En s'alliant avec AstraZeneca, Innate Pharma voit grand

La société biopharmaceutique marseillaise spécialisée dans le développement de médicaments d'immunothérapie innovants contre le cancer et les maladies inflammatoires, va travailler de concert avec le groupe pharmaceutique international sur le développement d'un anticorps en immuno-oncologie. Un accord qui séduit les investisseurs, le titre s'envolant de plus de 48% en Bourse.
L'accord entre la Française et la Britannique prévoit le versement initial de 250 millions de dollars, assorti de paiements pouvant atteindre 1,275 milliard de dollars.

L'accord signé ce vendredi entre Innate Pharma et Astrazeneca, l'un des plus grands groupes pharmaceutiques au monde, va faire entrer la biopharma marseillaise dans une nouvelle dimension.

Il porte sur le co-développement entre les deux entités d'un anticorps prometteur en immuno-oncologie - IPH 2201 - et récompense ainsi l'entreprise marseillaise qui voit ses années de recherche et développement entrer dans une phase concrète.

Changement de taille

Lancée il y a 15 ans, la R&D d'Innate Pharma connaît en 2011 un premier succès grâce à l'accord passé avec BMS, un autre acteur de l'immuno-oncologie, sur un anticorps, l'IPH 2102, qui lui permet d'obtenir un investissement de 35 millions d'euros. Quatre ans plus tard, "l'accord est différent", explique Catherine Moukheibir, Senior Advisor Finance et membre du Directoire d'Innate Pharma. Différent parce que l'anticorps anti PD-L1, développé lui, par AstraZeneca est l'une des voies les plus prometteuses en matière de traitement du cancer. Et que c'est justement avec l'anticorps d'Innate Pharma que l'accord signé prévoit qu'il soit combiné. Or l'avenir, précisément, passe par la combinaison de deux médicaments, souligne Catherine Moukheibir. Autant dire qu'Innate Pharma est sur une rampe de lancement.

En juin 2014, la réussite d'une levée de fonds de l'ordre de 50 millions d'euros offre à la société marseillaise l'oxygène financier nécessaire pour mener à bien quatre études. Des études que l'accord signé ne vient pas contrarier, ce qui, là encore, permet à Innate Pharma de capitaliser sur les travaux menés depuis 15 ans. Sauf qu'en ligne de mire, il y a la phase III, antichambre de l'autorisation de mise sur le marché, synonyme de mise en vente du médicament. Et donc synonyme tout autant de validation de la recherche menée.

Visibilité mondiale

L'accord entre la Française et la Britannique prévoit le versement initial de 250 millions de dollars, assorti de paiements pouvant atteindre 1,275 milliard de dollars. Mais l'autre annonce du jour concernant AstraZeneca c'est l'alliance nouée avec Celgene, une américaine évoluant dans le domaine des cancers hématologiques. On imagine la synergie qui peut émerger de tels rapprochements. D'ailleurs, c'est bien ce qu'analyse Catherine Moukheibir, persuadée que le mariage avec AstraZeneca ouvre à Innate Pharma une "trajectoire de croissance plus rapide". Formée de 100 collaborateurs actuellement, la biopharma marseillaise prévoit d'embaucher. Surtout, elle se dit ravie de participer au rayonnement du pôle biotech marseillais, de fait "visible en France et à l'international". Rappelons qu'en début d'année, une autre biotech marseillaise, Trophos, entrait dans le giron de Roche pour 470 millions d'euros.

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