ce même site je suis consterné par leurs propos très conventionnels , sans aucu...

à écrit le 29/10/2017 à 10:43
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Il n'y a pas que les chefs d'entreprises qui doivent changer de logiciel ...les prof d'écoles de commerce sont eux aussi concernés ...quand je lis leurs contributions sur ce même site je suis consterné par leurs propos très conventionnels , sans aucu...

à écrit le 29/10/2017 à 10:41
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et pis pour ceux qui ne veulent pas pas rentrer dans la "matrice", une puce injecté dans le ciboulo et c'est réglé ! c'est drolement chouette l'avenir .....

à écrit le 29/10/2017 à 10:12
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Quel blabla ridicule, manquait plus que le mot "transversal" et nous y voila, la cours du roi louis XIV reconstituée avec perruques et visages poudrés... Ce pays est décidément insupportable

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