330 millions d'euros pour lutter contre la résistance aux antibiotiques en France

Encadrement des prescriptions, campagne de sensibilisation, accélération dans la recherche pour trouver des solutions thérapeutiques contre la résistance aux antibiotiques... Marisol Touraine lance un plan de grande ampleur pour lutter contre la la résistance des bactéries aux effets des antibiotiques.
La sensibilisation du grand public, incluant une grande campagne en 2017, prévoit notamment de porter l'accent "sur l'éducation pour la santé des jeunes et des propriétaires d'animaux".

Après le Royaume-Uni et les Etats-Unis, la France décide de s'investir significativement dans la lutte contre la résistance aux antibiotiques. Quelque 330 millions d'euros seront mobilisés sur cinq ans pour renforcer la lutte contre la résistance des bactéries aux effets des antibiotiques, à l'origine de 12.500 décès par an en France, a annoncé le gouvernement, jeudi 17 novembre.

"Mon objectif, c'est que dans 3 ans, le nombre de décès associés à l'antibiorésistance soit passé sous la barre de 10.000", a lancé Marisol Touraine, la ministre de la Santé.

Accélération dans la recherche de solutions thérapeutiques

Pour renforcer la lutte contre ces résistances microbiennes, le gouvernement s'est ainsi doté d'une "feuille de route" définie par un Comité interministériel pour la santé (Cis). Ce dernier implique  dix ministères (santé, agriculture,recherche, éducation,...).

Les 330 millions d'euros investis serviront principalement à la recherche, pour le développement de nouvelles stratégies thérapeutiques et le "renforcement de la coordination des financements publics et des projets".

Campagne auprès des Français pour réduire la consommation

Une partie de la somme financera aussi une campagne de sensibilisation du grand public. Cette campagne, qui fera la promotion du bon usage des antibiotiques et des mesures de prévention des maladies infectieuses chez l'homme et l'animal, sera lancée en 2017, indiquent les ministères de la Santé, de l'Agriculture, de l'Éducation et de la Recherche et de l'Environnement. Marisol Touraine vise une "réduction de la consommation d'antibiotiques de 25% d'ici 2018".

La sensibilisation du grand public, incluant une grande campagne en 2017, prévoit notamment de porter l'accent "sur l'éducation pour la santé des jeunes et des propriétaires d'animaux".

Encadrement des prescriptions

Figure également parmi les mesures le renforcement de l'"encadrement des prescriptions" avec, par exemple, la mise en place d'"une ordonnance dédiée à la prescription des antibiotiques" et un "message de mise en garde" sur les boîtes de ces médicaments contre les risques de mésusage. Le gouvernement veut "inciter les professionnels de santé à la juste prescription".

Des tests rapides pour mieux prescrire

Enfin, Marisol Touraine prévoit de "renforcer le dépistage sur l'origine virale ou bactérienne des angines par des tests rapides", ajoute-t-elle.

Comme l'explique le livre blanc publié suite à la "journée européenne d'information sur les antibiotiques",  mercredi 16 novembre,  ces test permettent de ne pas prescrire des antibiotiques inutilement pour les infections virales. Mais également d'identifier rapidement les patients porteurs sains de germes pouvant entraîner un infection suite à une chirurgie.

La France, un champion de la consommation d'antibiotiques

La France consomme encore trop d'antibiotiques - davantage que la moyenne européenne - avec près de 100 millions de boîtes remboursées chaque année. "Entre 30 et 50% de ces traitements sont prescrits inutilement car inadaptés aux pathologies diagnostiquées", selon le gouvernement. L'OCDE dénonçait en 2014 la consommation excessive d'antibiotiques dans l'Hexagone, supérieure de 41% à la moyenne européenne avec 28,7 doses quotidiennes d'antibiotiques prescrites pour 1.000 habitants.

"Chaque année, 160.000 patients contractent une infection par un germe dit multi-résistant, et près de 13.000 patients en meurent directement", a par ailleurs relevé la ministre de la Santé, Marisol Touraine, à l'occasion d'un colloque consacré à ce danger croissant de la résistance des bactéries aux traitements disponibles.

(J-Y. P avec AFP)

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Commentaires 2
à écrit le 18/11/2016 à 10:10
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Si vous trouvez un médecin qui fait le test qui permet de déterminer si l’infection dont souffre un patient est virale ou bactérienne pour éviter les antibiotiques , je vous paie des cerises.

le 20/11/2016 à 4:02
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Il y a 3 sortes : 1/ origine virale : hépatites virales , herpès, grippes, rhumes, rougeole... 2/ origine bactérienne : tuberculose , tétanos , diphtérie , syphilis, gonorrhée, listériose ... 3/ origine soit virale, soit bactérienne : laryngite, ...

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