Les médicaments anti-Alzheimer ne seront pas déremboursés

Les quatre médicaments réévalués par la Commission de la transparence resteront remboursés à 100%, selon le site Internet du quotidien La Croix, en dépit d'un service médical rendu jugé "faible".
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Les médicaments anti-Alzheimer ont finalement échappé au rouleau compresseur post-Mediator. Les quatre traitements utilisés en France : l'Aricept du laboratoire Eisai, le Reminyl (Janssen-Cilag), l'Exelon (Novartis) et l'Ebixa (Lündbeck) vont finalement rester remboursés à 100%, affirme le site du quotidien La Croix.

"Mercredi 19 octobre, lors d'une réunion confidentielle, la Haute autorité de santé (HAS) a tranché : sa commission de la transparence a voté un avis sévère sur les médicaments anti-Alzheimer estimant leur service médical rendu (SMR) "faible". Cet avis n'aura toutefois pas de conséquence sur le remboursement des patients qui resteront pris en charge à 100%. En revanche, les firmes pourraient se voir imposer une baisse du prix de leurs molécules." détaille le site lacroix.com.

La HAS pour sa part se borne à "confirme[r] mener une réévaluation des médicaments anti-Alzheimer", indiquant que "l'avis définitif est adopté et sa rédaction finale est en cours. Il sera rendu public dans les jours qui viennent. D'ici là, la HAS ne fera aucun commentaire" précise l'instance dans un communiqué de presse.

La réévaluatiopn des médicaments anti-Alzheimer avait débuté cet été (lire La Tribune du 20 juillet). Dans un contexte de réduction des dépenses de santé, la faible efficacité des traitements était régulièrement mise en avant en France, comme au Royaume-Uni ou en Allemagne. Commercialisés depuis 2007, les quatre traitements sont remboursés à 100% au titre des affections de longue durée (ALD). "En 2007, il n'existait pas de plan Alzheimer, rembourser ces médicaments était une façon de faire entrer les malades dans une prise en charge adaptée. Les choses ont évolué", expliquait-on cet été à la HAS.

L'argument a pourtant fait bondir les professionnels de santé. "Ces traitements améliorent les aspects cognitifs [troubles de la mémoire, Ndlr] mais aussi le comportement des malades d'Alzheimer : lever en pleine nuit, violence... Ils ont une vraie utilité ! De plus, s'ils sont déremboursés, on risque un désinvestissement du corps médical : sans médicament, un médecin ne s'intéresse plus à une maladie", soulignait un gériatre.

Mais, certains médicaments devant être génériqués dès 2012, plusieurs observateurs s'inquiétaient du fait que les labos ne fassent pas tout pour les garder au remboursement.

En France, sur près de 900.000 malades d'Alzheimer, dont 450.000 diagnostiqués, environ 300.000 sont traités avec ces médicaments. En 2010, le marché français a représenté 400 millions de dollars (environ 280 millions d'euros) selon IMS, en hausse de 5%.

Le coût du remboursement des médicaments produits anti-Alzheimer s'est élevé à 270 millions d'euros en 2010, précise pour sa part La Croix ce mercredi.

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Commentaires 2
à écrit le 24/10/2011 à 7:33
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Bonjour à tous, Ce n'est pas un scoop que de dire que les médicaments anti-alzheimer ont une efficacité faible sur la maladie et d'ailleurs les professionnels de santé concernés:neurologues et gériatres le savent depuis longtemps comme ils savent que...

à écrit le 21/10/2011 à 9:12
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Parler d'un faible service médical rendu pour les médicaments anti-Alzheimer n'a aucun sens. On ne peut pas uniquement évaluer l'intérêt d'un médicament à son effet curatif. Alors effectivement, les anti-Alzheimer n'ont pas d'effet curatif. Mais ils ...

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