CRISPR peut-il ubériser les diagnostics ?

Des scientifiques américains ont mis au point une solution basée sur la méthode d'édition du génome CRISPR pour détecter des pathologies d'origines microbienne et des maladies virales. Cette méthode pourrait casser les prix sur le marché du diagnostic.
Jean-Yves Paillé
Déjà en 2010, des scientifiques évoquaient les capacités de CRISPR pour détecter des virus dans des échantillons issus de l'environnement.

On connaissait l'utilisation de CRISPR, une méthode de modification de l'ADN,  pour tenter de guérir des cancers, ou modifier des populations de moustiques afin d'éradiquer le paludisme. Désormais, CRISPR pourrait être utilisé comme outil de diagnostic de certaines pathologies d'origine microbienne ou virales, et déceler par exemple les souches spécifiques des virus Zika et de la Dengue, selon une étude publiée dans la revue Science. Et potentiellement, il pourrait également détecter l'origine des mutations cancéreuses. Une équipe de scientifiques du Broad Institute du MIT et Harvard, sous la direction des pionniers de l'édition du génome Feng Zhang et James Collins, a créé à cet effet la méthode "Sherlock".

Ce système, basé sur la méthode CRISPR-Cas13a (auparavant appelé C2C2), utilise un enzyme capable de détecter des acides nucléiques - une molécule présente dans les cellules et portant des informations génétiques - liés au développement de certaines  pathologies. Déjà en 2010, des scientifiques évoquaient les capacités de CRISPR pour détecter des virus dans des échantillons issus de l'environnement.

En clair, les chercheurs du  Broad Institute of MIT et Harvard ont utilisé les propriétés de reconnaissance des virus de la méthode CRISPR-Cas13a pour créer une méthode de diagnostics déterminant si les fluides corporels (sang, urine...) disposent des marqueurs génétiques pouvant indiquer le développement d'une pathologie.

Le marché du diagnostic pourrait-il en être bouleversé ?

Ce système, s'il parvient à être lancé un jour sur le marché, pourrait être utilisé dans des endroits inhabituels, puisqu'il nécessite un matériel rudimentaire (des tubes à essai et des bandelettes tests, un outil à quelques centaines de dollars pour détecter l'anomalie). Selon  Le Washington Post, cette méthode pourrait coûter moins d'un dollar par test, et être démocratisée dans les pays en voie de développement qui ne bénéficient pas toujours des infrastructures adéquates, souvent onéreuses. Les appareils PCR (méthode d'amplification de l'ADN), régulièrement utilisés pour ces analyses, coûtent jusqu'à plusieurs dizaines de milliers de dollars.

Grâce aux ventes de ces appareils, notamment, Roche Diagnostics a généré 11,5 milliards de francs suisses (10,8 milliards d'euros) en 2016. Le géant suisse doit-il craindre une arrivée de techniques basées sur CRISPR sur le marché des diagnostics ? Pour l'instant, les scientifiques à l'origine de "Sherlock" n'en sont qu'à une preuve de concept. Ils envisagent de faire passer cet outil du laboratoire aux essais cliniques.

Jean-Yves Paillé

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Commentaire 1
à écrit le 15/04/2017 à 7:44
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c'ests ur il y a encore moins cher, les chiens renifleurs bon, apres il vaut mieux eviter de se fier a une seule methode

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