Pharmacie : AbbVie renonce à l'achat de Shire pour raisons fiscales

Les nouvelles dispositions fiscales et les changements aux États-Unis à venir "ont créé un environnement de risque et d'incertitude qui fait que continuer n'était pas dans l'intérêt de nos actionnaires", a expliqué Richard Gonzalez, le directeur général d'AbbVie, lors d'une téléconférence lundi.
Basée à Chicago, l'entreprise cherchait avec l'acquisition de Shire à réduire ses impôts en se faisant domicilier au Royaume-Uni.

L'accord n'aura pas résisté aux doutes d'AbbVie. Le groupe pharmaceutique américain a annoncé lundi 20 octobre qu'il renonçait officiellement à son OPA de 55 milliards de dollars (43 milliards d'euros) sur Shire : il versera donc la faramineuse indemnité de rupture de 1,64 milliard de dollars.

Une règlementation fiscale plus si avantageuse

Le 16 octobre déjà, AbbVie avait recommandé à ses actionnaires de voter contre son projet d'OPA au vu des modifications apportées le mois dernier par le gouvernement américain à la réglementation fiscale. Le cours de l'action du groupe britannique avait alors chuté de près de 25%.

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Les nouvelles dispositions fiscales et les changements à venir "ont créé un environnement de risque et d'incertitude qui fait que continuer n'était pas dans l'intérêt de nos actionnaires", a expliqué Richard Gonzalez, le directeur général d'AbbVie, lors d'une téléconférence lundi.

Basée à Chicago, l'entreprise cherchait, avec l'acquisition de Shire, à réduire ses impôts en se faisant domicilier au Royaume-Uni, une pratique appelée "inversion fiscale" que les dispositions adoptées en septembre visent à combattre. Le rachat lui aurait également permis de diminuer sa dépendance à l'Humira, un traitement de la polyarthrite rhumatoïde qui est le médicament le plus vendu dans le monde avec un chiffre d'affaires annuel approchant les 13 milliards de dollars.

Vers une fusion Allergan-Shire ?

Par ailleurs, le laboratoire américain a annoncé un nouveau programme de rachat de titres de 5 milliards de dollars et une augmentation du dividende trimestriel, qui passe de 42 cents à 49 cents par action.

Enfin, le fonds d'investissement Paulson & Co, actionnaire d'Allergan, presse le fabricant de l'anti-rides Botox de fusionner avec Shire pour contrer l'OPA hostile de Valeant Pharmaceuticals, selon l'agence britannique Reuters, qui cite des sources proches du dossier.

À 9h42 (heure de Paris), l'action de Shire à la Bourse de Londres était en hausse de 2,32%, à 3.837 livres.

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Commentaire 1
à écrit le 22/10/2014 à 10:10
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Il suffit d'une simple loi pour contrer l'evasion fiscale des multinational Bravo les américains

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