En conflit avec Alger, Sanofi fait un chantage à l'investissement

Sanofi se défend des accusations de fraude dont fait l'objet sa filiale en Algérie. Le géant français menace renoncer à un investissement de 66 millions d'euros dans le pays.
Conflit entre Alger et Sanofi Copyright Reuters

Condamné en Algérie pour surfacturation, Sanofi se défend... et menace de renoncer à investissement de 66 millions d?euros dans le pays. Dans une tribune publiée dimanche par le quotidien électronique algérien "TSA", le senior vice-président intercontinental en charge des opérations globales du géant français, Antoine Ortoli, rejette les accusations algériennes. Le 2 mai, Sanofi Algérie avait été condamné en première instance par un tribunal d?Alger à 20 millions d?euros d?amendes et son directeur général, Thierry Lefebvre, a écopé d?un an de prison avec sursis.

"Deux situations différentes nous sont reprochées, explique Antoine Ortoli. La première affaire concerne une importation de matières premières pour la fabrication d?un médicament contre le diabète, Amaryl, qui est la seconde maladie chronique en Algérie". Le dirigeant de Sanofi reconnaît l?existence d'une "erreur de manutention lors de l?expédition depuis l?Allemagne (qui) a conduit à apposer sur la déclaration d?exportation de cette matière première un document indiquant une valeur statistique, qui n?a rien à voir avec la valeur de la matière". Mais cette erreur est sans conséquences sur la valeur facturée du médicament, selon Antoine Ortoli, qui s?étonne qu?Alger puisse reprocher à Sanofi d?avoir vendu à perte un anticancéreux alors qu?un accord sur le réajustement du prix avait été conclu avec la Pharmacie algérienne centrale des hôpitaux (PCH).

Une nouvelle usine de médicaments à Alger ?

Antoine Ortoli explique aussi que Sanofi Algérie ne pouvait pas importer de la matière première pour le même prix qu?un opérateur de local, en raison de ses coûts liés à la recherche et le développement du groupe (5 milliards d?euros par an). "Notre filiale algérienne bénéficie directement et librement des produits nouveaux et innovants, qui sont issus de cet effort de recherche à la condition de s?approvisionner en matières premières dans les usines chimiques du groupe, en majorité en Europe", écrit le responsable de Sanofi.

Après les clarifications sur le conflit avec les autorités algériennes, Antoine Ortoli, qui a réaffirmé le soutien de son groupe au directeur de la filiale algérienne, précise que son groupe a fait appel de jugement du tribunal d?Alger et rappelle que le groupe compte investir 66 millions d?euros dans une nouvelle usine de médicaments à Alger. "De tels investissements et démonstrations de notre engagement ne sont possibles que si nous pouvons exercer notre métier et nos activités dans un climat de confiance, de dialogue, d?écoute et d?équité", prévient-il.

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Commentaires 11
à écrit le 12/06/2012 à 15:12
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Bonjour, Pour rappel c'est la justice algérienne qui a tranché. Sanofi peut faire appel au lieu de faire du chantage à l'investissement. De plus si ils veulent investir localement c'est parce-qu?il devient de plus en plus dur de transporter des médic...

le 12/06/2012 à 20:46
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ce qui ne va pas tarder a se réaliser vu les couts de transport ,il y a des pays beaucoup plus petits et beaucoup plus pauvres qui sont autonomes . et avec plus de 280 milliards d'euros dans les coffres faire un chantage a l'investissement .

à écrit le 12/06/2012 à 10:31
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"l'équité et l'impartialité du système algérien est légendaire c'est bien connu ..même et surtout en Algérie". Médisance et médisance. On parle de Médoc pas de politique. Et en plus le pouvoir Algérien ( 8 présidents et 20 premiers ministres depuis 1...

le 14/06/2012 à 6:23
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Vous êtes sérieux? Je pense que les différents intervenants ne réalisent pas bien les couts qu?implique la recherche dans ce domaine,sans aucune garantie de résultat Quand aux "autres", anglo-saxons pour les plus importants,il est sûr qu'ils soient ...

à écrit le 12/06/2012 à 10:31
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"l'équité et l'impartialité du système algérien est légendaire c'est bien connu ..même et surtout en Algérie". Médisance et médisance. On parle de Médoc pas de politique. Et en plus le pouvoir Algérien ( 8 présidents et 20 premiers ministres depuis 1...

à écrit le 12/06/2012 à 10:22
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Et c'est peut etre meme ce qui est recherché. Si Sanofi part, alors cela fera encore plus de profit pour la mafia des importateurs de médicament....L'Algérie est hélas gangrénée de partout par cette mafia qui empeche à tout prix le développement du p...

à écrit le 11/06/2012 à 22:45
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Pourquoi ne pas investir en France et faire travailler des français ou des habitants de la France, je pense qu'il y a assez de personnes pour travailler ici.

le 12/06/2012 à 0:48
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les francais consome inutilement les medoc l'algerie n'est pas une vache a lait si sanofi s'enva d'autre viendront la france n'est pas le centre du monde.

le 12/06/2012 à 6:23
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guedab44 : Et les patients ? Ceux qui en ont besoin de ces "médocs", brevetés ,fruit de la recherche et de l?investissement Vous pensez qu'ils les trouvent inutile ou c'est seulement du chauvinisme mal placé(ou pire)? Si surfacturation il y a ,ce do...

le 12/06/2012 à 8:52
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Aucun risque pour les patients, ces médicaments sont déjà disponibles. La seule différence c'est qu'ils seront fabriqués sur place au lieu d'être importés.

le 12/06/2012 à 14:16
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en attendant c'est les algériens qui veulent que sanofi investisse chez eux, votre affirmation ne tient pas debout...

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